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L'Empire perse

Publié le 27/02/2008

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Installés au début du IIe millénaire av. JC sur les plateaux iraniens, les Mèdes avaient lentement évolué. Passant du régime tribal à un système de villages, ils s'étaient peu à peu groupés en fédérations sous l'autorité de " juges " pour s'unir, au VIIe siècle av. JC, sous un roi élu, devenu bientôt héréditaire. La dynastie mède avait installé sa capitale fortifiée à Ecbatane ; elle avait imposé sa loi aux tribus aristocratiques perses mi-sédentaires et mi-nomades. La guerre continuelle contre les rois de Ninive l'avait amenée à s'organiser une armée sur le type assyrien. Lorsqu'en 612 av. JC, le roi mède, allié au roi de Babylone, conquérait Ninive et détruisait l'empire assyrien, il prenait place parmi les grandes puissances. Devant la monarchie, l'aristocratie reculait et les aspirations du peuple vers une plus grande égalité politique trouvaient leur expression dans les idées mystiques de Zoroastre qui triomphaient à ce moment. Entre les Médo-Perses, qui ignoraient les transactions commerciales, et Babylone, dont la politique était essentiellement mercantile, il semblait qu'aucun conflit ne devait naître. Pourtant, de même que l'Assyrie, petit État féodal, s'était soumis par la conquête toute l'Asie Antérieure, de même le petit État médo-perse se trouva, après la destruction de l'empire assyrien, maître d'un immense empire terrien, formé de villages et de seigneuries, qui s'étendait du golfe Persique à la mer Caspienne et au lac de Van, englobant le haut Tigre et la Cappadoce.

« cadres nationaux, il a divisé son empire en vingt satrapies.

Il a unifié la monnaie en faisant frapper la darique d'or.

Ila unifié l'impôt en prélevant 10 % du revenu des terres.

Il a favorisé le commerce en construisant des routes et encreusant des canaux.

Il a achevé le canal commencé par le roi d'Égypte, Néchao II, reliant la mer Rouge à laMéditerranée, et mettant ainsi en rapport l'économie des Indes et celle de la Méditerranée.

Il veut que son empiredomine l'économie universelle, mais pour cela il faut qu'il englobe la Grèce qui détient l'hégémonie maritime, ce quil'entraîne dans les guerres médiques.

On sait comment sa campagne se termina par la défaite de Marathon qui eutun énorme retentissement.

Elle lui avait néanmoins permis de créer la satrapie de Thrace, portant la frontière de sonempire sur le Danube, et d'imposer sa suzeraineté à la Macédoine. Darius mourut en 486 av.

JC.

Son fils Xerxès lui succéda.

La victoire athénienne entravait la réalisation du pland'empire qu'avait conçu Darius.

A sa mort, l'Égypte et Babylone se soulevèrent. Xerxès, pour empêcher l'empire de se désagréger, mit Babylone si terriblement à sac que jamais elle ne devaitretrouver son ancienne splendeur.

Mais en détruisant Babylone, il diminuait encore l'importance des voiescontinentales du trafic déjà réduites par le creusement du canal de la mer Rouge au profit du commerce maritime.Cette inconcevable erreur devait avoir pour l'empire perse des conséquences fatales.

L'Asie Antérieure, en face del'économie maritime que dominaient la Grèce et l'Égypte, allait être attirée de plus en plus par les vastes provincesféodales de l'empire vers l'Asie centrale, tandis que les villes phéniciennes, entraînées dans la décadence deBabylone, allaient se trouver incapables de s'opposer à l'hégémonie maritime des cités grecques. La lutte se préparait entre le continent et la Grèce.

Xerxès se fit le champion de l'Asie.

Contre la Grèce, il chercha àcréer une solidarité asiatique.

Un mysticisme raciste fut invoqué.

La Grèce, en détruisant jadis Troie, n'avait-elle pasprovoqué l'Asie ? Et l'origine asiatique de Palops (à qui le Péloponnèse devait son nom) ne justifiait-elle pas ladomination que l'Asie devait exercer sur la Grèce ? Cette politique de solidarité asiatique laquelle d'ailleurs n'existaitpas rompait avec l'universalisme de Darius et s'accompagnait d'un véritable " nationalisme " perse.

Xerxès s'affirmecomme roi de Perse ; son conseil n'est pas cosmopolite, mais exclusivement perse.

Les non-asiatiques n'auront dansl'empire qu'un statut inférieur de peuples " soumis ".

Et le roi, pour justifier la guerre qu'il prépare, annonce que lasoumission de la Grèce marquera celle de l'Europe par l'Asie. Le monde grec fit front contre l'attaque perse qui, appuyée sur l'alliance avec Carthage, s'apprêtait à l'étreindre à lafois par l'Est et par l'Ouest.

Mais la flotte et l'armée de Xerxès furent vaincues à la bataille navale de Salamine (480av.

JC), à Platée et au cap Mycale.

L'Ionie se détacha de la Perse et se rattacha au monde hellène.

L'Égypte sesouleva, fit alliance avec Athènes et rejeta la domination perse (460 av.

JC). Le plan d'un empire universel était ruiné.

Réduite à n'être qu'un immense État terrien, la Perse s'enferma de plus enplus dans une politique continentale qui amena les rois à pratiquer un pouvoir de plus en plus despotique.

Seconsidérant comme le propriétaire de son empire, la dynastie achéménide se jeta dans d'interminables luttes defamilles ; Xerxès lui-même fut assassiné avec la complicité de son fils Artaxerxès Ier, tandis que les satrapes,s'écartant du pouvoir royal, firent évoluer l'empire vers le démembrement féodal.

La Mésopotamie, jadis grandeartère du trafic international, détrônée par la route des mers, se transforma en une route secondaire.

LesAchéménides accumulèrent dans leurs somptueux palais de Persépolis, d'Echatane et de Suse les fastueux trésorsque faisait affluer vers eux l'impôt foncier créé par Darius ; tandis que l'économie, se transportant toujoursdavantage vers les côtes, détachait les provinces maritimes de l'empire, pour les grouper dans une économienouvelle déterminée par la Grèce et l'Égypte. Deux économies s'opposaient ainsi l'une à l'autre, l'une continentale, l'autre méditerranéenne.

Et à ces deuxéconomies correspondent deux formules politiques et sociales opposées : la première absolutiste, domaniale etaristocratique, la seconde démocratique, commerciale et individualiste.

Sans doute, ce ne fut pas là une oppositionpolitique consciente ; Xerxès ne fit pas délibérément une politique continentale.

Refoulé de la Méditerranée, ilsemble avoir voulu chercher des compensations sur les mers lointaines en ordonnant un périple de l'Afrique, quid'ailleurs échoua. La Perse, cependant, qui restait la plus grande puissance de l'époque, ne renonçait pas à dominer la Méditerranée.Ses immenses ressources financières lui permirent d'intervenir dans le grand confit de la guerre du Péloponnèse.

Endonnant de larges subsides à Sparte, elle lui permit de détruire la puissance d'Athènes (404 av.

JC), de dominerdiplomatiquement le monde grec et de réoccuper l'Égypte.

Mais l'empire qui se démembrait entre les satrapes àl'intérieur, était instable.

Dès lors, il n'allait cesser d'être déchiré par la tendance des pays maritimes, Ionie etÉgypte, à s'en détacher pour s'intégrer à l'économie maritime que dominait Athènes. Entre les provinces continentales, féodales, seigneuriales, et les pays maritimes, urbains, commerçants etindividualistes une impossibilité d'équilibre apparut.

L'Ionie se sépara de l'empire, et l'Égypte connut une séried'insurrections qui lui rendirent l'indépendance en 404 av.

JC.

Quant à la partie continentale de l'empire quis'étendait de la Mésopotamie à l'Iaxarte, divisée en satrapies, elle tendait à la féodalité, les satrapes cherchant à setransformer en princes héréditaires. Ces deux tendances au démembrement, provoquées l'une par l'attraction de la mer, l'autre par l'évolution dessatrapies formées de domaines seigneuriaux vers un système d'organisation féodale, devaient nécessairementaboutir à l'affaiblissement constant du pouvoir royal.

A ces deux causes essentielles, il faut ajouter que Babylone,métropole du trafic international, ne pouvait, sans périr, se laisser étouffer par le régime seigneurial qui l'entourait,. »

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