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Léonide Illitch Brejnev

Publié le 27/02/2008

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Né en Ukraine d'un père ouvrier, Brejnev fut admis à l'Institut soviétique de la métallurgie, d'où il sortit diplômé en 1937. Membre du Parti communiste à partir de 1931, il devint secrétaire du Comité régional de Dniepropetrovsk en 1939 et gravit les échelons du parti sous la protection de Khrouchtchev. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut commissaire politique sur le front d'Ukraine, puis il resta quelque temps dans l'appareil du Comité central à Moscou, avant d'être nommé en 1950, premier secrétaire de la république de Moldavie. En 1952, après avoir été remarqué par Staline, il fut nommé secrétaire du comité central du Parti communiste d'URSS ainsi que membre candidat au bureau politique. A la mort de Staline (1953), il fut déclassé quelques mois, avant de prendre sous sa charge la république centre-asiatique du Kazakhstan. En 1956, il récupéra son poste de membre candidat du bureau politique, dont il devint en 1957 membre de plein droit et passa à la tête du praesidium du Conseil suprême de l'URSS en 1960. Éloigné de la politique de Khrouchtchev à certains égards, il ne fut pas entraîné par le renversement de ce dernier, et lui succéda à la place de premier secrétaire du Parti communiste en 1964, position qu'il tiendra jusqu'à sa mort en 1982. Ses années de gouvernement à la tête de l'URSS symbolisent la période de la guerre froide sur le plan extérieur, et de la crise économique à l'intérieur de l'Union soviétique.

« est vraisemblable que certains des membres du Comité central parmi les plus acharnés à dénoncer le culte de lapersonnalité de Khrouchtchev furent aussi les plus réservés à l'égard de Brejnev.

L'homme, on le voit, est un produitcaractéristique de la mécanique du Parti mise au point par Staline.

Son nom ne fut associé à des idées de réformequ'en raison de ses liens avec Khrouchtchev qui, par rapport à Staline du moins, paraissait rétrospectivement avoireu des tendances libérales. Les débuts de la carrière de Brejnev devaient beaucoup à Khrouchtchev.

Mais à certains événements des années1962-1964, on peut voir que le premier commençait à prendre du recul par rapport à son protecteur, qui devait êtrefinalement renversé l'année suivante.

Durant cette période, la politique de Khrouchtchev connut plusieurs échecssimultanés.

Sa campagne pour un traitement plus libéral des grands hommes de la littérature suscita l'hostilité deceux des dirigeants du Parti qui ne lui devaient pas leur poste.

Une partie de la réprobation qui s'abattait surKhrouchtchev allait donc rejaillir sur ses lieutenants, et parmi eux, Brejnev.

Celui-ci fit preuve de prudence en sedésolidarisant de l'image de Khrouchtchev, passablement ternie par ses erreurs du moment.

Entreprise d'autant plusaisée que ces erreurs étaient très caractéristiques d'une personnalité.

Ce fut donc, à coup sûr, peu avant 1964 queBrejnev commença à prendre de la distance et à marquer une certaine indifférence à l'égard de certains aspects dela politique de Khrouchtchev. Après la chute de Khrouchtchev, les membres du Bureau politique restèrent en place.

Cela n'empêcha pas Brejnev,dès 1964, de vouloir conquérir une position supérieure à celle de Kossyguine, président du Conseil des ministres.

Lastratégie de Brejnev n'a guère été différente de celles employées par Staline dans les années 20, et parKhrouchtchev dans les années 50.

Cette stratégie consiste notamment à un ajustement du poste de secrétairegénéral du Parti, afin de gagner le contrôle du secrétariat du Comité central.

Brejnev entreprit alors la conquête del'appareil du Parti sur l'ensemble du territoire.

Bref, comme ses prédécesseurs, il se servit de l'appareil pour assurersa propre domination sur les autres institutions du régime.

Malgré une ressemblance formelle des stratégies, celle deBrejnev, par son style et sa mise en œuvre, fut adaptée aux conditions particulières du moment. Il dut procéder avec plus de lenteur que Staline et plus de circonspection encore que Khrouchtchev.

Son ascensionmesurée vers la première place débuta au printemps de 1965 par une série de mesures prudentes.

En 1964, il avaitface à lui quatre puissants secrétaires qui étaient également ses collègues au Bureau politique : Souslov, Kirilenko,Podgorny et Chelepine.

Ces hommes s'unirent en diverses combinaisons, principalement lors de la session plénière duComité central en décembre 1964, pour empêcher Brejnev d'exercer le pouvoir absolu grâce à son poste de premiersecrétaire.

Cependant, dès avant 1965, la position de Podgorny s'affaiblit, et il finit par être écarté du secrétariat.De même, la crise du Proche-Orient (mai-juin 1967) causa l'exclusion de Chelepine du secrétariat.

Seuls Souslov etKirilenko restaient en lice.

Le premier, déjà âgé, et qui avait un passé politique d'éminence grise de la politique duParti, n'était pas un concurrent sérieux au poste de premier secrétaire. Une longue période fut cependant nécessaire à Brejnev pour neutraliser les autres concurrents potentiels au sein duComité central.

Compte tenu du fait que Brejnev devait observer une extrême prudence pour élargir l'assiette de sonpouvoir, il lui fallut attendre la session plénière du Comité central, en décembre 1969, pour pouvoir faire preuved'inflexibilité sur la discipline de Parti, exclure diverses personnalités et les remplacer par ses propres candidats.

Lemouvement culmina au XXIVe Congrès du Parti, où quarante-sept membres du Comité central précédent furentremplacés par des nouveaux venus.

Quant aux membres en place du Comité central, ils virent leurs pouvoirslégèrement rognés, car à cette occasion, on leur adjoignit quarante-six membres supplémentaires.

Les deux centquarante et un membres du Comité central issus du XXIVe Congrès comptaient quatre-vingt-treize hommesnouveaux.

Brejnev pouvait, par ce renouvellement et cet apport, considérablement accentuer son influence sur leComité central.

Son accession au pouvoir ne s'est pas, on le voit, écartée des chemins traditionnels, et c'est encela qu'il y eut surprise.

En effet, on pensait généralement que ces méthodes " traditionnelles " n'auraient pluscours, puisque avait changé le contexte gouvernemental de l'Union Soviétique.

S'il est vrai qu'aucun observateuroccidental n'envisage l'évolution de l'URSS vers un système de démocratie libérale, il est également vrai que,pendant très longtemps, l'hypothèse d'une direction collégiale du Parti était couramment avancée.

En fait, au lieu decette collégialité s'est imposée une sorte de dyarchie.

Comme le disait Aristote voici plusieurs siècles, la question dunombre dans une polis n'est pas déterminante, et l'on voit bien que l'exercice même non solitaire du pouvoir permetune certaine variété de gouvernements autoritaires et même totalitaires.

En fait, le régime soviétique s'est durcipolitiquement depuis la chute de Khrouchtchev en 1964.

Force est de constater que la lutte pour la succession dece dernier s'est déroulée hors de tout contrôle et en l'absence d'information des citoyens soviétiques.

Pour autantqu'on le sache, la base du Parti a été encore moins consultée et informée sur ce problème de succession que lors dela montée au pouvoir solitaire de Khrouchtchev dans les années 1953-1957. Autre exemple frappant de cette stagnation en dépit des péripéties, les questions politiques débattues lors descrises de succession des années 1953-1957 ont réapparu au fil des ans depuis 1954, avec quelques modifications :choix entre beurre et canons dans les priorités budgétaires ; choix, corollaire au précédent, de l'attitude correcte del'URSS face aux dépenses de la course aux armements nucléaires ; comment agir sur l'administration centrale del'économie pour une efficacité accrue ; l'évaluation de la portée historique de Staline ; les relations entre l'appareildu Parti et l'appareil d'État là où la gestion des affaires publiques est en cause.

Les limites de cet exposé ne nouspermettent pas d'examiner ces questions dans leur moment historique, mais on peut s'arrêter brièvement surl'attitude de Brejnev au sujet de certaines d'entre elles. La question de la priorité à accorder aux industries d'armement ou au développement des biens de consommation n'acessé d'obséder les dirigeants soviétiques depuis l'époque de l'hégémonie stalinienne.

En septembre 1964,. »

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