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Les sociétés socialistes en Europe centrale et orientale de 1945 à 1991 (Histoire)

Publié le 27/02/2008

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L'URSS, un des deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, a exporté en même temps que ses armées son modèle idéologique et social à l'Europe centrale et balkanique à partir de 1945. La société qu'elle a construite depuis la révolution bolchevique est fondée sur les principes du marxisme-léninisme et a la volonté de créer un homme nouveau, libéré des servitudes imposées par la bourgeoisie et le capitalisme. Dans les faits, le socialisme de type soviétique a-t-il créé plus d'efficacité économique, plus de justice sociale et plus de bonheur pour les individus? Force est de constater que l'omnipotence d'un parti unique et le primat de l'idéologie ont conduit à la construction d'un système totalitaire. Le développement des sociétés socialistes après 1945 a fait naître de nouveaux clivages et les blocages apparus sont à l'origine de l'effondrement des régimes à l'aube des années 1990.
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« Théoriquement, le communisme doit créer une société sans classes grâce à la «dictature du prolétariat».

De fait, lerégime a considérablement bouleversé les structures sociales.

La collectivisation de l'agriculture et l'industrialisationont contribué à l'accélération de l'exode rural et de l'urbanisation.

La main- d'oeuvre s'est qualifiée à mesure que lesystème éducatif, gratuit et intégré à la planification, s'est développé.

Le niveau de vie s'est sensiblement amélioréà partir du milieu des années 1950 et l'ouvrier du secteur secondaire est, en général, mieux payé que le cadre del'intelligentsia.

La culture s'est démocratisée. 2.

Le rôle des organisations de masseL'URSS apparaît comme un pays totalitaire en ce que le parti unique contrôle l'État et encadre l'ensemble desactivités économiques, sociales et culturelles.

Les organisations de jeunesse (octobristes, pionniers, komsomols)constituent la véritable réserve du parti.

Les unions professionnelles (syndicats), qui ne disposent ni du droit degrève, ni du pouvoir de discuter les salaires, sont chargées de transmettre et de faire exécuter au mieux lesdécisions du parti.

Les nombreuses coopératives de consommation, associations culturelles et sportives servent lesdesseins du parti. 3.

Un homme nouveau : « l'homo sovieticus »Le système soviétique est organisé pour façonner un homme nouveau dont les valeurs essentielles sont le travail «socialement utile», la famille et la patrie socialistes.

L'individualisme est condamné.

La propagande omniprésente(presse, affiches, etc.), la culture (cinéma, théâtre, arts plastiques, architecture, etc.), la science (cf.

lelyssenkisme) magnifient le « socialisme réel ».

Dans le travail, on recherche l'émulation socialiste.

Les minoritésnationales disposent théoriquement du droit d'affirmer leur identité (pratique de la langue, folklore, etc.).

Le russejoue cependant un rôle essentiel dans l'intégration sociale (obligatoire dans l'enseignement secondaire, langue de lascience et du pouvoir, langue de commandement dans l'armée).L'URSS apparaît comme un nouveau modèle d'organisation économique et sociale, qui se pose en s'opposant aumodèle capitaliste et libéral.

La guerre froide est l'occasion d'entretenir le conflit idéologique entre ces deux mondes.L'extension du modèle à l'Europe centrale et balkanique est-il le signe de sa réussite et de son attractivitécroissante II - Diversification et crise des sociétés socialistes A.

Le développement des sociétés socialistes fait apparaître de nouveaux problèmes 1.

L'extension du système soviétique aux pays d'Europe centrale et balkaniqueEn libérant l'Europe centrale et balkanique en 1945, l'armée Rouge en profite pour installer des gouvernements de «front national » dans lesquels les communistes occupent les postes clés.

Des réformes économiques (réformesagraires, premières nationalisations)préparent la soviétisation et la satellisation qui ont lieu à partir de 1947.

Lessociétés fonctionnent alors sur le modèle soviétique : collectivisation de l'agriculture, planification impérative, rôledominant d'un parti socialiste ou ouvrier unifié (SED en RDA, POUP en Pologne, PSOH en Hongrie, etc.).

Mais lestensions sociales et nationales après la mort de Staline (émeutes de Berlin-Est en 1953, de Poznan et de Hongrie en1956) obligent à prendre en compte les équilibres sociaux propres à chaque État. 2.

Difficultés et parallélisme des évolutions nationales (de 1956 au milieu des années 1980)En URSS, Khrouchtchev entame la déstalinisation et effectue des réformes à partir de 1956: suppression des MTS,regroupement des kolkhozes, décentralisation de la planification industrielle.

En Europe centrale et balkanique,chaque État évolue désormais parallèlement.

Tous introduisent des réformes économiques, inspirées de la «réformeLibermann » de 1965 en URSS, qui assouplissent le dirigisme.

En Pologne, la propriété privée des terres est rétablieet l'Église catholique joue à nouveau un rôle important.

En Tchécoslovaquie, un « socialisme de marché » estinstauré de 1965 à 1968, mais le processus est interrompu par la « normalisation ».

Une partie de l'agriculture et ducommerce est privatisée sous l'impulsion de Janos Kadar en Hongrie à partir de 1970.

Mais les résultats sont loin desespérances et la croissance économique ralentit à partir du milieu des années 1970. 3.

Les pays dissidentsDeux pays tentent une voie originale vers le socialisme : la Yougoslavie après 1948 et l'Albanie à partir de 1961.

LaYougoslavie s'ouvre aux échanges avec l'Occident et tente une expérience d'autogestion qui permet une plusgrande participation des travailleurs à la gestion des entreprises.

Mais les inégalités de revenus s'accroissent,l'inflation s'emballe à cause de la liberté des prix et le chômage réapparaît, alimentant un fort courant d'émigrationen direction de l'Allemagne.

En Albanie, le système de gestion est proche de celui de l'URSS des années 1930, maisl'influence chinoise est très nette dans la priorité accordée à l'agriculture.

Il est vrai que ce pays retardatairedemeure à 80% rural. B.

Les blocages des sociétés socialistes 1.

Inégalités sociales et stagnation du niveau de vieAlors que l'URSS se définit, en 1977, comme «l'État du peuple tout entier », toute classe sociale antagoniste ayantthéoriquement disparu, il existe de réels clivages sociaux.

La paysannerie est systématiquement défavorisée, endépit du nouveau statut du kolkhoze de 1969 qui permet de vendre les surplus librement sur les marchéskolkhoziens.

Les inégalités entre le monde rural et les villes persistent.

Surtout, une élite de privilégiés du parti, del'administration et de l'armée, la « nomenklatura », bénéficie de salaires élevés, jouit de privilèges (accès à desmagasins spéciaux, logements de luxe, écoles réservées, cliniques spécialisées).

Or les dysfonctionnements de. »

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