Devoir de Philosophie

Les États-Unis dans l'après-guerre

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Qu'est-ce que les États-Unis en 1945 ? Au niveau le plus abstrait, le plus littéraire, on trouve déjà l'affrontement de deux mythes à la fois complémentaires et contradictoires ; d'abord celui du shérif qui balaie le mal par la force de ses pistolets, de son esprit et de son cheval (pistolets : puissance militaire ; esprit : capital renouvelé ; cheval : potentiel économique). C'est la vision manichéiste mais non point tellement légaliste des États-Unis en tant que forces du bien face aux puissances destructrices (constituées souvent par des gens de couleur) bien supérieures en nombre, mais dont le héros finalement triomphe. C'est le Lone Ranger, Hoppalong Cassidy, et finalement Superman. D'autre part, le mythe du hors-la-loi anarchiste jusqu'au nihilisme, travaillant généralement seul et à des fins antisociales. C'est un hors-la-loi qui ne se veut pas matérialiste, mais qui est guidé par l'instinct de la violence vers le royaume illusoire de la liberté vue comme le pouvoir absolu de l'individu sur son environnement, envers et contre tout. Il balaie les hommes et les choses sur son passage, jusqu'à sa propre destruction. Il est incarné par les antihéros tels que Billie the Kid, Jesse James, le capitaine Ahab. Selon les circonstances historiques, les Américains se reconnaissent dans l'un ou l'autre des deux mythes : lorsqu'il s'agit d'annexer des territoires mexicains (Californie, Texas, etc.) ou de réduire les Amérindiens, bref, lorsque les intérêts de l'État U.S. sont en contradiction avec les droits des tiers, c'est l'image du prédateur anarchiste qui prend le dessus ; mais, lorsqu'il faut voler au secours de nations menacées dans leur existence, version popularisée de la participation américaine dans deux guerres mondiales, le pays se reconnaît dans le mythe du vengeur héroïque.   

« Qu'est-ce que les États-Unis en 1945 ? Au niveau le plus abstrait, le plus littéraire, on trouve déjà l'affrontement dedeux mythes à la fois complémentaires et contradictoires ; d'abord celui du shérif qui balaie le mal par la force deses pistolets, de son esprit et de son cheval (pistolets : puissance militaire ; esprit : capital renouvelé ; cheval :potentiel économique).

C'est la vision manichéiste mais non point tellement légaliste des États-Unis en tant queforces du bien face aux puissances destructrices (constituées souvent par des gens de couleur) bien supérieures ennombre, mais dont le héros finalement triomphe.

C'est le Lone Ranger, Hoppalong Cassidy, et finalement Superman.D'autre part, le mythe du hors-la-loi anarchiste jusqu'au nihilisme, travaillant généralement seul et à des finsantisociales.

C'est un hors-la-loi qui ne se veut pas matérialiste, mais qui est guidé par l'instinct de la violence versle royaume illusoire de la liberté vue comme le pouvoir absolu de l'individu sur son environnement, envers et contretout.

Il balaie les hommes et les choses sur son passage, jusqu'à sa propre destruction.

Il est incarné par lesantihéros tels que Billie the Kid, Jesse James, le capitaine Ahab.

Selon les circonstances historiques, les Américainsse reconnaissent dans l'un ou l'autre des deux mythes : lorsqu'il s'agit d'annexer des territoires mexicains (Californie,Texas, etc.) ou de réduire les Amérindiens, bref, lorsque les intérêts de l'État U.S.

sont en contradiction avec lesdroits des tiers, c'est l'image du prédateur anarchiste qui prend le dessus ; mais, lorsqu'il faut voler au secours denations menacées dans leur existence, version popularisée de la participation américaine dans deux guerresmondiales, le pays se reconnaît dans le mythe du vengeur héroïque.

Avec le recul, on voit que ces deux mythes, qui cohabitèrent longtemps au sein de la conscience nationale, allaient,à partir de 1945, devenir de plus en plus contradictoires et diviser les États-Unis et le monde entre ceux quiacceptaient l'une ou l'autre interprétation de l'action du gouvernement américain.

En ce qui concerne l'image des États-Unis à l'étranger, il est impossible, pour la période qui s'ouvre en 1945, dedégager une vision même vaguement homogène.

Bien des peuples n'avaient toujours pas entendu parler del'Amérique, et d'autres, en particulier les millions de colonisés partout dans le monde, s'intéressaient bien plus à leurlutte contre tel ou tel impérialisme européen.

Mais dans maints pays du monde on pouvait bien se demander ce quele bastion du capitalisme mondial allait faire de sa prédominance nouvelle, au vu de la situation désespérée danslaquelle se trouvaient les autres économies de marché : les peuples et gouvernements de l'Europe de l'Ouest,exténués par la guerre, se voyaient irrésistiblement attirés dans le sillage de la puissance américaine.

Aux États-Unis, la guerre avait été vécue avant tout au niveau de l'aventure heureuse : victoire sur tous les fronts, relativement peu de jeunesgens tombés dans la bataille, et, surtout, relance remarquable de l'économie à partir de l'entrée en guerre en décembre 1941, après onze annéesinterminables de dépression économique que tous les palliatifs du New Deal KW138 n'avaient su effacer.

Par ailleurs, les Américains se voyaient en sauveurs de l'espèce humaine : tout le monde n'était-il pas d'accord pour dire que le Fascisme était le plus grand mal de tous les temps, et quesans leur intervention ce fléau aurait sans doute réussi à engloutir l'humanité tout entière ? Il n'y avait pas jusqu'aux minorités ethniques aux États-Unis, femmes y comprises majorité longtemps subjuguée defaçon analogue qui n'avaient contribué à la grande victoire, tant en Europe, dans le Pacifique que dans les usines(c'était le cas pour des millions de femmes) grâce auxquelles les préconditions matérielles de la victoire furentcréées.

N'allaient-elles pas, ces minorités et ces femmes, pouvoir continuer à jouir du respect qu'elles avaientgagné, en continuant de participer pleinement au monde du travail ? La grande question, dans l'esprit des gens, était l'Union Soviétique, dont l'héroïsme dans la lutte à mort contre les Nazis avait fait l'objet de maintsrécits dans la presse américaine alliée.

L'Union Soviétique représentait le Communisme, dont une écrasante majorité d'Américains ne voulait rienentendre, et qui n'avait même pas trouvé énormément d'adhérents durant les pires années de chômage et de crise économique, tant les principesdu capitalisme libéral étaient acceptés comme des données fondamentales du pays.

(Il faut dire aussi que le Parti Communiste américain avaitsoutenu le New Deal KW138 et Franklin Roosevelt P289 à partir de 1934, sans proposer de politique de rechange.) L'Union Soviétique sous Staline P303 était perçue comme un ennemi idéologique avec lequel on pouvait s'entendre aussi longtemps qu'il s'agissait d'abattre le fascisme ensemble et aussi longtemps que le personnage, rassurant par son optimisme inébranlable, de Franklin Roosevelt P289 occupait la scène publique. FDR, qu'on avait élu à quatre mandats consécutifs, avait redonné l'espoir aux Américains durant les années les plus sombres, il avait présidé à uneguerre glorieuse, mais il était mort peu avant la reddition allemande.

Son successeur, au contraire, était un petit inconnu, un médiocre, croyait-onsavoir.

Harry Truman P328 avait certes été un politicien très respectable et habile.

Mais était-il à même de succéder à la présidence au moment de la prise en charge de tout un monde blessé ? Il ne pouvait pas, pensait-on, être à la taille d'un Staline P303 , prince du mal selon tant d'opinions respectées.

Le Communisme allait-il menacer les foyers ? La crise économique allait-elle revenir ? Telles étaient les angoisses d'un peuplegénéralement fier de ses exploits, fier de sa patrie et de ses institutions, prêt à s'installer dans sa tranquillité enfin retrouvée et qu'il jugeait sinaturelle.

Telle se présentait brièvement esquissée l'image des États-Unis à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, image quiallait prédominer jusqu'à la remise en cause fondamentale des années 60.

Que dire des réalités sur lesquellesreposaient les éléments de cette image ? Les structures intérieures du pays, économiques et sociales, avaient résisté à une dépression qui touche bien plusque les esprits : elle avait démontré que les ressources nationales étaient limitées, que les forces productives ainsique le marché intérieur ne suffisaient plus à assurer la croissance économique comme aux temps de l'expansion versl'Ouest.

Une fois la traversée du continent achevée à la fin du XIXe siècle et le marché intérieur saturé dans lesdécennies suivantes, la machine productive américaine exigeait de nouveaux stimuli.

Or les États-Unis avaient peude colonies propres et dépendaient, plus que les autres grandes économies capitalistes, de la liberté de commerceet d'investissement à travers le monde.

Pendant la crise économique de 1929 à 1941 le commerce et, sauf pour. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles