LES PROBLÈMES DU TIERS MONDE (de 1944 à 1975) - Histoire

« Caire, en juillet 1962, 35 pays non-alignés ont lancé un ·appel en faveur de l'accroissement de l'aide des pays industriels .

Des relations ayant été nouées avec les mouve­ ments africains et latino-américains, Néhru, Nas­ ser et le maréchal Tito ont convoqué au Caire (octobre 1964) une seconde conférence des non­ alignés avec pour principal objectif la lutte pour l'égalité économique, et le non-alignement est passé au stade de la coopération pacifique.

Les intérêts nationaux, les divergences idéolo giques ont peu à peu dilué la bonne entente du début, et les semi-échecs des conférences consulta­ tives pour la préparation d'une nouvelle rencontre (Belgrade et New York, 1969 et Dar es Salaam, avril 1970) ont produit scepticisme et désenchante­ ment.

La nouvelle orientation de la troisième confé­ rence des non-alignés (Lusaka, septembre 1970) est due aux plus jeunes des États de l'organisation : ils veulent empêcher les Grands de disposer du sort des Etats du Tiers Monde au mieux de leurs inté­ rêts propres ou de leur conception de J'équilibre mondial.

Les non-alignés ne veulent plus être tenus à l'écart des règlements mondiaux, sécurité, désar­ mement, problèmes monétaires et ne veulent pas que les Grands négocient entre eux pour imposer leur loi aux petits, mais leur rassemblement man­ que de cohésion et d'efficacité, et le non-alignement a profondément évolué depuis 1961.

En 1973, au moment des assises d'Alger (5-9 septembre), Etats-Unis et U.R.S.S.

se sont rappro ­ chés tandis qu'apparaît une troisième puissance, la Chine ; la querelle sino-soviétique opère un clivage plus grave que celui qui opposait l'Est à l'Ouest et, d'autre part, l'économie a pris, dans les relations internationales, une importance grandissante, dé­ passant largement politique et idéologie.

Au som­ met d'Alger, le président Boumedienne déclare que Je non-alignement doit se définir positivement et non par des refus, d'où la nécessité d'une «action commune pour mettre fin à l'exploitation des pays sous-développés par les pays riches », étape impor ­ tante pour Je Tiers Monde qui doit compter sur lui -même plutôt que de tabler sur l'aide étrangère, et tournant décisif dans les relations entre Nord et Sud.

La conférence ministérielle des non-alignés, réu­ nie à Lima (août 1975), estime de moins en moins crédible une aide « verticale » des pays riches et pense que l'heure est venue pour ces pays d'or­ ganiser leur solidarité économique et financière sur le plan horizontal.

Le prochain sommet qui se tien­ dra à Colombo, en 1976, verra les progrès du non­ alignement en Asie, conséquence du retrait des Etats-Unis de l'Asie du Sud-Est et de la querelle sino-soviétique, avec la participation de la Corée du Nord, du Vietnam , du Cambodge ; les Philip­ pines et la Thaïlande pourraient suivre Je même chemin.

Conférence tricontinentale de La Havane (janvier 1966) La querelle sino-soviétique avait déjà empêché la réunion d'un deuxième Bandoung, qui devait se tenir à Alger en juin 1965.

La dégradation du climat fut, en partie, due à ce que les participants de la première conférence étaient des révolution­ naires, et qu'ils se retrouvaient, dix ans après, chefs de gouvernements chargés de responsabilités.

Offrant une plate-forme mieux adaptée au besoin de confrontation des pays non-occidentaux, la con­ férence tricontinentale a eu lieu à La Havane en janvier 1966.

A la notion d'afro-asiatisme va se substituer celle d'un regroupement des pays en voie de développement.

Conférence des pays non-alignés.

On peut lire sur le panneau surplombant la tribune des orateurs : « Unité pour la libération » -« Conférence ministérielle des pays non alignés 11 -«Lima -aoOt 1975 11.

(Photo O.

Gold­ berg -Sygma). »