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LES CIVILISATIONS PRÉHISTORIQUES : LA RECONSTITUTION DU MILIEU

Publié le 29/11/2011

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Cet ensemble de recherches fondées sur la géologie permet de construire le cadre général des anciennes conditions de relief et de climat. De leur côté les sciences naturelles nous donnent de nombreux renseignements sur la flore et la faune contemporaines de l'homme préhistorique. L'étude des relations entre l'homme, la faune et la flore, et l'étude de l'évolution de ces deux dernières/ en fonction des changements de climat, sè ont non pas à partir d'une ou de plusieurs espèces considéri!es isolément, tuais à partir d'ensembles aussi représentatifs que possible de la faune et de la flore d'une période donnée, On doit savoir quelles sont les esvèce~ les plus sensibles aux changements de climat. On doit disposer de séries complètes, bien situer sttatigraphiquement et on ne doit pas oublier que les séries recueillies dans des sites archéologiques sont en grande partie le résultat d'un choix humain, d'apports intentionnels, et ne reflètent donc pas exactement les conditions naturelles ambiantes.

« férentes techniques d'étude, utilisées actuelle­ ment en agriculture, ont été adaptées aux be­ soins des préhistoriens.

Pour l'archéologue, le sédiment constitue la matrice dans laquelle sont enfermés les vesti­ ges préhistoriques.

La vase des sites lacustres néolithiques, en Suisse, la vase des fonds ma­ rins méditerranéens, les tourbières des Pays­ Bas, ont livré de nombreux objets ou épaves; de même, les sables des dunes sahariennes ren­ ferment des vestiges dont l'ancienneté remonte au Paléolithique ancien et s'étend jusqu'au Néo­ lithique.

Parmi les atftres sédiments qui peu­ vent être liés à des sites préhistoriques, citons encore les niveaux de plaquettes calcaires ébou­ lées des parois et volHes des grottes, fréquents dans les sites du Paléolithique supérieur en Dordogne, les amas de coquilles du Danemark ou du Portugal, les tufs volcaniques nombreux en Patagonie et au Mexique, et enfin les cou­ ches stalagmitiques que l'on trouve dans les grottes en divers points du monde, et notam­ ment dans la fameuse .grotte brésilienne de Lagoa Santa.

La sédimentologie nécessite toute une série d'études sur le terrain même.

Il faut noter la couleur, la position, l'inclinaison des couches et leur forme, ainsi que toute modification in­ terrompant la couche.

Certaines taches, dans lesquelles ont fait un prélèvement, peuvent se révéler, grâce aux examens de laboratoire, com­ posées de résidus organiques; dans certains cas les restes organiques ont eux-mêmes disparu, mais ont laissé dans la couche environnante une « ombre » qui permettra de les identifier en laboratoire.

Certains éclairages spéciaux mettent en valeur des stratigraphies invisibles en temps normal; la lumière de Wood (ultra­ violet) rend les phOsphates de chaux fluores­ cents et fait ainsi ressortii" les couches riches en débris osseux.

La position des couches indique le mode de dépôt du sédiment.

Des niveaux horizontaux et parallèles signifient que le dépôt s'est effec­ tué au fond d'eaux tranquilles; le meilleur exemple de ce type est celui des varves carac­ téristiques des lacs glaciaires.

L'inclinaison relative des couches peut renseigner sur les mouvements du sol, affaissements ou relèye­ ments, ayant entraîné une discordance dans le parallélisme.

Des mouvements importants sont le signe d'un climat de type sibérien, avec des températures moyennes de --1)• à -12•; en hiver le ..

sol gèle sur une assez grande profon­ deur; en été seule la couche supérieure dégèle et, s'il existe la moindre pente, glisse sur le sous-sol gelé.

Il peut arriver parfois que cette couche supérieure fluide s'injecte dans les cou­ ches inférieures, en formant des poches.

Ce phénomène, appelé solifluxion, n'est pas limité aux régions trh froides; dans les zones à cli­ mat humide, les sédiments reposant sur une couche imperméable se transforment en boue liquide qui coule le long des pentes.

D'une façon générale, on donne aux phénomènes cau­ sés par le froid le nom de phénomènes de cryo­ turbation (du grec c Kruos » = froid).

Ils comportent, outre les solifluxions en sol gelé, les formations de fentes en coins, qui section- nent verticalement les couches sur une hauteur variant de 1 à 10 mètres; ces fentes , com blées ensuite par des sables ou des limons, donnent aux coupes un aspect caractéristiq ue.

Enfi n, un climat froid peut entraîner des mouvements dans les matériaux qui constituent une couche, même horizontale; un courant s'établit, qui fait remonter la base de la couche et descendre la partie inférieure.

Les sols ainsi formés, dans lesquels les pierres dessinent un réseau géomé­ trique, sont dits sols polygonaux; en coupe, les pierres sont dres sées verticalement et for­ ment des festons.

Ces différents exemples nous démontrent l'importance qu 'il y a à étudier la position des éléments dans une couche.

Faisant suite aux études réalisées sur le ter­ rain, les examens de laboratoire permettent d'analyser les différents constituants d'une cou­ che, et de retrouver les conditions de sa for­ mation.

Le prélèvement des échantillons desti­ nés à l'analyse s'effectue suivant certaines règles : le mieux est de les recueillir le long d'une verticale, sur toute l'épaisseur du dépôt; si la couche est très épaisse, plusieurs échantil­ lons devront être prélevés à différents niveaux, même si la couche semble homogène .

Dans un gisement de grandes dimensions, les prélève­ ments sont faits en diver s e ndroits; dans une grotte, par exemple, on devra prélever des échantillons à l'entr ée, dans les couloirs, dans les salles, car l'histoire des parties d'une grotte peut être très différente.

On doit toujours conserver dans la coupe un pilier-témoin pro­ tégé par du plâtre ou du pla stique.

Enfin l'échantillon prélevé doit être tran smi s intact au sédimentologiste; au cas où il est néces­ saire d'en retirer des pierres ou des os de grande taille , il doit en être averti.

Dimension et constitution du sédiment peu­ vent fournir des indication s sur sa formation; pour cela il est nécessaire de calculer le pour­ centage de chacun des éléments qui le compo­ sent.

Dans une grotte , une dominance de gros éléments indique un climat froid, tandis que les éléments plus fins sont l'indice d'une période plus chaude et plus humide, pendant laquelle les eaux ont pu filtrer à travers les roches de la voO.te.

Au cours d'un premier examen, on fait le tri des éléments naturels et de ceux apportés par l'homme ou les anitnaux.

Ceci est particu­ lièrement important dans les grottes, où ceux­ ci n'ont parfois laissé d'autres traces que des restes organiques, qui disparaissent assez rapi­ dement.

Les restes apportés par l'homme peu­ vent être des outils et déchets de taille, des pierres et blocs de matière première, des osse­ ments, des fragments de poteries, métaux ou minéraux, des fossiles (utilisés comme orne­ ments) , du charbon ou des feuilles, de la boue transportée par les pieds.

La présence de foyers a altéré la composition des couches, qui peu­ vent aussi avoir été bouleversées par des enter­ rements.

Par ces quelques exemples on peut apprécier la complexité des analyses, ainsi que l'importance des observations effectuées au préalable sur le terrain.. »

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