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Les fondements de la puissance économique japonaise ?

Publié le 27/02/2008

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REMARQUES Sujet classique qui repose sur une analyse factorielle. Il faut éviter de faire une monographie et ne traiter que ce qui contribue à la puissance japonaise ; ainsi il faut se poser les questions suivantes : qu'est-ce que la puissance du Japon ? Quels sont les facteurs qui y contribuent? Comment les classer? Plan retenu : 1) La population, première richesse du Japon ; 2) Une organisation économique originale et efficace ; 3) Des stratégies commerciales et industrielles agressives. INTRODUCTION La réussite économique japonaise ne cesse d'étonner : on l'a souvent qualifiée de « miracle ». En effet, l'empire du « Soleil levant » est considéré aujourd'hui comme une puissance mondiale, c'est-à-dire comme un Etat capable de mobiliser ses ressources et sa population au service d'une société et d'une économie qui s'imposent à l'échelle de la Terre par des capitaux et des produits. Au 3e rang mondial pour son P.N.B., le Japon doit sa situation au dynamisme d'une population active nombreuse, cohérente, bien formée. L'organisation originale de ses structures économiques explique aussi ses performances, ainsi que l'efficacité des stratégies commerciales et industrielles.

« Le premier caractère fondamental de la société japonaise est l'importance des liens communautaires.

Elle se traduitpar la priorité donnée à l'intérêt collectif (le « je » n'est pratiquement jamais utilisé), le désir de similitude (il est biende se fondre au groupe et de ressembler à autrui), l'application permanente du principe de verticalité (la société esthiérarchisée et il existe des niveaux de langage qui placent constamment l'interlocuteur dans un rapport dedomination- subordination), enfin la japonité (attachement aux valeurs traditionnelles shintoïstes, bouddhistes etconfucéennes).

Le deuxième caractère fondamental de la société japonaise est le rôle primordial accordé à lafamille.

Élargie à l'ushi ( = l'intérieur : famille, maison, entreprise), elle est le cadre de la descendance (le mariageest dissocié de l'amour), de l'éducation des enfants faite par la mère.

La solidarité familiale permet de compenser lafaiblesse des transferts sociaux.

Enfin, la stabilité politique et la modicité des dépenses militaires assurent à ladirection de l'économie cohérence et atouts. 2.

Une population qui a de grandes facultés d'adaptationLa société japonaise sait faire coexister en elle différentes aires culturelles.

Elle a intégré les apports successifs dela Chine, de l'Europe et des États-Unis, tout en gardant sa spécificité.

Aujourd'hui, l'adaptation aux contraintesd'une économie tournée vers l'extérieur oblige les Japonais à un effort considérable en matière d'éducation, 90 %des jeunes obtenant le baccalauréat ou un diplôme professionnel de niveau équivalent.

La sélection est très sévère,les rythmes imposés éprouvants, les dépenses consacrées par les familles très lourdes (25 % de leur budget).D'autre part les Japonais épargnent beaucoup pour faire face aux dépenses d'éducation, de logement, de santé etretraite et aux impôts (la fiscalité indirecte est faible et récente). 3.

Une société à la pointe de la modernitéLes Japonais ont très vite découvert les joies futiles de la société de consommation.Ils sont de plus en plus mobiles, profitant de l'excellence et de la rapidité des transports intérieurs, voyageant deplus en plus à l'étranger.

D'autre part, ils sont de gros consommateurs d'information : 9 chaînes nationales detélévision, 560 journaux pour mille habitants (212 seulement en France), 6 quotidiens de tirage supérieur à 3 millionsd'exemplaires.

Communication et information sont aujourd'hui des instruments au service de la réussite économique.Enfin, la société japonaise est de plus en plus une société de services, certes peu productifs (56 % du P.N.B.

pour58 % des actifs), mais développés surtout dans un souci d'utilité, afin de palier les dysfonctionnements de la viemoderne (policiers- îlotiers pour la sécurité des villes, petits commerces de détail pour minimiser les transports,gardiennage des parcs à automobiles, etc.).Fort d'une population nombreuse, bien formée et dynamique, vivant en cohésion, le Japon s'est doté d'une armatureéconomique solide et originale pour assurer son développement. II - UNE ORGANISATION ÉCONOMIQUE ORIGINALE ET EFFICACE A - UNE ÉCONOMIE CONCERTÉE 1.

Le rôle de l'ÉtatIl est ancien : dès le début de l'ère Meiji, les autorités publiques du Japon ont soutenu l'activité textile en vue del'exportation (création de grandes manufactures d'État qui ont été revendues par la suite).

Aujourd'hui, le M.I.T.I.(ministère du commerce international et de l'industrie) fixe les grandes orientations de l'économie par les directivessouples (orientation des investissements, programmes de développement...).

Il accorde des crédits, aide lesentreprises en difficulté ou facilite les « destructions créatrices » (c'est-à-dire l'élimination des « canards boîteux»), oriente la concurrence grâce aux liens étroits qui unissent l'administration, le personnel politique et les milieuxd'affaires.

Depuis le milieu des années 80, le gouvernement a engagé des privatisations (chemin de fer, N.T.T.,Japan Airlines...) qui ont apporté des ressources supplémentaires à l'État.

Ce dernier a ainsi réorienté les dépensespubliques pour les consacrer à des travaux d'intérêt national (pont-tunnel de la baie de Tokyo, nouvel aéroportd'Osaka...) ou local (technopôles, logements...) qui mobilisent les entreprises. 2.

Le grand capital japonaisLe grand patronat japonais est organisé au sein du puissant Keidanren.

Il est dominé par les groupes géants héritésdes anciens zaïbatsu.

Les zaïbatsu étaient des conglomérats, sans logique industrielle, formés de telle sorte que lesdéficits de certains secteurs étaient compensés par les excédents des autres.

Détenus par les grandes familles quidirigeaient le Japon (Mitsui, Mitsubishi, Sumitomo, Yasuda), ils ont été démantelés par les Américains après laSeconde Guerre mondiale parce qu'ils symbolisaient la puissance agressive du Japon.

Ils ont été reconstitués depuissous la forme de zaïkai, qui sont des groupes orgnaisés autour de puissantes banques.

Ce sont ces groupes quinégocient avec le M.I.T.I.

les orientations économiques et qui mettent en oeuvre les méthodes de gestion les plusmodernes. 3.

Le «management » à la japonaiseL'efficacité de l'entreprise japonaise repose sur la productivité et le consensus.

La productivité du travail est élevéegrâce à une plus longue durée d'utilisation des équipements (le Japonais travaille en moyenne 2 200 heures/an), descongés payés moins nombreux (15 jours en moyenne ; de plus, la moitié des Japonais prennent la totalité de ceuxauxquels ils ont droit), un faible absentéisme et peu de jours de grève.

La polyvalence des tâches et le travail enéquipe sont généralisés.

Les « cercles de qualité » permettent aux travailleurs d'étudier collectivement les moyensd'offrir les meilleurs produits aux clients.

Ainsi, la robotisation est souvent une solution au service de la devise «zérodéfaut, zéro stock, zéro délais ».

L'attachement à l'entreprise est réalisé par des salaires élevés, des pratiquessportives, des services (garderies d'enfants, centres de vacances, etc.).

Les syndicats, qui regroupent 29 % dessalariés, sont liés aux entreprises, vont rarement à l'encontre des intérêts nationaux, expriment leurs revendications. »

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