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Le serment d'allégeance à la Nation quand la Révolution divise le clergé

Publié le 30/08/2013

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Le 26 décembre, Louis XVI, faute de réponse du pape, sanctionne le décret sur le serment. Le clergé a huit jours pour s'y soumettre. Entre cette date et le 4 janvier 1791, cent cinq députés ecclésias­tiques, soit un tiers des élus du clergé, obtempèrent, avec à leur tête l'abbé Grégoire. Beaucoup sont sensibles à la pression populaire qui se ma­nifeste dans les tribunes. Mais les autres résistent. Le dernier jour, on tente de les faire céder. A quatre excep­tions près, c'est peine per­due. Avec les rétractations ultérieures, l'Assemblée ne comptera que quatre-vingt-dix-neuf jureurs sur deux cent cinquante députés du clergé astreints au serment.

« L'ABBÉ GRÉGOIRE, PREMIER JUREUR L'abbé Grégoire est le premier curé à prêter serment, le 27 décembre 1 790.

Élu aux états généraux, il est intervenu pour que le bas clergé se rallie au tiers état.

S'étant distingué par ses prises de position en faveur des juifs et des Noirs, l'évêque constitutionnel du Loir~et~Cher constitue l'exemple le plus remarquable de « curé patriote ».

Ennemi du despotisme, il a déclaré en 1792 : « La classe d'hommes la plus immorale fut toujours celle des rois.

Depuis quinze siècles, l'Europe est en proie au brigandage de neuf ou dix familles qui jouissent de la misère des hommes, qui s'abreuvent de leurs larmes.

>> Fidèle à ses idées, l'abbé Grégoire manifestera une opposition constante à l'Empire et ses obsèques, le 28 mai 1831, seront l'occasion de manifestations républicaines.

Il a été le premier évêque à entrer au Panthéon, en 1989, lors des célébrations du bicentenaire de la Révolution.

de province, qui faisaient les honneurs du palais épisco~ pal ; ils couraient les aven~ tures, les danseuses de Pa~ ris...

Un épiscopat si mon~ dain, qui se souvenait tout à coup de la religion, dès qu'on touchait à ses biens, avait vraiment beaucoup à faire pour renouveler dans les campagnes le vieux fana~ tisme.

» Les curés « de base», eux, ont plutôt encouragé le tiers état à aller de l'avant.

Aris~ tocrate émigré, le comte Emmanuel d'Antraigues est allé jusqu'à affirmer: « Ce sont ces foutus curés qui ont fait la Révolution ! » Un clivage géographique Les réactions au serment pro~ vaquent également un clivage régional.

On enregistre 8 % de jureurs dans le Bas~Rhin, 17 % dans la Mayenne, 19 % dans le Nord, 23 % dans le Pas~de~ Calais, 71 % dans la Haute~ Saône, 84 % dans le Cher, 90 % dans le Loiret, 96 % dans le Var.

Les diocèses et séminai~ res gallicans, partisans d'une large indépendance vis~à~vis du Saint~Siège, s'opposent 'ffi aux ultramontains, majoritai~ ] res en Flandre, dans le Hai~ u naut, l'Artois, la Franche~ i Comté, la Lorraine et le Rous~ ~ -" sillon .

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Le clergé se partage aussi entre orthodoxes et jansé~ nistes.

A l'exception de trois évêchés bretons, les diocèses de tradition janséniste sont beaucoup plus jureurs que les autres.

Joue encore l'opposi~ tion entre catholiques et pro~ testants : là où les deux confessions sont en contact - dans le haut Languedoc, le Poitou, la Saintonge, l'Albi~ geais, le Vivarais -, le refus du serment est quasi unanime.

Les prêtres sont également sensibles à la pression popu~ laire.

On note une corrélation géographique entre le refus du serment et l'opposition traditionnelle au pouvoir cen~ tral : le grand Ouest, de la Nor~ mandie à la Vendée ; le sud du Massif central ; le sud de l'Aquitaine et le Pays basque.

Une géographie contrastée s'affirme alors qui, si l'on en croit les comportements élee~ toraux, subsiste encore de nos jours.

Au total, on dénombre environ 45% de réfractaires.

Le 10 mars, le pape se prononce enfin : il - ""'"" ' (1 ./ ,{.,, Jl.

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