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Les métamorphoses de la mosquée el-Azhar

Publié le 01/10/2018

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Les Mamelouks puis les Ottomans continuent à prendre soin de la vénérable institution, qui, en dépit des changements de régime, demeure un centre scientifique phare du monde islamique. Considérablement agrandie au XVIW siècle afin d'accueillir un nombre de plus en plus important d'étudiants, la mosquée abrite dans ses vastes murs le pouvoir d'une nouvelle élite : les ulémas. En 1359, un émir restaure tous les toits et les murs de la mosquée, qui est entièrement repeinte, tandis que ses sols sont carrelés. Il est désormais interdit de la traverser; un lecteur du Coran est appointé, des repas quotidiens sont alloués aux étudiants pauvres, et à la porte sud est édifiée une 

Sous les Ottomans, el-Azhar n'est pas le seul centre intellectuel du Caire: d'autres mosquées comme le sanctuaire Husayni, voisin de la mosquée, dispensent un enseignement réputé, et les écoles élémentaires sont très répandues, installées pour la plupart audessus des quelque trois cents sabil (fontaines) de la ville par des émirs bienfaiteurs. Mais les lieux privés ne sont pas en reste pour accueillir la vie intellectuelle de l'époque : on se rencontre dans les belles demeures des émirs, des cheikhs et des notables, où se tiennent des séances sur des thèmes scientifiques, religieux ou littéraires. On y trouve de magnifiques bibliothèques, accessibles à tous les visiteurs : « Ils recherchaient et achetaient les livres les plus coûteux, écrit l'historien Gabarti à propos de certains cheikhs, et les disposaient sur des rayonnages, dans des armoires (. . .). Tout savant qui entrait chez eux pour emprunter ou consulter des livres pouvait trouver ce qu'il cherchait, quel que soit le sujet. Même un étudiant inconnu pouvait emprunter un livre. » 

« mais garde dans le monde musulman une position do­ minante du point de vue cul­ turel et religieux.

« Le Caire est considéré chez nous com­ me la fontaine des qualités et des sciences », déclare un pa­ cha turc gouvernant dans la capitale égyptienne .

Aussi les Ottomans, respectueux de la culture arabe, vont-ils contri­ buer à l'entretien et aux em­ bellissements d'el-Azhar, qui, avec sa centaine de cheikhs­ enseignants et près de trois mille étudiants, demeure un grand centre d'éducation.

Au XVII• siècle, l'école hanafi­ te est restaurée, et son toit de tuiles est entièrement refait.

En 1756, Abd el-Rahman Ka­ thuda procède à d'impor­ tants agrandissements : la sal­ le de prières (iwan) passe de 2 062 à 3 298m 2 , cinquante colonnes en marbre suppor­ tant cinquante arcs persans en pierre sous des plafonds de bois sont ajoutées derrière le mihrab oriental.

Sur la gauche du minbar (chaire) en bois, on peut voir aujourd'hui un panneau de marbre sur le­ quel sont gravés, dans un coufique rectangulaire, les noms d'Allah, de Mahomet et des dix su ivants auquel le pa­ radis a été promis.

Ce pan­ neau se trouvait à l'origine sur la tombe de Kathuda.

C'est encore au XVIII• siècle qu 'est édifiée l'actuelle porte des Barbiers, l'entrée princi­ pale de la mosquée, surmon­ tée d'une kuttab et flanquée sur sa droite d 'un minaret.

Le XVIII° finissant verra les ulémas d'el-Azhar ac quérir de plus en plus de richesses et de pouvoir, et ce sont eux que Napoléon prendra com­ me interlocuteurs à son arri­ vée en Égypte.

En 1888 enfin l'iwan de Kathuda et le pre­ mier iwan sont restaurés, ain­ si que la déc oration des gale­ ries qui bordent la cour.. »

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