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Les problèmes économiques de 1919 à 1929 (histoire)

Publié le 17/01/2022

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 Après une courte crise en 1920-1921, l'économie des pays capitalistes connaît une phase de prospérité, plus apparente que réelle et très variable suivant les pays.
 
 I - La crise de 1920-1921 et les difficultés monétaires
 
 A. La crise de 1920. — a) Ses origines : au lendemain de la guerre, l'Europe manque de produits agricoles, de matières premières et de produits manufacturés. Sa reconstruction s'opérant lentement, elle doit faire appel aux jeunes puissances extra-européennes et particulièrement aux États-Unis. L'industrie américaine doit aussi songer à satisfaire la demande intérieure en biens de consommation, sacrifiés pendant deux ans à la mobilisation industrielle. La production continue donc de croître au cours de l'année 1920 (de 20 % environ) et les bénéfices réalisés sont aussitôt réinvestis dans un outillage économique de plus en plus puissant. Or à la fin de 1920, la demande intérieure faiblit au moment où l'administration républicaine s'engage dans une politique de déflation et de limitation des crédits extérieurs. C'était précisément l'argent prêté par les Américains qui permettait aux pays européens d'acheter des marchandises américaines et de maintenir artificiellement la parité entre leurs monnaies et le dollar. Restriction du crédit et dépréciation monétaire entraînent une diminution très sensible des commandes de l'Europe et une crise de surproduction aux États-Unis.

« des holdings américains, groupent des entreprises liées entre elles par des participations financières.

Dans lasidérurgie, le plus important est celui de Hugo Stinnes qui finit par grouper en 1923 plus de 1 600 entreprisesemployant 300 000 ouvriers, alors que Krupp en fait travailler 170 000 et Thyssen plus de 50 000.

Dans l'industriechimique, la concentration est encore plus poussée.

En 1925, la Badische Anilin constitue avec les firmes Hoescht etBayer un puissant holding, FI.G.

Farben dont le siège est à Francfort.

Même phénomène au Japon avec l'extensiondes grands trusts (zaïbatsu) familiaux : Mitsui, Mitsubishi, Yasuda, etc.

Le Royaume-Uni et la France s'engagent trèslentement dans cette voie et la concentration n'y prend qu'exceptionnellement la forme du holding.

On peut notercependant la création en Grande-Bretagne de l'Impérial Chemicals Industries (produits chimiques, colorants, engrais)et de l'Unilever, groupe anglo-hollandais constitué par la Lever britannique (savon) et la firme néerlandaise Margarineunie.

En France, l'Union industrielle et financière est créée par Schneider avec l'aide de la banque de l'Unionparisienne. On voit d'autre part se constituer, sur le plan national et sur le plan international, des ententes industrielles visant àfixer entre les groupes adhérents des quota de production et à se partager le marché.

A partir de 1925, desgroupements de ce type réapparaissent en France : Comptoir sidérurgique, Comptoir français de l'azote, Comptoird'expansion des mines du Nord et du Pas-de-Calais, etc., ainsi qu'en Allemagne avec le Kohlensyndicat, cartel del'industrie charbonnière reconstitué en 1925, et le cartel de l'acier.

Parmi les ententes internationales, il faut citer leCartel de l'acier, fondé en 1926 par les sidérurgistes français, allemands, luxembourgeois, belges et sarrois.

A satête se trouve un comité directeur qui fixe trimestriellement le contingent de production de chaque groupe nationalet gère la Caisse commune de compensation.

Celle-ci reçoit les cotisations des membres (1 dollar par tonne d'acierproduite) et les amendes versées en cas de dépassement du quota.

Elle répartit ensuite les fonds communs entreles producteurs restés en dessous du programme.

D'autres ententes se constituent entre producteurs d'aluminium(Cartel européen de l'aluminium), de cuivre (Copper producers association), de produits chimiques (Syndicat franco-allemand de la potasse, accords entre l'I.G.

Farbenet le groupe Dupont de Nemours), etc.

Le caractère malthusiende ces accords qui tendent à limiter la production et à répartir les ventes est le signe d'un écoulement difficile de laproduction industrielle.

Il marque les limites d'une prospérité fragile et discontinue. — Les nouvelles méthodes de production et d'organisation du travail se développent surtout aux États-Unis et enAllemagne.

La rationalisation du travail a été mise au point avant la guerre dans l'industrie métallurgique américainepar l'ingénieur Frederick W.

Taylor (ancien ouvrier, mais originaire d'une famille bourgeoise aisée).

Le « taylorisme »se caractérise par la division du travail en tâches simples, exigeant de la part de l'ouvrier un nombre de gestesréduit mais aussi un strict chronométrage.

Il aboutit à une très sensible amélioration du rendement du travail maisaussi à une mécanisation des gestes (dénoncée par Charlie Chaplin dans Les Temps modernes) et à une conceptionautoritaire des rapports avec le personnel.

C'est dans les années 20 que ces méthodes de « scientific management» se généralisent et se perfectionnent, avec l'établissement d'un système de mesure du travail par le FrançaisCharles Bedaux (un ouvrier devenu lui aussi ingénieur).

Un autre ingénieur français, Henri Fayol, met au point unsystème rationnel de gestion administrative des entreprises.

La standardisation consiste d'autre part à ramener pourchaque industrie la production à un nombre très restreint de types.

La limitation des possibilités de choix offertes àla clientèle se trouve compensée par l'extraordinaire développement de la publicité à laquelle les entreprisesconsacrent une part de plus en plus importante de leur budget.

Toutes ces méthodes permettent de généraliser lestechniques du travail à la chaîne et d'aboutir à une production de masse, fournissant en grande quantité des objetsd'un prix relativement modeste.

Il en résulte une forte augmentation de la productivité (de l'ordre de 30 à 35 %selon les industries aux États-Unis, pour la seule période 1925-1929) et un abaissement du coût de la main-d'œuvrequi permet de pratiquer une politique de hauts salaires.

Ainsi les ouvriers finissent-ils par accepter des pratiques quiles réduisent à l'état de machines en ôtant à leur travail toute initiative, toute intervention créatrice.

En dehors del'Allemagne, qui accroît de 40 % sa capacité de production, l'Europe n'adopte que lentement ces méthodesnouvelles.

En Grande-Bretagne, l'absence de dynamisme patronal et la persistance du chômage en freinentl'adoption jusqu'au début des années 30.

En France, les transformations restent limitées à la sidérurgie et àl'industrie automobile (Citroën). b) La production industrielle augmente de façon très spectaculaire, mais aussi très inégale suivant les pays et lessecteurs d'activité. — La production mondiale progresse d'environ 40% entre 1913 et 1929, mais les différences sont grandes d'un paysà l'autre.

Elle a pendant cette période quadruplé au Japon et doublé en Union Soviétique.

Pour les États-Unis,l'augmentation est de l'ordre de 80 %, mais elle ne dépasse pas 40 % en France, 30 % en Allemagne et 5 % enGrande-Bretagne. — On enregistre également de grandes différences selon les secteurs.

Dans le domaine de' l'énergie, on assiste àune stagnation très nette du charbon dont la production n'augmente que de 8 % entre 1918 et 1929, ceci malgréles progrès réalisés en matière de concentration et de productivité.

Les difficultés croissantes d'extraction, levieillissement du matériel dans de nombreuses mines européennes, le coût élevé de la main-d'œuvre et du transport,expliquent ce recul relatif au profit de sources d'énergies nouvelles : hydroélectricité et surtout pétrole, dont laproduction est stimulée par le succès croissant de l'automobile.

Elle passe de 52 Mt en 1913 à plus de 200 Mt en1929, ceci essentiellement au profit du continent américain qui en extrait à lui seul 172 Mt (dont 138 Mt aux États-Unis).

Cette révolution de l'énergie favorise donc de façon écrasante les pays neufs aux dépens de l'Europe.

Lestransformations sont également importantes dans le domaine des industries.

Si la sidérurgie poursuit son essor, laproduction d'acier passant de 74 Mt en 1913 à 120 Mt en 1929 (mais les États-Unis en fournissent maintenant lamoitié au lieu du tiers), certaines industries textiles traditionnelles commencent à décliner : c'est le cas de l'industrie. »

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