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Le siècle des Lumières

Publié le 27/02/2008

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  Le triomphe de la raison sur l'ignorance et la superstition. Pour Kant, les " Lumières " marquent l'époque privilégiée où l'homme émerge de l'immaturité dans laquelle il marnait, non par défaut d'intelligence, mais par manque de courage et de détermination à user de sa raison. " Osez savoir ! Ayez le courage d'utiliser votre propre intelligence ! " telle est l'exhortation adressée à ses lecteurs. Cette volonté de déchirer le voile de tradition et d'autorité recouvrant la politique, la religion et la philosophie est la motivation profonde des penseurs du XVIIIe siècle, notamment Voltaire et Montesquieu. Inspirés par la révolution scientifique et par les lois universelles de Newton, ils réalisent que la connaissance de l'univers et de son fonctionnement est accessible à l'esprit humain. Dieu n'est pas pour autant éliminé de leur système de pensée, mais il est désormais réduit au rôle de créateur d'un univers mécanique qui, une fois en place, continue à fonctionner selon des lois naturelles pouvant être déchiffrées par le biais de l'expérience scientifique. La principale barrière aux Lumières est l'ignorance. Il suffit d'éduquer les gens pour parvenir à éliminer un grand nombre de maux et d'inégalités de la société. Les connaissances scientifiques modernes doivent être plus largement répandues dans le public : on crée l'Encyclopédie. De 1750 à 1780, Paris est la capitale des Lumières et les salons intellectuels attirent des écrivains venus de toute l'Europe. Dans les années 1780, Paris voit l'avènement d'une nouvelle génération de réformateurs, tels que Marat et Robespierre, qui concrétisent les idées radicales formulées dans les salons français en s'attaquant avec virulence aux privilèges dont jouissent l'Église et l'aristocratie et en réclamant l'égalité. La révolution française est en marche.

« LE SIÈCLE DES LUMIÈRES SIÈCLE des Lumières, Age of Enlightenment, Aufkliirungzeit ...

, est-ce un hasard si ce beau nom se répercute comme un écho à travers l'Europe pensante? On l'a raillé parfois, bien à tort, car il recouvre une réalité, il explique une époque et son rayonnement.

Dès le xvme siècle, il est un vivant symbole : « A quoi nous servent nos lumières, si nous conservons toujours nos abus? » demande Voltaire, qui déclare : « Je vois avec plaisir qu'il se forme dans l'Europe une république immense d'esprits cultivés; la lumière se communique de tous côtés.

» Michelet lui fait écho : «Les couches supérieures, au xvme siècle, sont civilisées, éclairées, inondées de lumière.

» Le despotisme même d'un Frédéric II, d'un Joseph II, d'une Marie- Thérèse, d'une Catherine de Russie est éclairé.

Eclairés, les savants et les philosophes du « Grand Siècle » le sont; et comme tous prétendent également à la philosophie et à la science, tous le sont également.

Lumière, « mot­ clef», dit V.-L.

Saulnier, puisque « le xvme siècle oppose sa lumière au dogmatisme classique ».

Les récents travaux de D.

Mornet, de P.

Hazard, entre tant d'autres, le corifirment avec éclat.

Mais le mot ne s'applique ni au domaine littéraire ni au domaine artistique.

Sans doute le xvme siècle prétend rénover le roman, le théâtre et la critique, sinon la poésie, et il apporte en pein­ ture, en sculpture, en architecture et en musique des conceptions neuves.

Toutefois, il ne parle pas des lumières d'un Richardson ou d'un Goldoni, d'un Lesage ou d'un Prévost, non plus que des lumières d'un Marivaux ou d'un Beaumarchais, moins encore d'un Watteau ou d'un Couperin.

Tel chef-d'œuvre, Manon Lescaut, le Neveu de Rameau, le Jeu de 1 'Amour et du Hasard, ne pose que des problèmes d'esthétique.

Sans doute tel autre, Candide, le Mariage de Figaro ...

est une arme.

La littérature, agressive, tantôt se livre à un travail de taupe, tantôt tire ses griffes.

Mais le pouvoir central la surveille, la contrôle, la réprime, sans lui faire trop de mal, gentiment parfois.

Lutte ouverte ou sournoise, à qui perd gagne.

L'édifice social, vermoulu, résiste.

Ce ne sont pas les écrivains, même quand Jean-Jacques s'en mêle, qui le jettent bas.

Lesfoyers lumineux et brûlants sont ailleurs.

Des Lettres Philosophiques à l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, en passant par l'Encyclopédie et le Contrat Social, ils s'échelonnent comme les feux des bergers au sommet des collines.

Car ce qu'on appelle le Siècle des Lumières, c'est d'abord, et presque exclusivement, celui de la philosophie et de la science.

Siècle des Lumières, Siècle des Philosophes, c'est tout un; les deux expressions se confondent au point de rendre le même son.

Et comme la science a partie liée avec la philosophie, la lumière s'irradie de l'une à l'autre discipline.

A cet égard Voltaire ouvre la marche en 1734, et Condorcet la ferme en I 794· Limites incertaines, car, en réalité, le xvme siècle mord sur les vingt dernières années du xvne siècle, et il ne trouve son terme que dans les premières années du xrxe siècle.

« Crise de la conscience européenne », dit P.

Hazard, parlant de ses débuts.

Crise est impropre,. »

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