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Le Grand Schisme d'Occident

Publié le 05/09/2011

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En 1377, le pape Grégoire XI se réinstalle à Rome, où il meurt l'année suivante. Contre toute attente c'est un Italien, Bartolomeo Prignano, l'archevêque de Bari, qui est élu. Le choix du nouveau pape, qui prend le nom de Urbain VI, s'est fait sous la pression du peuple romain qui a exigé que soit élu un pape italien.

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iii -:::-" c: "0 0 "' il affaiblira pendant longtemps la position de toutes les autorités ecclésiastiques, des évêques au pape.

Le Grand Schisme En 1377 , le pape Grégoire XI se réinstalle à Rome, où il meurt l'année suivante.

Contre toute attente c'es t un Italien, Bartolomeo Prignano, l'arche­ vêque de Bari, qui est élu.

Le choix du nouveau pape, qui prend le nom de Urbain VI, s'est fait sous la pression du peuple romain qui a exigé que soit élu un pape italien.

Les échanges, le com­ merce et la société romaine ont en effet souffert du transfert de la cour pontificale en Avignon.

Mais autoritaire, d'urye grande sévérité, favorable à une réforme de l'Eglise allant dans le sens du renforcement de l'autorité pontificale, Urbain VI s'aliène les cardinaux.

Ceux-ci le déposent, dénon­ cent son élection imposée par la pression popu­ laire, et élisent un nouveau pape, Robert de Genève qui prend le nom de Clément VIl.

Cette seconde élection divise le monde catho­ lique en deux camps ennemis, chaque pape tentant de faire reconnaître sa souveraineté par les clergés et les princes d'Europe .

La Flandre, l'Angleterre, l'Allemagne du Nord, une grande partie de l'Italie, la Hongrie et la Pologne soutien­ nent Urbain VI, tandis que la France, les royaumes ibériques, l'Écosse, la Savoie , Naples et la Sicile, soutiennent Clément VII.

Les deux papes s'affron­ teront par l'intermédiaire des rois et des princes qui les soutiennent.

La France et Naples tentent d'installer Clément VIl à Rome.

Battu à Marino en 1379, celui-ci s'installe alors en Avignon.

À la mort d'Urbain VI en 1389, l'Europe pro­ fondément divisée attend une réconciliation.

Or, les cardinaux ne cèdent pas.

À Rome, quatorze cardinaux , nommés par Urbain VI, élisent Boni­ face IX pour lui succéder Ensuite, le parti urbaniste se maintient à Rome avec l'élection d'Innocent VIl en 1404 et de Grégoire Xli en 1406.

En Avi­ gnon, c'est Benoît XIII en 1394 qui succède à Clé­ ment VII.

Cette élection, faite dans l'espoir de mettre fin au schisme, le prolonge au contraire: Benoît XIII refuse de se démettre malgré l'insis­ tance du roi de France Charles VI.

Cette situation qui se pérennise amène l'abandon de la part des princes européens des voies de fait (les interven- ......

Jan Hus (1371-1415) a rédigé une œuvre littéraire immense et a aussi réformé l'orthographe de la langue tchèque .

tions militaires), au profit de solutions diploma­ tiques, politiques et religieuses.

En 1398, Charles VI décide de ne plus reconnaître aucun pape (sous­ traction d 'obédience), mais cette initiative reste isolée et les autres solutions (tentatives d'arbitrage par un concile d'évêques ou compromis direct entre les deux papes) n'aboutissent pas.

La triple papauté En 1408 , la plupart des cardinaux romains se séparent du pape Grégoire XII, tandis que Benoît XIII n'est plus reconnu par la France.

Les cardinaux des deux parties se réunissent en concile à Pise en 1409.11s décident de déposer les deux papes et d'élire Alexandre V, déclaré seul pape légitime.

Mais, si ce nouveau pape élu à Pise est reconnu par la France , l'Angleterre et une par­ tie de l'Allemagne, les autres puissances d'Europe continuent à soutenir les papes de Rome et d'Avi­ gnon .

Le concile de Pise s'achève sur un échec.

Alexandre V meurt en 1410 et Jean XXIII lui succède.

Ambitieux et politicien, ce dernier est soutenu par l'empereur Sigismond de Luxem­ bourg , à partir de 1411.

Celui-ci convoque un concile à Constance qui a une triple tâche: mettre fin au Grand Schisme , statuer sur le cas du prêtre réformateur tchèque Jan Hus considéré comme hérétique et de celui de ses partisans , les Hussites, et enfin réformer l'Église.

Le concile se réunit du 5 novembre 1414 au 22 avril 1418.

Si le cas de Jan Hus est réglé par une double excommunication, puis par une condamnation à être brûlé vif en 1415, la légitimité du pape Jean XXIII, elle, n'est pas confirmée comme celui-ci l'attendait.

Il s'est fait de nombreux ennemis et est attaqué pour sa vie scandaleuse.

Son abdication étant exigée, il tente de s'enfuir déguisé en palefrenier mais est rattrapé.

Il est alors déposé pour simonie (trafic d 'objets pieux) et indignité le 29 mai 1415.

Grégoire XII, le pape élu à Rome, accepte d'abdiquer devant le concile de Constance, tandis que Benoît Xlii persiste dans son refus.

Déposé lors du concile de Constance en 1417 comme il l'avait été par celui de Pise, il se retire à Barcelone et termine ses jours dans sa forteresse de Peniscola sans avoir abdiqué.

La décision la plus importante prise au cours du concile de Constance est la suprématie des assemblées de cardinaux par rapport à l'autorité papale.

Un concile œcuménique pourra désor­ mais se réunir sans convocation de la part de celui-ci en cas de schisme et toute élection pontifi­ cale obtenue à la suite de pressions extérieures est considérée comme nulle.

Le Il novembre 1417 , une commission de cardinaux et de trente prélats représentant d'une nation ayant au moins un délégué à Constance (Italie, France , Espagne, Angleterre, Allemagne) élisent à la quasi-unanimité le cardinal Odon Colonna qui prend le nom de Martin V, enfin reconnu comme le seul pape.

Hérésies et gallicanism e Si l'unité de l'Église catholique est rétablie, le Grand Schisme d'Occident a, de 1378 à 1417, achevé d'ébranler l'a utorité pontificale.

De violents mouvements ont contesté le pouvoir de la papauté.

En Angleterre , l'un d es pays dont l es papes tiraient le plus d 'argen t depuis que Jean sans Terre s'était reconnu vassal d'Innocent Ill , c'est l'hérésie du théologien John Wycliff e (1320-1384) qui s'oppose au pouvoir du Saint-Siège en reje­ tant certains dogmes.

En Bohême, après la mort de Jan Hus, le soulèvement de ses partisans déclenche une terrible guerre à la fois religieuse et nationale, la guerre des Hussites , qui ravage pendant près de vingt ans l'Europe central e ( \4\ 9- 1436) .

Cette guerre conquit à la création d'une Eglise hussite à côté de l'Eglise romaine.

Par ailleurs, le schisme favoris e la montée des tentatives de réforme des Églises nationales comme le gallicanisme en France.

Par la soustraction d 'o bédience de 1394 et la pragmatique sanction de Bourges (soumission du clergé au roi) de 1438, Charles VII, le roi de France, se substitue à l'aut orité papale pour les nominations épiscopales, les levées d'impôts et limite l'ing érence du Saint­ Siège dans les affaires ecclésiastiques du pays.

' Urbain VI est é lu pape sous la pression du peuple romain .

Sa sévér ité outrancière le rendra très vite impopula ire.. »

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