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Les cathares

Publié le 13/11/2018

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QU'EST-CE QUE LE CATHARISME?
• Le catharisme est un manichéisme radical, un affrontement entre les principes du bien et du mal. Les cathares croient en un royaume
 
UNE HIÉRARCHIE COMPLEXE L'Église cathare compte plusieurs échelons de fidèles. Tout en bas, les sympatisants. C'est dans leurs rangs que sont recrutés les croyants, acceptés après des épreuves probatoires. Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite choisir de solliciter le consolament pour devenir des parfaits. Au préalable, un candidat marié devra briser le lien du mariage. Il devra se préparer une année entière, s'imposer des jeûnes répétés, recevoir l'approbation de sa communauté. Au jour dit l'évêque lui confie le livre des Évangiles, lui impose les mains et l'instruit de ses devoirs avant de lui accorder le pardon de ses fautes. C'est parmi les parfaits que sont choisis les diacres et les évêques.
LES PURS, OU PARFAITS
• Cathare vient du grec katharos, qui signifie «pur». Le mot apparaît pour la première fois dans le Sermon contre les cathares du moine allemand Eckert von Schônau, paru en 1163, pour désigner des hérétiques de la région de Mayence et de Cologne.
 
• Les cathares ne s'appelaient pas eux-mêmes ainsi, mais plutôt «bons hommes» et «bonnes dames», ou mieux, « parfaits». Albigéisme et albigeois (peut-être d'après la ville d'AIbi) sont d'autres appellations traditionnelles appliquées aux cathares et aux vaudois (autre mouvement qualifié d'hérétique apparu à la fin du XIIe siècle).
 
• Le catharisme a tenté d'établir durablement une contre-Église catholique, ce qui ne pouvait manquer de lui valoir les foudres de Rome jusqu'à son éradication totale.
• Le Languedoc n'a pas eu l'exclusivité d'accueillir le catharisme - des communautés sont attestées en Rhénanie, dans les pays de la Meuse, en Flandre, en Champagne (183 hérétiques y sont brûlés en 1239) et en Italie. Mais le pays d'oc tut le seul à subir la croisade et l'inquisition.
LES SUCCÈS DU CATHARISME
• Vers 1020 : venue d'Italie, une hérésie est attestée à Toulouse par Adhémar de Chabanne.
 
• Vers 1120 : le pape Calixte II dénonce l'hérésie. Deux
hérésiarques en particulier, Pierre de Bruis et Henri de Lausanne, s'avèrent de zélés chantres du catharisme.
1145 : Bernard de Clervaux,
le grand homme de la réforme cistercienne, vient prêcher à
Toulouse et Albi contre les «croyances condamnables», mais sans parvenir à endiguer l'hérésie. Le Midi toulousain est alors largement touché. Le culte cathare est encore pratiqué avec discrétion, voire dans le secret, mais cela ne va pas durer.
 
• 1163 : le concile de Tours doit reconnaître l'ampleur des conversions.
 
• 1165 : lors du concile de Lombers, le cathare Ollivier est autorisé à discuter de ses théories avec des prélats catholiques.
 
• Mai 1167 : le premier concile cathare se tient à Saint-Félix-de-Lauraguais sous l'autorité de Nicétas, évêque hérétique de Constantinople.
 
• Autour de 1200 : le catharisme
 
méridional est à son apogée. Combien sont-ils? Les sources fournies plus tard par les inquisiteurs chargés de la répression indiquent que le catharisme a touché environ 10% de la population urbaine : environ 1000 personnes à Albi (ville de 8000 à 10000 habitants), 2500 à Toulouse (environ 30000 habitants), 1 000 à Montauban (de 6000 à 7 000 habitants), 350 à Castres (quelque 8000 habitants), etc. Dans les campagnes, l'information est moins facilement disponible, mais l’hérésie n'a certainement pas concerné plus de 15% de la population.
 
• S'ils sont si peu nombreux, c'est que le catharisme est avant tout une religion des élites urbaines. Ainsi, à Albi, entre 1299 et 1301, 32 personnes sont arrêtées et jugées ; parmi elles, 1 artisan, 3 membres de la petite noblesse, 6 juristes ou notaires et 22 marchands. Tous sont aisés. La plupart pratiquent l'usure (prêt à taux élevé) : à eux tous, ils cumulent 1057 débiteurs pour une créance globale de 3 500 livres (il faut alors au minimum 6 livres par an pour vivre). À Toulouse également, les notables et les manieurs d'argent sont les principales recrues du

« commanditaire de ce crime? Pour Rome, cela ne fait aucun doute.

• 10 mars : en représailles, par une bulle, le pape appelle à la croisade contre les hérétiques.

La bulle est expédiée aux prélats du Midi, à tous les comtes, barons et chevaliers de France, aux archevêques de Lyon et de Tours, aux évêques de Nevers et de Paris ainsi qu'au roi de France Philippe Auguste.

!:appel rencontre une audience inespérée, y compris hors des frontières du royaume.

• Printemps 1208 : l'armée des croisés emprunte la vallée du Rhône sous la direction d'Arnaud-Amaury, abbé de Oteaux.

Elle est menée par un petit seigneur d11e-de-France, Simon de Montfort, qui se révélera un chef de guerre impitoyable.

À ses côtés cheminent le duc de Bourgogne, le comte de Nevers et le comte de Saint­ Pol, tous trois mus par des motivations spirituelles (après la chute de Carcassonne, ils refuseront les terres de leur pair vaincu, le vicomte Raymond­ Roger de Trencavel).

Ces trois grands féodaux quitteront rapidement la croisade, refusant l'autorité de Simon de Monfort, seigneur d'un rang inférieur au leur.

Montfort devra s'appuyer sur deux lieutenants, Gui de Lévis et Bouchard de Marly.

Mais la coalition compte également des chevaliers de Normandie, de Picardie, de Champagne, de Rhénanie, de Frise, de Bavière et même d'Autriche, ce qui lui confère un caractère international.

• Le succès de l'initiative pontificale se comprend mieux lorsque l'on sait qu 'Innocent Ill appelle non seulement Raymond VI, mais «encore d'occuper et de garder sa terre».

Dès l'origine, donc, la guerre sainte contre les cathares est aussi, pour les barons du Nord, une guerre de conquête de l'Occitanie.

Si Philippe Auguste, déjà accaparé par une guerre contre les rois d'Angleterre, ne prend pas la tête de cette croisade, c'est précisément parce qu'il n'apprécie pas cette ingérence du pape dans les affaires intérieures de son royaume.

Mais l'assassinat de Pierre de Castelnau le contraint à accepter, du bout des lèvres, une réaction contre l'hérésie.

·Juillet 1209: l'armée croisée établit son campement devant Béziers.

!:évêque de la cité apporte à Arnaud­ Amaury, chef spirituel de la croisade, une liste de 223 suspects d'hérésie.

Un ultimatum est lancé aux Biterrrois : livrer ces suspects, ou la ville sera mise à sac.

Devant leur refus, et après une seule journée de siège, les croisés pénètrent dans Béziers le 22 juillet et commettent un affreux carnage : Arnaud-Amaury se vantera d'avoir fait massacrer près de 20 000 personnes, soit la quasi-totalité de la population.

À ceux qui lui demandent comment faire le tri entre bons chrétiens et hérétiques, il répond par un mot tristement célèbre :«Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens.» • Août 1209 : les Français font le siège de Carcassonne où s'est retranché Raymond-Roger, vicomte de Béziers et de Trencavel.

Aidés de machines de guerre, ils prennent d'abord les faubourgs, condamnant les citadins à se replier derrière les remparts.

Privés d'eau, victimes d'un début d'épidémie, les assiégés souffrent, au point que Trencavel accepte de se constituer prisonnier si les croisés épargnent la population.

Carcassonne ne subit pas le sort de Béziers, mais Trencavel, lui, mourra en geôle quelques mois plus tard (novembre).

• À Castres, les premiers hérétiques montent 11u bûcher.

À Minerve, en 1210, on en brûle 140.

Les croisés ne de penser que Simon de Montfort disposait d'environ 900 cavaliers et 700 fantassins, soit nette ment moins que ses adversaires : les coalisés, eux, pouvaient aligner 3 000 cavaliers (2 000 d'Aragon et Catalogne, 1 000 de Toulouse, Foix et Comminges) et plusieurs milliers de fantassins venus de Toulouse et de Montalban.

Quoique moins nombreux, les Français ont su rester plus unis sur le champ de bataille et n'ont pas eu à déplorer la perte de leur chef de guerre.

lésinent pas sur la cruauté pour impressionner le camp adverse : la même année, après la prise de Bram, une centaine de défenseurs ont le nez tranché et les yeux crevés; un autre est éborgné et on le charge de conduire ses compagnons en file, la main sur l'épaule, jusqu'à Cabaret.

..

À Lavaur, un an plus tard, 400 hérétiques périssent dans les flammes.

En tout, on estime que de 1 500 à 2 000 hérétiques ont pu subir ce sort durant la première croisade.

• 12 septembre 1213 :c'est la bataille de Muret, au sud-ouest de Toulouse.

En une heure de combat, les Toulousains et leurs alliés, quoique supérieurs en nombre, sont battus.

Le roi d'Aragon Pierre Il y perd la vie pour s'être imprudemment montré à l'ennemi.

Le paradoxe veut que ce Pierre Il, comte de Barcelone et roi d'Aragon, ait été un souverain ultracatholique, couronné par le pape lui-même, dont les terres n'étaient pas gagnées par le catharisme et qui avait promulgué en 1198 des ordonnances très dures contre les hérétiques.

Mais le comte de Toulouse est son beau-frère, et le jeu des alliances l'a contraint d'intervenir.

Après la défaite, le comte de Toulouse Raymond VI doit s'exiler en Angleterre.

En 1215, 1e 4' concile du Latran le dépossède de son titre et de ses terres, qui sont transmis à son adversaire, Simon de Montfort.

• Avril 1216 : profitant de l'absence de Montf ort-ce dernier fait hommage de ses nouvelles terres au roi de France -.

Raymond VI débarque à Marseille flanqué de son fils Raymond le Jeune.

--.....

-- -.,Ils rallient leurs fidèles et entament une guerre de libération.

Quelques mois plus tard (septembre), Toulouse se soulève contre Montfort Un an plus tard.

Raymond VI parvient à r egag ner sa capitale alors même que les croisés en ont fait le siège.

, Un siège ---�.;;;;;. »

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