Les cathares
Publié le 13/11/2018
Extrait du document
«
commanditaire
de ce crime? Pour
Rome, cela ne fait aucun doute.
• 10 mars : en représailles, par une
bulle, le pape appelle à la croisade
contre les hérétiques.
La bulle est
expédiée aux prélats du Midi, à tous les
comtes, barons et chevaliers de France,
aux archevêques de Lyon et de Tours,
aux évêques de Nevers et de Paris ainsi
qu'au roi de France Philippe Auguste.
!:appel rencontre une audience
inespérée, y compris hors des frontières
du royaume.
• Printemps 1208 : l'armée des croisés
emprunte la vallée du Rhône sous la
direction d'Arnaud-Amaury, abbé de
Oteaux.
Elle est menée par un petit
seigneur d11e-de-France, Simon de
Montfort, qui se révélera un chef de
guerre impitoyable.
À ses côtés
cheminent le duc de Bourgogne, le
comte de Nevers et le comte de Saint
Pol, tous trois mus par des motivations
spirituelles (après la chute de
Carcassonne, ils refuseront les terres de
leur pair vaincu, le vicomte Raymond
Roger de Trencavel).
Ces trois grands
féodaux quitteront rapidement la
croisade, refusant l'autorité de Simon de
Monfort, seigneur d'un rang inférieur au
leur.
Montfort devra s'appuyer sur deux
lieutenants, Gui de Lévis et Bouchard de
Marly.
Mais la coalition compte
également des chevaliers de
Normandie, de Picardie, de
Champagne, de Rhénanie, de Frise, de
Bavière et même d'Autriche, ce qui lui
confère un caractère international.
• Le succès de l'initiative pontificale se
comprend mieux lorsque l'on sait
qu 'Innocent Ill appelle non seulement
Raymond VI, mais «encore d'occuper et
de garder sa terre».
Dès l'origine, donc,
la guerre sainte contre les cathares est
aussi, pour les barons du Nord, une
guerre de conquête de l'Occitanie.
Si
Philippe Auguste, déjà accaparé par
une guerre contre les rois d'Angleterre,
ne prend pas la tête de cette croisade,
c'est précisément parce qu'il n'apprécie
pas cette ingérence du pape dans les
affaires intérieures de son royaume.
Mais l'assassinat de Pierre de Castelnau
le contraint à accepter, du bout des
lèvres, une réaction contre l'hérésie.
·Juillet 1209: l'armée croisée établit
son campement devant Béziers.
!:évêque
de la cité apporte à Arnaud
Amaury, chef spirituel de la croisade,
une liste de 223 suspects d'hérésie.
Un
ultimatum est lancé aux Biterrrois :
livrer ces suspects, ou la ville sera mise
à sac.
Devant leur refus, et après une
seule journée de siège, les croisés
pénètrent dans Béziers le 22 juillet et
commettent un affreux carnage :
Arnaud-Amaury se vantera d'avoir fait
massacrer près de 20 000 personnes,
soit la quasi-totalité de la population.
À
ceux qui lui demandent comment faire
le tri entre bons chrétiens et hérétiques,
il répond par un mot tristement
célèbre :«Tuez-les tous, Dieu
reconnaîtra les siens.»
• Août 1209 : les Français font le siège
de Carcassonne où s'est retranché
Raymond-Roger, vicomte de Béziers et
de Trencavel.
Aidés de machines de
guerre, ils prennent d'abord les
faubourgs, condamnant les citadins
à se replier derrière les remparts.
Privés
d'eau, victimes d'un début d'épidémie,
les assiégés souffrent, au point que
Trencavel accepte de se constituer
prisonnier si les croisés épargnent la
population.
Carcassonne ne subit pas
le sort de Béziers, mais Trencavel, lui,
mourra en geôle quelques mois plus
tard (novembre).
• À Castres, les premiers hérétiques
montent 11u bûcher.
À Minerve, en
1210, on en brûle 140.
Les croisés ne
de penser que Simon de Montfort
disposait d'environ 900 cavaliers et
700 fantassins, soit nette ment moins
que ses adversaires : les coalisés, eux,
pouvaient aligner 3 000 cavaliers
(2 000 d'Aragon et Catalogne, 1 000 de
Toulouse, Foix et Comminges) et
plusieurs milliers de fantassins venus
de Toulouse et de Montalban.
Quoique
moins nombreux, les Français ont su
rester plus unis sur le champ de
bataille et n'ont pas eu à déplorer la
perte de leur chef de guerre.
lésinent
pas sur la cruauté pour
impressionner le camp adverse : la
même année, après la prise de Bram,
une centaine de défenseurs ont le nez
tranché et les yeux crevés; un autre est
éborgné et on le charge de conduire
ses compagnons en file, la main sur
l'épaule, jusqu'à Cabaret.
..
À Lavaur,
un an plus tard, 400 hérétiques
périssent dans les flammes.
En tout, on
estime que de 1 500 à 2 000 hérétiques
ont pu subir ce sort durant la première
croisade.
• 12 septembre 1213 :c'est la bataille
de Muret, au sud-ouest de Toulouse.
En
une heure de combat, les Toulousains
et leurs alliés, quoique supérieurs en
nombre, sont battus.
Le roi d'Aragon
Pierre Il y perd la vie pour s'être
imprudemment montré à l'ennemi.
Le
paradoxe veut que ce Pierre Il, comte
de Barcelone et roi d'Aragon, ait été un
souverain ultracatholique, couronné
par le pape lui-même, dont les terres
n'étaient pas gagnées par le catharisme
et qui avait promulgué en 1198 des
ordonnances très dures contre les
hérétiques.
Mais le comte de Toulouse
est son beau-frère, et le jeu des
alliances l'a contraint d'intervenir.
Après la défaite, le comte de Toulouse
Raymond VI doit s'exiler en Angleterre.
En 1215, 1e 4' concile du Latran le
dépossède de son titre et de ses terres,
qui sont transmis à son adversaire,
Simon de Montfort.
• Avril 1216 : profitant de l'absence de
Montf ort-ce dernier fait hommage de
ses nouvelles terres au roi de France -.
Raymond VI débarque à Marseille
flanqué de son fils Raymond le Jeune.
--.....
-- -.,Ils
rallient
leurs fidèles
et entament
une guerre
de libération.
Quelques mois
plus tard
(septembre),
Toulouse se
soulève contre
Montfort Un
an plus tard.
Raymond VI
parvient à
r egag ner sa
capitale alors
même que les
croisés en ont
fait le siège.
, Un siège
---�.;;;;;.
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- Les Albigeois ou Cathares étaient considérés comme hérétiques car leur doctrine (la lutte du bien et du mal) présentait des analogies avec le manichéisme des anciens Perses.
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