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Le massacre des derniers Mamelouks

Publié le 12/01/2015

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Au Caire, les guides montrent encore un point des remparts de l'ancienne citadelle nommé « le saut du Mamelouk ». C'est de là que, selon Le Moniteur égyptien d'avril 1811, le Mamelouk Amin Bey s'est précipité avec son cheval. La gazette raconte que, alors que la porte Wastani était en train de se fermer, le cavalier eut le temps de se faufiler entre ses battants : il se retrouva alors à l'intérieur de la Citadelle, où il galopa en tous sens avant se jeter du haut des murs. Sorti indemne de sa chute, il réussit à prendre la fuite. On prétend qu'un certain Soliman Aga en réchappa lui aussi : laissé pour mort sur les lieux du carnage, il fut évacué avec les cadavres de ses compagnons et parvint à se sauver. A la suite du massacre, on pourchassa les Mamelouks réfugiés dans les provinces, n'épargnant que leurs femmes. Les derniers d'entre eux finirent par s'enrôler dans l'armée de Méhémet Ali.

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L'affaire est terminée ! Voilà un beau jour de fête » L es versions divergent quant aux tragiques évé­ nements qui vont se dérouler ensuite .

Le grand cortège des cinq cents cavaliers mame­ louks en grande tenue fut-il la cible des tireurs albanais postés sur les remparts alors qu'ils se rendaient au ban­ quet du pacha ou bien après avoir festoyé et pris congé ? Toujours est-il que les cava­ liers se trouvaient sur la ram- pe d'accès entre la principale porte intérieure, Bab el-Was­ tani, et la porte Bab el-Azab, qui s'ouvre dans le rempart extérieur de la citadelle don­ nant sur la place Roumelieh.

La voie est très raide, étroite et tortueuse : trois cavaliers, pas plus, peuvent y marcher de front.

Lorsque le cortège au grand complet est engagé sur la rampe, on entend un coup de canon, et soudain les deux immenses portes en bronze des remparts se referment.

A peine les Mamelouks ont-ils le temps de réaliser dans quel odieux piège ils sont tombés que la fusillade éclate.

Différents témoins évoque­ ront la nervosité du vice-roi pendant que se perpétrait le massacre .

Au dire du prince Pückler -Muskau ,.

« Méhémet Ali fut d'une nervosité extrê­ me, allant et venant d'un pas saccadé, tout en gardant un silence effrayant, et au mo­ ment de l'e xécution, il s'en­ ferma dans le diwân, congé­ dia tout le monde et demeu ­ ra seul.

Pâle, défait, silen­ cieux, le regard fixe, il avait ôté son turban .

Au plus fort de la fusillade, son émotion fut si grande qu'il sentit son cœur défaillir et demanda un peu d'eau.

» Mais il n'est pas certain que le vice-roi fût bouleversé : au fond, il ne s'agissait po ur lui que d'une opération militai ­ re destinée à assurer ses ar­ rières avant le départ pour l'Arabie .

Le fait n'est pas ex­ traordinaire à l'époque au Proche - Orient.

C'est ainsi que, en 1827, à Istanbul , ce sont plus de six cents janis­ saires que le sultan Mahmud Il fera passer en quelques heu­ res au fil de l'épée.. »

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