Les derniers païens en Egypte

« mêmes des « crypta-païens », qui se dissimulent sous un christianisme de couverture.

Les grandes communautés païennes seront sans doute éliminées au VI• siècle, à l'ex­ ception de quelques enclaves isolées : ainsi des habitants des rivages du lac Maréotis, chasseurs, pêcheurs et cueil­ leurs de papyrus , qui seront christianisés par Jean !'Au­ mônier au VII• siècle.

Au début du v• siècle, les païens de Haute-Égypte se sont alliés à des tribus noma­ des, Berbères, Massiques ou Blemmyes, des semi-noma­ des de Nubie qui, entre 390 et 450, sèment la terreur dans les villages chrétiens.

Les Blemmyes ont adopté le culte d'Isis et transportent chaque année sa statue de l'île de Philae à leur capitale, Talmis .

Quand le poète Olym­ piodore de Thèbes, érudit alexandrin, visite la Nubie, il est accueilli en grande pom­ pe par les prêtres blemmyes .

C'est le moine Chénouté, grande figure du monachis­ me copte, fondateur du Mo ­ nastère blanc près de Pano­ polis, qui, avec l'aide de Jean de Lycopolis, va mener en 451 et 452 deux offensives armées contre les Blemmyes , dont il sera vainqueur .

La guerre des moines L 'Historia Monachorum in Aegypto relate nombre de péripéties opposant les moines de Haute -Egypte aux communautés païennes.

Ché­ nouté est sans doute le plus acharné à éliminer toute trace de paganisme en terre d'É­ gypte , mais il faut citer aussi Apollô , confronté aux villa­ geois pa ïens proches de son monastère de Baou ît ; Ko­ près, qui convertit nombre de paysans ; l'évêque Jean UNE DIATRIBE DE CHÉNOUTÉ Chénouté, qui fut le premier religieux à écrire en langue copte, attaque dans ses écrits les païens, qu'on appelle tous « Hellènes » quelle que soit leur origine : « Malheur à un Hellène ou à un Juif ou à toute autre hérésie, qui se moquent et rient des mystères de Dieu et de toutes les œuvres de Jésus et de toutes les œuvres que font les chrétiens ! Malheur à qui approche sa main de sa bouche en la baisant et en disant : "Salut, Soleil ! Sois victorieuse, ô Lune ! " Malheur au mâle ou à la femelle qui sont reconnaissants envers les démons, allumant des lampes en l ' honneur des vanités et donnant de l'encens au nom de fantômes ! » d'Hermoutis, qui finira par baptiser les païens qui dé­ truisent chaque nuit l'église qu' il tente de construire ; Mo ïse, qui avec sept moines chassera d'un temple d'Aby­ dos le démon qui accablait les chrétiens de maladies ...

Bien qu'influent et respecté , Chénouté se retrouvera de­ vant le tribunal d'Antinopolis suite à une plainte déposée contre lui par les païens de la bourgade de Pneuit .

Avec ses compagnons, il a mené une expédition contre la cité, dé­ truisant les temples et déro -. »