Le Nigeria : une démocratie confisquée

LE PROJET CONSTITUTIONNEL

Le président de la Fédération reste le chef de l’exécutif, mais ses prérogatives seront considérablement réduites au profit du Congrès (Sénat et Chambre des représentants) : les quatre cinquièmes des membres du Cabinet fédéral devront être issus des deux Chambres fédérales, que le président ne sera pas autorisé à dissoudre. En outre, tout parti disposant d’au moins 10 sièges au Congrès devra être représenté au sein du Conseil exécutif fédéral. La nouvelle Constitution entérine également le principe aussi populaire qu’inquiétant d’une rotation des principaux postes publics entre différentes zones géographiques, définies à l’échelle de la Fédération (où elles seront au nombre de six) gour les fonctions nationales ; à l’intérieur des États pour les fonctions propres à chacun d’entre eux. Ces mécanismes devraient compléter l’application des quotas déjà en vigueur (principe du « caractère fédéral ») et mieux répondre aux préoccupations de pondération géo-ethnique, qui ont tendance à monopoliser les débats politiques.

L'année 1995 est sans nul doute la plus sombre qu'a connue le Nigeria depuis la guerre civile dite « du Biafra » (1967-1970).

Les vicissitudes de la transition vers un régime civil et les violations répétées des droits de l'homme par un régime de plus en plus isolé ont transformé le pays en un Etat paria, que 1'Assemblée des Nations unies a placé sous « observation » en décembre.