Devoir de Philosophie

Le mystère Sésostris III

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

Cette affaire défraie la chronique judiciaire et secoue le monde de l'ar­chéologie depuis 1998. Elle est passionnante en ce sens qu'elle révèle les incertitudes existant en matière d'égyptologie et qu'elle fait intervenir tous les domaines : ar­chéologie, égyptologie, histoire, rapports entre justice et art, faux en ma­tière artistique, techni­ques scientifiques... Tout un petit monde qui se déchire à propos d'une statue représentant Sé­sostris III.

« conservatrice au Louvre, la­ quelle affirme que la statue serait digne de figurer dans les collections du musée.

Sans doute le couple envisage-t-il alors de lui en faire don sous forme de dation.

Ce qui est surprenant, c'est que, bien avant cette vente à l'hôtel Drouot, des experts avaient émis des doutes quant à l'au ­ thenticité de l'œuvre, notam­ ment Dietrich Wildung, direc­ teur du Musée égyptien de Berlin, qui avait refusé de l'ac­ quérir.

Alertés sur le tard, Maryvon­ ne et François Pinault lancent une action pour annuler la vente, mais une expertise ju­ diciaire menée par Élisabeth Delange et Christiane Des ­ roches-Noblecourt conclut à l'authenticité de cette œuvre commémorative qui aurait été réalisée quelques dizaines d'années après la mort du pharaon.

Les acheteurs ne peuvent alors plaider que la non-conform i té de la descrip­ tion de l'œuvre .

Déboutés de leur demande fin janvier 2001, ils décident de faire appel.

Premières contre-expertises U n an plus tard, mandaté par les Pinault, un jeune égyptologue, Luc Watrin, di­ recteur de recherche rattaché au GREPAL (Groupe de re­ cherche européen pour l'ar­ chéologie du Levant), fournit une étude basée sur le rap­ port des experts du Louvre, ainsi qu'une étude stylistique et anthropométrique de la statue de Sésostris.

Le résultat établit que les con­ clusions de Mmes Delange et Desroches-Noblecou rt sont dépourvues de fondement scientifique.

Plus percutant encore : Luc Watrin produit les témoignages d'une ving­ taine d'archéologues de répu ­ tation internationale qui tous émettent de très sérieuses ré­ serves quant à l'authenticité de l'œuvre .

Luc Watrin dé­ signe même l'atelier égyptien de Memphis d'où serait sorti ce faux et dit avoir identifié dans une collection privée américaine une statue au nom du pharaon Amenemhat IV taillée dans la même pierre, présentant les mêmes défauts stylistiques et sans doute fa­ briquée dans le même atelier.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles