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Le modèle américain de 1945 aux années 70 : fondements, fonctionnement et remises en cause

Publié le 17/08/2012

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Cette critique se fait tout d'abord sociale avec la contestation du modèle puritain et matérialiste, qui apparaît à la jeune génération comme totalement creux et hypocrite. Ils refusent de tout sacrifier à la réussite sociale et le manifestent, choquant profondément la société: ce sont les premiers rockeurs, noirs ou blancs (Elvis Presley, Chuck Berry...), mais aussi la beat generation d'Allen Ginsberg ou de Jack Kerouac. Celui-ci avec son livre manifeste Sur la route s'érige en porte-parole d'une contre-culture, en refusant de se construire un avenir dans une société qu'il rejette.  La critique va, par la suite, se faire politique. Dès 1952, le sénateur républicain Joseph Mac Carty lance une politique de psychose à l'égard des communistes infiltrés aux Etats-Unis. Dans un climat tendu par la Guerre Froide, la répression à l'égard des sympathisants (ou supposés comme tels) communistes sera dure: instauration d'une liste noire dans la fonction publique ou le cinéma, peines de prison ou même impossibilité de travailler pour les "douze d'Hollywood", nécessité de l'exil pour Charlie Chaplin. Cette véritable "Chasse aux sorcières" conduira même à l'exécution du couple Rosenberg, accusé d'avoir transmis des informations à l'URSS.

« d'une liste noire dans la fonction publique ou le cinéma, peines de prison ou même impossibilité de travailler pour les "douze d'Hollywood", nécessité de l'exil pourCharlie Chaplin.

Cette véritable "Chasse aux sorcières" conduira même à l'exécution du couple Rosenberg, accusé d'avoir transmis des informations à l'URSS. Dans les années 60, la contestation gagnera en ampleur avec une remise en cause de plus en plus étendue au modèle: contre-culture hippie avec ses idoles (JoanBaez...) et ses manifestations (Woodstock), mais aussi au cinéma par la revendication d'un mode de vie libertaire.

Ainsi, "Easy Rider" avec Dennis Hopper et PeterFonda, qui raconte le périple de motards à travers le pays, servira de symbole iconoclaste à toute une génération.

C'est également le succès du folk et de la country,avec Johnny Cash ou Bob Dylan.C'est aussi la revendication féministe: liberté sexuelle et égalité des deux sexes.

De plus la communauté noire s'agite et réclamel'égalité des droits.

Le mouvement est lancé par Rosa Parks et se propage dans tous les Etats-Unis.

Ils protestent contre la paupérisation des centre-villes, sortes deghettos où survivent des noirs de plus en plus pauvres et ayant un accès limité à l'emploi, à la santé, à l'éducation et à la consommation.C'est donc une société duale,dont hérite Kennedy en accédant à la présidence en 1961.

Pour beaucoup il représente l'espoir d'une Amérique jeune et volontaire, prête à repartir de plus belle.

Iltentera en effet de motiver les Américains en leur soumettant de nouveaux projets,un nouveau but vers lequel tendent tous les efforts.

A cette société en quête derepère, il propose la "Nouvelle Frontière": faire de nouvelles conquêtes, notamment spatiales.

Mais Kennedy n'aura pas le temps d'appliquer pleinement sonprogramme, car il sera assassiné à Dallas en 1963.

Sa mort traumatisera profondément l' Amérique (jusqu'à aujourd'hui).

Son successeur, Lyndon Johnson, reprendrases idées et ajoutera celle de la "Grande Conquête", unie et pacifiée.

Mais les dissenssions s'affirment de plus en plus: alors que le mouvement noir étaitmajoritairement pacifique, mené par Martin Luther King sur le modèle de la lutte de Gandhi, il tend à se radicaliser: films de la Blacksploitation ("Shaft", etc...),musique.

L'assassinat de Luther King à Memphis en 1968 ouvre la voie à des groupes violents (Black Panthers, Black Muslims ou partisans de Malcom X)réclamant la création d'un état noir indépendant, et la suprématie noire.

Ainsi, à partir de 1968, l'Amérique est déchirée par des émeutes raciales. Mais la crise est également économique: première crise pétrolière en 73 avec la hausse du prix du baril décrétée par l'OPEP, dévaluation du dollar qui conduit Nixonà adopter la même année un coup de force monétaire stoppant la convertibilité du dollar, ce qui ne stoppera pas la baisse de la croissances.On assiste également à une série de crises politiques : embourbement dans une guerre du Vietnam qui n'en finit pas et dont les motifs apparaissent comme peu clairsaux Américains, une guerre froide, qui, elle aussi traîne en longueur, le scandale de la Baie des Cochons en 1961, tentative de débarquement anti-castriste et aidéepar la CIA, et surtout le scandale du Watergate (mise sur écoute du QG démocrate) qui conduira Nixon à démissionner en 1974, point d'orgue d'une décennie detroubles. On voit donc que la société américaine se révèle être profondément divisée et bien loin du modèle, qui a révélé ses limites.

Du "melting-pot" on est passé au "salad-bowl", une accumulation de différences culturelles sans assimilation.

Tout cela conduit à l'individualisme, à la propagation de la violence et au repli communautaire.L'ère du rêve est définitivement dépassée, et l'Amérique se réveille pour découvrir que la pauvreté devient un fait courant.

Le modèle n'est plus d'actualité et seraremplacé, dans les années 80, par le mythe du "Golden Boy" et le néo-puritanisme reaganien.

L'âge d'or de l'Amérique est révolu, comme en témoigne son cinéma(westerns de Peckinpah, Arthur Penn) ou encore sa littérature (Le bûcher des vanités de Norman Mailer) et son rêve de bonheur est désormais limité par sa mauvaiseconscience et sa remise en cause.. »

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