L'émigration vers Israël au cours des premières années qui suivent la fondation de l'État juif
Publié le 26/03/2019
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L'émigration vers Israël au cours des premières années qui suivent la fondation de l'État juif
Depuis la fondation de l'État en 1948, des millions de juifs arrivent en Israël. La Knesset, le parlement israélien, adopte en 1950 la «< loi du retour » dont la phrase la plus importante est la suivante : <« Chaque juif a le droit d'émigrer dans ce pays ». Parmi les survivants de l'holocauste, les juifs d'Orient en provenance des pays arabes constituent le principal groupe d'immigration. Aucun autre pays au monde n'est aussi multiculturel qu'Israël.
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la Palestine se trouve sous administration britannique. Dans ce petit territoire vivent surtout des arabes, ainsi que des juifs qui émigrent vers la Terre Promise depuis 1880 : ils fuient les hostilités dont ils sont victimes de la part des chrétiens et des musulmans, ou veulent reconquérir leur identité juive au pays de leurs ancêtres. Bientôt, les nationalismes juif et arabe s'affrontent de façon irréconciliable. Le conflit est accentué par la politique ambiguë des Anglais qui semble favoriser tantôt les uns, tantôt les autres.
La puissance britannique est sévère face à l'émigration clandestine en Palestine. Ici, un groupe de juifs dont le bateau vient d'être arraisonné, est surveillé par des soldats britanniques.
Anglais et arabes. Peu avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la faveur des Anglais se porte de nouveau du côté arabe : la puissance mandataire permet l'émigration de 1 500 juifs par mois seulement. Les répercussions de cette décision sont extrêmement néfastes avec le début de la Seconde Guerre mondiale, et l'organisation par l'Allemagne du génocide juif. Désormais, l'ensemble de la communauté juive européenne est direc
tement concernée par l'antisémitisme des nazis. Les États occidentaux se montrent peu enclins à accepter des réfugiés. Malgré des indications précises sur l'assassinat massif des juifs par l'État nazi, l'Angleterre refuse de lever les restrictions de l'immigration vers la Palestine. Dans cette situation dramatique, des organisations juives de Palestine commencent à mettre sur pied une immigration illégale, la Haapala.
«
de
1948 à 1951, plus de 700 000 émigr ants
ju ifs arrivent dans le pays.
la plupar t
d' entre eux sont des séfarades, c'est-à-dire
des juifs originair es de pays orientaux (par
opp osition aux Juifs eur opéens et
am éricai ns, les ash kénases), opprimés
dans leur patrie arabe à cause du conflit
jud ée-arabe de Palestine.
Ils arr ivent dans
un pays dont les structures et les idéaux
sociaux ont une couleur européenne
prononcée.
Israël est donc confronté non seule
ment au doubl ement de sa population,
mais aussi au contexte cultur el de la
majo rité des nouveaux arrivants.
Près
d'un quart des séfarades émigrés n'ont
aucune instruction scolaire.
De plus, les
jui fs orientaux importent leur structure
patriar cale qui sous-entend de grandes
famil les, dans un pays fortement orienté
ver s l'indi vidu, conformément à la
tradition européenne.
les racines du·
sion isme sont en Europe, ses idées
proviennent de sociétés industrielles et
sont plus ou moins socialistes.
En
reva nche, les sociétés orientales sont
enc ore fortement agricoles.
Avec les
ashkénaz es et les séfarades, on assiste à la
rencontre de deux mondes dont l'unique
lien est le juda ïsme.
L'émigr ation aggrave les problèmes de
ce pays économiq uement instable.
Si le
flux de réfugiés en provenance d'Alle
magne a dr ainé des émigr ants pour la
plup art de milieux aisés depuis la prise du
pouvoir par Hitler, la grande majorité des
séfarades sont sans ressource ..
le systè me
social israélien, unique en son genre au
Proche-Ori ent, se tro uve lourdement
soll icité.
la majeur e partie des juifs
orientaux est tout de même placée dans
le secte ur de l'ag ricu lture, mais leur
ni veau de vie est toutefois largem ent
inférieur à celui des ashkénaz es : jusque
dans les années 70, les séfarades vivent au
moin s à trois dans une seule pièce ; le
ni veau d'instruc tion est égal ement
considérablement plus bas.
Des tensions
sociales et culturelles résultent de cette
situation d'inégal ité.
Les survivants de l'holocauste.
Le deuxième
groupe le plu s important d'émigrés qui
arrive après la Seconde Guerre mondiale
est cons titué par les sur vivants de
l'hol ocauste.
À peine libérés des camps de
concentration, ils sont placés dans des
centres d'accuei l.
Ils ont dû faire la
pénible expérience que l'antisémitisme ne
se limi tait pas seulement à la puis sance
al lema nde : de nombr eux Polon ais,
Lituaniens et Ukrainiens se sont faits les
compl ices des troupes d'exte rmination nazies.
Pour la majo rité d'entre eux,
la question d'un retour dans leur patrie -
la plupart du temps en Europe de l'Est -
ne se pose même pas.
En Pologne, par
exemple, de nouveaux pogroms ont lieu
dès la fin de la guer re.
Pour ces juifs apatride s, Israël possède
une puissante force d'attrac tion : ils
peuvent enfin y vivre entre juifs sans avoir
à endurer de persé cutions.
Même pour les
ju ifs dont la vie n'est pas directe ment en
dan ger, l'État d'Israël est un pôle
d' attrac tion : une nouv elle patrie acces
sible à tout moment.
Le taux d'émigr ation
chute sensi blement apr ès les ann ées
mouvementées d'après-guerre, mais sa
moyenne reste tout de même élevée par
rapport à celle d'autres pays.
La
forte émigration qui amène des
personnes de tous les coins du monde
aurait dû entraîner des problèmes.
Ce qui
est caracté ristique d'Isr aël, c'est la
recherche d'une identité nationale
perm ettant la cohabitation des hommes.
la situation extérieure est une donnée
imp ortante : l'isolem ent d'Israël au sein
du monde arabe.
Très tôt, les différents
gr oupes comprennent que leur survie
dép end de leur collaboration.
Les
dép enses de l'armée représentent près de
la moitié du budget de l'État.
Chose quasi
unique au monde, le service militaire est
obliga toire pour les hommes comme pour
les femmes.
En deh ors de l'aspect lié à la
défense, le service militair e a la tâche
d'être une sorte « d'école de la nation ».
L'exode des juifs en Palestine : les juifs de différents pays d'Europe arrivent par bateau : ils espèrent une
vie paisible dans un �tat juif.
169.
»
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