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« Les Droites En France » (1969-1981) -Histoire

Publié le 02/09/2012

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En novembre 1980, la candidature du Premier secrétaire du PS François Mitterrand permet de contenir les oppositions internes à la gauche. Mais à droite, aucune unité ne semble possible. Valéry Giscard d’Estaing est conscient de l’adversité imminente de Jacques Chirac. Ce dernier se déclare d’ailleurs candidat le 3 février 1981. Mais, outre cette candidature attendue, Valéry Giscard d’Estaing doit aussi faire face à d’autres concurrents. Michel Debré par exemple, déclaré en juin 1980, divise encore plus la droite. C’est aussi en Marie France Garaud, ancienne conseillère de Georges Pompidou et de Jacques Chirac, que nous pouvons constater la désagrégation de la majorité. Elle annonce sa candidature sous l’égide d’un sentiment profondément antigiscardien. La campagne du président-candidat s’en trouve donc encore plus affaiblie. Si Giscard d’Estaing sort vainqueur du premier tour le 26 avril, les chiffres révèlent néanmoins un déclin profond de sa popularité. Cependant que Chirac est battu, François Mitterrand arrive à se rallier l’ensemble de la gauche. Orgueilleux, Chirac n’appellera à voter pour Giscard d’Estaing qu’implicitement, et ce le six mai, à quatre jours du second tour. Quant à Marie France Garaud, elle appelle au vote blanc. Les droites ne soutiennent pas le président sortant. C’est d’ailleurs sur ce point que l’élection de François Mitterrand va se jouer. Giscard n’est pas parvenu à coaliser les droites autour de sa candidature, les effets sont immédiats : une grande partie de la droite use de l’abstention, François Mitterrand est le nouveau président de la République Française.

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« La gauche est unie sous l’égide d’un programme commun dirigé par François Mitterrand.

Cette union va engendrer une crise profonde à droite.

En effet, la majoritése divise quant à la question du candidat successeur au président défunt.

Plébiscité en 1973 par les Assises de Nantes, Jacques Chaban-Delmas est le candidatofficiel de l’UDR.

Néanmoins, l’ensemble de la majorité pompidolienne ne l’entend pas de la même manière.

L’opposition émerge même au sein de l’UDR.

En effet,le ministre de l’Intérieur Jacques Chirac –soutenu par les conseillers pompidoliens Marie France Garaud et Pierre Juillet– juge sa candidature trop à gauche.

Candidatle 8 avril 1974, c’est le républicain indépendant Valéry Giscard d’Estaing qui récolte le plus de soutiens : ceux de la partie de l’UDR hostile à Chaban-Delmas et descentristes de Lecanuet.

Au-delà de la dichotomie droite-gauche, c’est donc aussi deux fractions de la majorité que la présidentielle de 1974 oppose.Le symbole de cet affrontement interne à la majorité est la manoeuvre de Jacques Chirac.

En effet, il tente le 9 avril de pousser Pierre Messmer comme candidat àcondition que Chaban-Delmas et Giscard d’Estaing seretirent.

Si le républicain indépendant accepte et demande d’être suivi par l’ancien Premier ministre, ce dernier s’y refuse et Messmer est contraint de retirer sacandidature.

En fait, il s’agissait pour Chirac de tenir le maire de Bordeaux comme responsable de la division de la majorité.

Le 13 avril, Chirac lance un « Appel »rassemblant 43 membres et fustigeant que l’Union de la majorité n’ait pu être effective.

Giscard d’Estaing est donc indirectement soutenu, tandis que le candidatofficiel de l’UDR est rejeté.

Au premier tour, les manoeuvres chiraquiennes ont porté leurs fruits : le républicain indépendant bat l’ancien Premier ministre et est élule 19 mai président de la République.

Son élection ouvre la voie à un nouvel équilibre au sein de la droite.

Le chef de l’Etat doit s’appuyer sur une majorité qui n’estpas la sienne, et c’est pour cette raison que Chirac est nommé Premier ministre.Cet équilibre fragile ne fera cependant pas très long feu… B) L’émancipation chiraquienne Paradoxalement, la nomination de « l’assassin » politique de Chaban-Delmas à la tête de Matignon coïncide avec des réticences au sein de l’UDR.

A cette premièreinstabilité s’ajoute celle du gouvernement : il n’est composé que de cinq ministres UDR alors que le parti est majoritaire à l’Assemblée.

La droite libérale est donc àla tête de la présidence et du gouvernement.

Cependant, le chef de l’Etat est dépendant du Premier ministre, en cela qu’il doit se rallier les membres de l’UDR.Néanmoins, pour Jacques Chirac, le risque politique de se cantonner au seul rôle d’intermédiaire entre le président et l’Assemblée est aussi réel.

C’est pour cetteraison que, fort des appuis des anciens conseillers de Pompidou –Pierre Juillet et Marie France Garaud–, le Premier ministre va entreprendre une stratégieconquérante de l’UDR, qui va ouvrir à la voie au processus partisan.

« La démocratie libérale avancée » est en déclin, la crise de la majorité en expansion.En juillet 1974, le secrétaire général de l’UDR Alexandre Sanguinetti se rallie à Jacques Chirac.

Cinq mois plus tard, le 14 décembre 1974, il démissionne et lecomité central de l’UDR désigne à sa place le Premierministre.

Dès lors, si l’exécutif se transpose partiellement au sein d’un parti, c’est aussi le parti qui s’élève au pouvoir.

Giscard d’Estaing perd de l’ampleur, savolonté de gouverner « seul » s’en trouve affaiblie.

Dans un contexte naissant de dyarchie, c’est pourtant le Premier ministre lui-même qui va, faute de moyens et fortde divergences politiques, remettre sa démission en juillet 1976 (elle devient effective, à la demande du président, le 25 août).

La majorité est donc à nouveau diviséeen deux.

La traduction de cette rupture politique a lieu le 5 décembre 1976.

Chirac créé le Rassemblement pour la République, basé sur la souveraineté populaire, lareprésentation du peuple et le rassemblement.

Le RPR devient un adversaire potentiel aux RI.

Les partis, en unifiant la représentation, deviennent donc des éléments àpart entière de la démocratie.

Ils mettent dans une perspective partisane le système Républicain.En nommant Raymond Barre à la tête du Gouvernement, Giscard d’Estaing prépare lui aussi la consolidation des Républicains indépendants.

Les municipales de1976 vont illustrer l’affrontement droite/gauche, mais aussi la lutte entre le RPR et l’UDF. C) Les premiers affrontements entre le RPR et les RI La nomination de Barre à Matignon est synonyme d’une volonté de Giscard de s’approprier le pouvoir total de l’exécutif.

Mais, au-delà de cette volonté symbolique,les différentes élections qui ponctuent les années 1976 constituent un enjeu fondamental pour les Républicains indépendants.

D’une part, la gauche devientmajoritaire en France et la défaite électorale de la majorité aux cantonales de mars 1976 amplifie la crise amorcée dès 1974.

D’autre part, en se cantonnantexcessivement à son opposition avec le RPR, Giscard d’Estaing ne prend pas conscience de l’enjeu réel et du tournant politique qui se dessine.

Les électionsmunicipales de 1976 et la défaite de Valéry Giscard d’Estaing en sont les éléments les plus représentatifs.

En novembre 1976, Michel d’Ornano se voit confier laconduite des listes de la majorité par le président.

Or, dans le même temps, Jacques Chirac annonce en janvier 1977 qu’il sera lui aussi candidat à la mairie de Paris(élection depuis la nouvelle loi du 31 décembre 1975).

La défaite est cinglante.

Le 25 mars,Chirac est élu maire de Paris et remporte par la même occasion le combat entre gaullistes et giscardiens.A cette défaite profonde s’ajoute celle des législatives de 1978.

Ces élections ouvrent la voie à une nouvelle dynamique : celle de la division des droites. III) La désintégration de la droite (1978-1981) A) Les législatives de 1978, ou l’illusion d’une droite victorieuse. Fort de la division de la gauche et de l’échec -imputé au Parti Communiste- du programme commun, les droites, à la suite des élections législatives de mars 1978,sombrent dans l’illusion d’une victoire stable et durable.

Giscard d’Estaing avait bien pris conscience du fait qu’il puisse affaiblir le RPR aux législatives, mais lesrésultats ne sont pas convaincants.

Dès mai 1977 au congrès de Fréjus, les Républicains indépendants s’étaient réorganisés en un Parti républicain.

La majoritégiscardienne était inquiète : le 27 janvier 1978, Valéry Giscard d’Estaing appelait au bon sens des Français pour qu’ils empêchent la mise en place du programmecommun.

Par ailleurs, pour unir la droite libérale contre les menaces de la gauche et du RPR, le Parti républicain s’était de nouveau transformé en créant le 1erfévrier 1978 l’Union pour la Démocratie Française.

Ce nouveau parti regroupait différentes fractions : le Parti social-démocrate et anti-communiste ; le centre laïc duparti radical ; les démocrates-chrétiens et européens du Centre des démocrates sociaux ; la droite libérale du parti républicain ; et enfin le club giscardienperspectives et réalités.

Mais l’UDF, destiné à équilibrer la majorité du RPR, n’a pas su limiter la prépondérance du premier parti de la coalition.

Le 19 mars marquecertes une victoire de la droite mais la majorité demeure composite.La droite n’est donc pas tant inquiéter par la gauche que par le problème persistant de la division interne.

Les législatives de mars 1978 se suivent d’une criseprofonde de la majorité. B) La crise politique de la majorité (1978-1981) L’élection du président de l’Assemblée nationale, successive aux législatives, témoigne de la nouvelle forme prise par l’opposition du RPR chiraquien face à l’UDFgiscardien.

Le RPR présente la candidature d’Edgar Faure, tandis que Valéry Giscard d’Estaing, soucieux de se réconcilier avec les barons gaullistes, propose cellede Jacques Chaban-Delmas, issu du RPR mais déconsidéré par les manoeuvres de Chirac.

Ce dernier sort d’ailleurs perdant de cette lutte directe, dans la mesure oùChaban-Delmas remporte haut la main la présidence de l’Assemblée.En juin 1979, les élections européennes vont à nouveau traduire ces disparités.

Chirac s’oppose profondément à la liste unique proposée par Valéry Giscardd’Estaing.

Il s’appuie au contraire sur Michel Debré, fondateur du Comité pour l’indépendance et l’unité de la France (gaulliste et anti-européen), pour gommer ledessin d’une Europe supranationale.

Ainsi, Chirac riposte par l’Appel de Cochin dans lequel il se montre fondamentalement hostile aux giscardiens : « Commetoujours quand il s’agit de l’abaissement de la France, le parti de l’étranger est à l’oeuvre, avec sa voix paisible et rassurante.

Français, ne l’écoutez pas.

».

Pourtant,les résultats sont unanimes : en récolant 16,2% des suffrages, l’échec de Chirac est cinglant.Son opposition ne va s’en trouver que renforcer.

Au printemps 1979, le RPR exige une session extraordinaire du Parlement et refuse même par la suite de voter lebudget.

En décembre 1979, le RPR s’oppose une nouvelle fois au projet de loi sur le financement de la sécurité sociale et au renouvellement de la loi Veil.

RaymondBarre recourt à la motion de censure.

Le vote bloqué est un affrontement, tant pour le Parti socialiste que pour le RPR.L’UDF semble donc impassible aux tentatives déstabilisantes du RPR.

La réélection de Valéry Giscard d’Estaing semble aller de soi… Mais l’élection présidentiellede 1981 va faire émerger les effets postérieurs à la crise de la majorité.. »

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