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Le Roi-Soleil exige le respect de l'étiquette

Publié le 29/08/2013

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Aucun détail n'est laissé au ha­sard. Ainsi du port du chapeau. Pendant les repas, il est de mise de rester couvert en pré­sence du roi, et si l'on s'adres­se à Sa Majesté de se décou­vrir. Devant les princes du sang, il suffit de porter la main au chapeau. Mais, lors des prome­nades dans le parc et les jar­dins, le cérémonial s'inverse ! Tandis qu'il savoure l'air pur, dont il raffole, Louis XIV est le seul à garder son chapeau. A Marly, au contraire, il faut mettre son couvre-chef quand le roi sort du château et s'exclame :

 

«   Le chapeau, messieurs ! «

« Le défilé des« entrées » Chaque instant de la journée , du lever au coucher du roi, est soumis à des règles strictes, auxquelles chacun doit se sou­ mettre en tenant la place et le rôle qui lui sont impartis ; et ce protocole s'étend aux récep­ tions des souverains et ambas­ sadeurs étrangers, aux cérémo­ nies, aux fêtes religieuses.

Les édits et les ordonnances codi­ fiant les apparitions du monar­ que sont préparés par le secré­ taire de la Maison du roi, si­ gnés par Sa Majesté , enregis­ trés par le Parlement et conser­ vés au Louvre .

Dès que Louis XIV ouvre les yeux débute un rituel immua­ ble qui organise tous ses actes.

Le roi est réveillé à huit heures du matin par son valet de cham­ bre.

Puis, son premier médecin et son premier chirurgien le frictionnent et changent sache­ mise, parce que , relate Saint­ Simon , « il était sujet à suer ».

Un quart d'heure plus tard, le LA « GUERRE DES TABOURETS » L'étiquette royale est formelle sur la question des sièges.

En principe, les messieurs, en dehors des princes du sang, ne sont pas autorisés à s'asseoir en présence du roi au dîner de la mi-journée, qu'il prend « au petit couvert », seul à sa table, devant une assistance triée sur le volet.

Même Monsieur, son frère, doit attendre d 'en être prié pour prendre place à son côté.

Les dames n'assistent pas au petit couvert , mais elles ont droit au tabouret en d'autres occasions, comme après le souper .

Les dames d'honneur des princesses et les dames titrées, dont la liste varie régulièrement, peuvent s'asseoir pour tenir compagnie à la famille royale .

Les autres dames ont deux solutions : rester debout ...

ou s'asseoir par terre , ce qui leur arrive fréquemment .

Le privilège du tabouret , distribué _g selon le titre , le rang et souvent selon le bon plaisir de ~ Sa Majesté , donne lieu à des intrigues sans fin .

~ En I 649, une « guerre des tabourets » oppose les ducs, ] pourvus du privilège, à des dames qui l1ont décroché sans ~ pouvoir y prétendre .

Si bien qu'il est même question de o supprimer le tabouret ...

0 .c "- grand chambellan fait son apparition, suivi des bénéfi­ ciaires des «e ntrées », visites strictement hiérarchisées et contrôlées par un page .

L'« entrée familière » est réser­ vée aux princes et princesses de France ; les « grandes en­ trées >> sont le privilège des officiers de la Chambre , de la Garde-robe et de certains courtisans .

Après que le cham­ bellan a ouvert le rideau du lit et présenté l'eau bénite au roi, Louis XIV, en robe de chambre, passe dans le cabinet du Con­ seil, où on lui fait lecture d'un bref passage du livre de l'office du Saint-Esprit .

Là , il accueille les « secondes entrées », ceux qui ont obtenu des brevets d'affaires et ont été autorisés à présenter des requêtes , ainsi que ses lecteurs, ses inten­ dants , son aumônier et ses ministres .

«Le chapeau, messieurs ! » Puis, vient l'heure d'assister au spectacle du roi se chaussant et passant ses vêtements.

Un privilégié présente la chaus­ sure gauche, un autre la droite, et un troisième chausse le roi.

Il en va de même pour chaque pièce de la garde-robe.

Parfois , Louis XIV allège la cérémonie et préfère se débrouiller seul, « avec grâce et adresse », pré­ cise Saint-Simon.

Aucun détail n 'est laissé au ha­ sard.

Ainsi du port du chapeau.

Pendant les repas , il est de mise de rester couvert en pré­ sence du roi, et si l'on s'adres­ se à Sa Majesté de se décou­ vrir .

Devant les princes du sang, il suffit de porter la main au chapeau.

Mais, lors des prome­ nades dans le parc et les jar­ dins , le cérémonial s'inverse ! Tandis qu 'il savoure l'air pur, dont il raffole, Louis XIV est le seul à garder son chapeau.

A Marly, au contraire, il faut mettre son couvre-chef quand le roi sort du château et s 'exclame : « Le chapeau, messieurs ! » « Aussitôt courtisans, officiers des gardes du corps, gens des bâtiments se couvraient tous, en avant, en arrière, à côté de lui , et il aurait trouvé mauvais si quelqu ' un eût non seule­ ment manqué, mais différé à mettre son chapeau, et cela durait toute la promenade , c'est-à-dire entre quatre et cinq heures en été », raconte Saint-Simon .. »

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