L’ESPAGNE AU XXe SIECLE, Guy Hermet, fiche de lecture
Publié le 06/10/2022
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L’ESPAGNE AU XXe SIECLE, Guy Hermet,
P RÉSENTATION DE L’ AUTEUR
Guy Hermet est un historien politique spécialisé dans l’étude des régimes autoritaires
d’Europe méridionale.
Ses travaux concernent en grande partie l’Espagne contemporaine.
Ce
livre se veut une synthèse de l’histoire de l’Espagne au XXe siècle pour permettre
d’appréhender chaque événement dans un contexte global plutôt que de se focaliser sur
chacun d’eux.
PLAN DE L’ŒUVRE ET RÉSUMÉ DES CHAPITRES
Chapitre 1 : Le poids de l’Ancien Régime
L’exploitation de la terre a longtemps été le domaine de la noblesse espagnole et du
clergé, puis de l’aristocratie au début du XIXe siècle.
Face à la montée de l’industrialisation,
la terre n’est plus signe de richesse, mais les petits paysans conservent malgré tout des
modes de vie miséreux.
En parallèle, le pays vit une explosion démographique au tout début
du XXe siècle qui provoque un exode rural, mais le pays reste en retard d’un point de vue
industriel et très dépendant de la France, ce qui maintien une domination du secteur
agricole.
La religion catholique occupe également une place très importante et se manifeste
dans une pratique rigoureuse, voire austère de la religion, notamment chez les masses
miséreuses en s’opposant au libéralisme alors que la monarchie est ébranlée par les
mouvements carliste et anarchiste qui se développent respectivement dans l’aristocratie
ultra-conservatrice et chez les masses agricoles qui contestent le pouvoir hiérarchique des
propriétaires terriens.
Suite au guerres napoléoniennes, le pouvoir politique est divisé et principalement contrôlé
par la Castille qui impose une influence culturelle et économique sur le pays, favorisant la
montée de nationalismes régionaux de plus en plus forts et un roi aux tendances
absolutistes, le tout contrôlé tant bien que mal par l’armée qui devient le seul organe
politique fort du pays.
Chapitre 2 : Le parlementarisme dévoyé (1875-1923)
L’apparition d’une nouvelle élite sociale réunissant aristocrates et bourgeois marque une
volonté de changement politique en faveur d’un régime moins sujet aux putsch militaires ou
aux guerres civiles que ne l’est la monarchie constitutionnelle.
C’est dans ce contexte que se
met en place la République proclamée en 1873, mais celle-ci montre rapidement ses limites
et prend fin en 1874.
Canovas del Castillo, face à l’échec de la République, met en place la
Restauration des bourbons dès 1875 et rédige la Constitution espagnole de 1876 qui
entérine un régime monarchique constitutionnel auquel seules les élites participent dans les
assemblées (les Cortes) et qui marque une certaine stabilité politique en Espagne jusqu’en
1923.
Le système politique, bipartite, est gangréné par le caciquisme, caractérisé par une
fraude électorale de masse et un clientélisme qui discrédite rapidement le pouvoir politique
au profit du mouvement anarchiste auprès des électeurs et fait régner un climat de violence
et d’inquiétude chez la bourgeoisie espagnole.
La gauche se regroupe au sein du parti libéral espagnol, mais fait sécession avec la hausse
du discrédit électoral au sein du parti socialiste et du mouvement anarchiste.
Ce dernier est
à l’origine de plusieurs attentats qui ébranlent le régime malgré des mesures sociales prises
en vue d’apaiser la situation mais qui ne se révèlent être contre-productives.
Le système
politique se renferme sur une élite très restreinte au lieu de s’attirer des soutiens,
notamment chez les intellectuels ou le clergé, ce qui accélère la fragilité du régime.
Les
fondations du fonctionnement de la société espagnole restent assurées par le clergé
catholique malgré les mouvements anticléricaux même si la religion n’a que peu d’emprise
sur le monde politique malgré tout.
Chapitre 3 : La dictature du général Primo de Rivera
Face à la précarité du système politique, le général catalan Primo de Rivera organise un
coup d’Etat pour rétablir un ordre plutôt conservateur et défavorable aux tendances de
gauche, voire anarchiste des années précédentes.
Celui-ci prend le pouvoir en 1923 dans un
contexte de désordre politique et n’a donc peu de résistance.
L’échec de la guerre du Maroc,
qui fait perdre une partie du protectorat à l’Espagne contribue à la hausse des tensions entre
le pouvoir politique et l’armée qui se rendent mutuellement responsables de la situation.
Le
général Primo de Rivera se place comme un personnage qui contente une grande part de la
population espagnole et organise donc le coup d’Etat.
La dictature mise en place prend la
forme d’un pouvoir militaire, autoritaire et personnel assumé autour du général, dont la
personnalité fait malgré tout consensus entre les différentes classes sociales (catholiques,
libéraux, conservateurs, indépendantistes catalans…).
Les débuts de la dictature marquent
un début de prospérité pour l’Espagne, mais rapidement, la politique menée par le général
est contestée par une part de plus en plus grande de la population.
Le régime met en place
une politique économique dirigiste et nationaliste qui enferme le pays sur lui-même d’un
point de vue économique tout en développant considérablement la modernisation du
territoire (transports, communication…).
La dictature mécontente les libéraux et la gauche politique espagnole, mais également
l’armée elle-même suite à une volonté de réforme et de rajeunissement de la part du
général Primo de Rivera qui la juge trop coûteuse et peut méritoire.
Cette décision est vécue
comme une trahison par les officiers et le général devient impopulaire.
Le régime militaire
s’effondre donc de lui-même et contraint Primo de Rivera à l’exil en 1930.
Le pouvoir est
repris par le général Berenguer qui mène une politique de destruction des legs du général
Primo de Rivera.
Le roi Alphonso XIII qui soutient le régime, de moins en moins efficace,
devient lui aussi de plus en plus impopulaire face à un retour des idées républicaines.
Chapitre 4 : La République gâchée
Les Républicains, pessimistes quant à la mise en place d’une nouvelle république après
l’échec de la première, rechignent à mettre en place un coup d’Etat faute de soutiens,
notamment de l’armée royaliste.
Pourtant, peu avant les élections municipales du 12 avril
1931, des militants républicains sont accusés exagérément d’incitation à la révolte et sont
légèrement condamnés par un tribunal militaire pour la forme.
Cet épisode sert de
campagne électorale pour les partisans de la République qui sont acclamés lors du vote au
point de pousser le roi à partir précipitamment laissant le siège du pouvoir vacant au profit
de la nouvelle République.
Le nouveau régime acquiert de solides soutiens et forme une
coalition parlementaire de gauche.
Rapidement, malgré la bonne volonté du pape et du
milieu catholique, des tensions apparaissent en raison de la politique restrictive du régime
en matière de religion et s’étendent à d’autres milieux, comme l’armée ou le mouvement
indépendantiste catalan.
En réaction, une majorité de droite est élue aux élections générales
de 1933 et mène une politique plus libérale et favorable à la religion catholique.
Pourtant,
cette victoire marque également une radicalisation de certains mouvements de droite
(fascisme…) et de gauche (communisme…) qui provoquent des troubles pendant quelques
années.
C’est dans ce cadre que prend forme la révolution des Asturies qui cherche à
renverser le gouvernement républicain au profit d’un régime socialiste mais qui est réprimée
sévèrement par le régime.
Les élections de 1936 marquent un nouveau tournant dans la montée des mouvements
violents d’extrême gauche et d’extrême droite.
Lors de ce « printemps tragique », le pouvoir
devient fictif malgré une victoire de gauche qui provoque le soulèvement de mouvement de
gauche en soutien et de mouvement de droite en réaction.
Face à l’essor du terrorisme
politique, l’armée, qui joue un rôle politique historique, tente d’organiser un coup d’Etat
contre l’échec de la République.
Les différentes classes sociales, déjà clivées se rangent peu
à peu dans un camp ou dans l’autre, marquant ainsi le début de la guerre civile.
Chapitre 5 : La Guerre civile (1936-1939)
Le coup d’Etat militaire est en réalité moins soutenu par la population que prévu, y
compris par une partie de l’armée.
Le sentiment républicain reste majoritaire au début, mais
le régime ne possède pas de dirigeant apte à assumer de mener la guerre et des troupes
trop hétéroclites pour être efficaces.
Pour les deux camps, il devient nécessaire de faire
appel à des puissances extérieures : l’Allemagne et l’Italie ainsi que l’URSS.
Le camp
militaire, est également très divisé car il rassemble des monarchistes, des sympathisants
aux idéologies mussolinienne et nazie, des anciens de la CEDA, le milieu catholique
conservateur… Le général Franco apparaît donc comme une personnalité qui convient à tous
et prend le commandement de son camp et organise un retour à l’ordre répressif et violent
en zone franquiste.
Le camp républicain, qui ne possède pas les territoires agricoles et doit
assurer la subsistance des grandes villes est vite limité d’un point de vue logistique, malgré
le soutien militaire soviétique, provoquant ainsi l’exil de milliers de républicains espagnols,
notamment vers la France.
Les autres puissances européennes, sur l’initiative de la France
et du Royaume-Uni qui sont les seules à véritablement respecter la décision, mènent une
politique de non-intervention.
Pourtant, les forces de l’Axe fournissent les troupes de Franco
abondamment et avec peu de coût, et l’URSS fournit également les forces républicaines
(mais en vidant les stocks d’or de la banque d’Espagne).
Cette guerre apparaît donc comme
un terrain d’expérimentation en vue d’une autre guerre mondiale qui se fait sentir.
L’armée
franquiste prend l’avantage en 1937 en alliant se différents fronts face aux armées
républicaines réparties dans les enclaves formées par cette guerre de territoires.
L’avantage
franquiste apparaît de plus en plus à partir de cette période et la démission du président
Avaña en 1936 donne l’occasion à la France et au Royaume-Uni de reconnaitre le
gouvernement de Franco face à l’arrivée massive de réfugiés républicain.
Chapitre 6 : Le franquisme de la contre-révolution (1939-1945)
Le général Franco possède une personnalité controversée qui l’empêche d’adhérer au
complot dès ses débuts.
D’origine modeste, il est considéré comme un arriviste, mais ses
qualités de stratège militaire et politique lui permettent de prendre rapidement le contrôle
de la Junte, en divisant les différentes factions de le droite espagnole, puis celui du pays en
imposant un pouvoir personnel et totalitaire.
Le « règne » de Franco se distingue en
plusieurs périodes selon Guy Hermet.....
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