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Le tiers-monde de 1955 à nos jours ?

Publié le 27/02/2008

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Dès les années 1950, les observateurs occidentaux prennent conscience de l'émergence d'un troisième monde entre le monde capitaliste et le monde communiste. C'est l'économiste français Alfred Sauvy qui, en 1952, emploie le premier l'expression « tiers-monde » pour désigner les pays récemment décolonisés qui, comme le tiers état au moment de la Révolution française, ne sont rien mais veulent être quelque chose. À l'époque, ce sont essentiellement quelques pays d'Asie, bientôt rejoints par les pays africains qui accèdent eux aussi à l'indépendance. Le tiers-monde émerge dans un contexte international marqué par la division du monde en deux blocs. Le refus proclamé de rejoindre l'un ou l'autre camp marque les premières années de l'existence du tiers-monde. Puis, dans les années 1970, la situation de sous-développement entre les pays du tiers-monde et le reste du monde conduit à une réflexion sur les rapports Nord-Sud. À partir du milieu des années 1970, l'unité du tiers-monde est de plus en plus mise à mal et l'on est amené à se poser la question de la pertinence de la notion de tiers-monde.

« La conférence d'Alger (1973) Les revendications politiques passent au second plan derrière les revendications économiques.

Dans un premiertemps, les pays du tiers-monde utilisent l'ONU pour faire valoir leurs problèmes.

C'est en son sein qu'ils obtiennent lacréation de la CNUCED, destinée à établir un dialogue économique entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Après laconférence de Lusaka (1970), la conférence d'Alger, qui réunit 84 délégations, pose le principe de la décolonisationéconomique et la nécessité d'un nouvel ordre économique international.

Les participants à cette conférence, quisouhaitent lutter contre les termes inégaux de l'échange, proposent une stratégie pour y parvenir : l'entente despays producteurs de matières premières.

Ces pays prennent conscience de la précarité de leur situation : la sur-exploitation de leurs ressources naturelles dans un contexte de croissance économique se fait au profit des paysindustrialisés sans qu'elle puisse assurer leur propre développement.

Par ailleurs, la possession de matières premièressemble, pour certains pays, une arme économique propre à faire valoir leur revendications politiques etéconomiques.

L'une des conséquences de cette prise de conscience et de cette volonté est le renchérissement duprix du pétrole.

C'est le premier choc pétrolier. L'échec des pays du tiers-monde Le renchérissement des prix du pétrole creuse l'écart entre les pays pétroliers et les autres.

Ces derniers voientl'équilibre de leur balance commerciale se dégrader.

Dans un premier temps, la hausse générale des cours desmatières premières aboutit à une prospérité artificielle des pays producteurs de matières premières.

Mais la baissed'activité économique des pays industrialisés fait progressivement diminuer leurs achats de matières premières.

Dansle même temps, les pays producteurs de matières premières non pétroliers doivent continuer à importer leur pétroleà des prix plus importants.

Cela les conduit à une situation de blocage progressif de leur processus dedéveloppement et au surendettement.

Les tensions commerciales entre les pays du tiers-monde s'exarcerbent sousl'effet de la concurrence.Finalement, l'arme des matières premières se révèle un échec total lorsque les cours des matières premières semettent à diminuer.

Le contre-choc pétrolier, en 1986, est un bon exemple : il plonge les pays producteurs depétrole à leur tour dans le marasme. Transition Que ce soit économiquement ou politiquement, le tiers-monde n'a pas réalisé son unité du fait des divergencesd'intérêts et idéologiques entre les différents pays le constituant.

Au début des années 1980, c'est la notion mêmede tiers-monde qui est remise en cause.

La diversité des situations apparaît de plus en plus nette-ment. Troisième partie : du tiers-monde aux tiers-mondes Une diversité croissante La diversification des situations économiques des pays du tiers-monde a conduit les observateurs à s'interroger surla permanence d'un seul tiers-monde ou sur l'existence de plusieurs tiers-mondes.

Le Japon est sans doute lemeilleur exemple des mutations économiques qui ont affecté les pays du tiers-monde.

Participant à la conférence deBandung, en 1955, le Japon entame au même moment sa période de haute croissance qui va le voir devenir l'une destoutes premières puissances industrielles mondiales.

Mais le Japon n'est pas le seul exemple de ces mutations.D'autres pays d'Asie du Sud-Est, reprenant pour certains le modèle japonais, connaissent à leur tour, dans lesannées 1970-1980, une forte croissance industrielle.

Au point que l'on forge progressivement l'ex-pression «nouveaux pays industrialisés » pour les désigner.

Dans la même catégorie, on peut classer certains pays d'Amériquelatine tels que le Brésil ou l'Argentine.

Pour ces pays, le retour à la démocratie s'accompagne d'un développementéconomique qui, s'il n'est pas aussi spectaculaire que celui de certains NPI asiatiques, n'en est pas moins réel.Progressivement, l'écart s'est donc creusé avec les pays les plus pauvres, ceux que l'on qualifie de PMA (pays lesmoins avancés).

La plupart d'entre eux sont des pays africains dont l'économie a, au mieux, stagné. Dépendance et fragilité Ce qui a fondamentalement changé dans la période contemporaine par rapport aux années 1960-1970, c'est ladisparition de la volonté des pays du tiers-monde d'intervenir sur la scène poli-tique internationale.

Il est vrai que,depuis la disparition de l'URSS et du bloc communiste européen, le non-alignement n'a plus guère de sens.

Ainsi,l'Égypte, depuis les accords de Camp David, au début des années 1980, reçoit d'importantes aides financières de lapart des États-Unis en contrepartie de la paix avec Israël.

Il s'agit de la seconde aide internationale américaineaprès, justement, celle versée à Israël.

Malgré tout, il existe encore un facteur d'unité entre les différents pays dutiers-monde.

Il s'agit de leur dépendance vis-à-vis des pays du Nord.

La crise financière qui affecte le Sud-Estasiatique démontre la fragilité des économies de ces pays, qui semblaient s'être extirpés du sous-développement.Résolument toumées vers l'extérieur et fortement dépendantes financièrement, ces économies restent finalementfragiles. Conclusion Le tiers-monde est apparu sur la scène politique internationale en 1955 dans un contexte de bipolarisation dumonde.

Voulant éviter de choisir entre les deux grands, les pays qui le composaient ont choisi la voie du non-alignement.

Mais la politique neutraliste fut bien difficile à mettre en place tant les oppositions idéologiques étaientgrandes entre les différents pays [conclusion partielle de la première partie].

Malgré tout, dans les années 1970, letiers-monde tenta de s'imposer économiquement afin de sortir du sous-développement.

Mais ces différentes. »

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