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L'évêque de Luçon est exilé en Avignon

Publié le 25/08/2013

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Luynes ayant fait examiner tous ses papiers officiels et personnels, monsieur de Luçon craint d'être traduit en justice. Lors du procès de Leono-ra Galigaï, la veuve de Concino Concini, il s'en faut de peu qu'il ne soit inculpé. Aussi, en prévision d'une éventuelle comparution devant la justice, s'affaire-t-il à préparer sa défense. Dans des notes réunies sous le titre de Caput apologeti-cum, il affirme que c'est par fidélité au roi qu'il a servi la reine mère ; il certifie qu'il a l'estime de la Sorbonne et du pape ; il insiste sur ses « qualités « d'évêque ; il souligne qu'il a « remis en état plusieurs églises, avancé le bien de la religion «. Ces précautions sont inutiles : il n'y aura pas de procès. Ce qui n'empêche pas l'évêque de Luçon d'être sur ses gardes, car il se sait étroitement surveillé : certains moines rédigent sur lui de véritables rapports de police destinés à Luynes.

« guère, se contente de la com­ pagnie de son frère, le mar­ quis de Richelieu, et de son beau-frère, le sieur du Pont de Courlay, qui ont été exilés avec lui.

Hormis quelques ren­ contres avec des moines du couvent voisin, il consacre son temps à la rédaction de tra­ vaux à caractère politique et théologique.

Luynes ayant fait examiner tous ses papiers officiels et personnels, monsieur de Lu­ çon craint d'être traduit en jus­ tice.

Lors du procès de Leono­ ra Galigaï, la veuve de Concino Concini, il s 'en faut de peu qu'il ne soit inculpé.

Aussi, en prévision d'une éventuelle comparution devant la justice, s'affaire-t-il à préparer sa dé­ fense .

Dans des notes réunies sous le titre de Caput apo/ogeti­ cum, il affirme que c'est par fi­ délité au roi qu'il a servi la reine mère ; il certifie qu'il a l'estime de la Sorbonne et du pape; il insiste sur ses« quali­ tés » d'évêque ; il souligne qu'il a « remis en état plu­ sieurs églises, avancé le bien de la religion >>.

Ces précau­ tions sont inutiles : il n'y aura pas de procès .

Ce qui n 'em­ pêche pas l' évêque de Luçon d'être sur ses gardes, car il se sait étroitement surveillé : certains moines rédigent sur lui de véritables rapports de police destinés à Luynes.

Un homme fini ? En octobre 1618, le marquis de Richelieu apprend le décès de sa femme, morte en donnant naissance à un fils.

Avec du Pont de Courlay, il obtient la permission de rentrer sur ses terres.

Luçon sollicite l'autori­ sation de les suivre .

«Je ne doute pas, Sire, que Votre Majesté ne m'accorde ma très humble requête », écrit-il au roi en promettant de ne plus faire de politique.

Mais le roi lui oppose un refus catégo­ rique ! Désormais seul en Avi­ gnon, l'évêque se replonge dans l'étude , reprend la rédac­ tion, commencée à ses débuts à Luçon , d'un catéchisme pour ses diocésains, L.:Instruction du chrétien.

Mais, habité par de sombres pensées, il tombe malade.

Sa détresse morale est si grande que, le 8 janvier 1619, il rédige son testament d'évêque pour le chapitre de Luçon et confie ses dernières volontés aux chanoines de son église-cathédrale .

Il n'a pas encore trente-quatre ans et semble ne plus avoir d'espoir en l'avenir.

..

Mais, bientôt, il apprend que, dans la nuit du 21 au 22 février, Marie de Médicis s'est enfuie de Blois pour se réfugier à Angoulême.

Pas si isolé que cela, il a eu vent de ce projet dès la fin janvier : il a alors pris la précaution de résilier le bail de son hôtel particulier pour EDITI ONS ATLAS être prêt à partir et à jouer de nouveau le rôle d' intermédiai­ re entre le roi et sa mère ! Aus­ sitôt, il mobilise deux de ses amis à la Cour, l'abbé Bouthil­ lier de La Cochère et le père Joseph, afin qu'ils intervien­ nent en sa faveur : s'il était resté avec la reine mère à Blois, rien de tout cela ne sera it arrivé ! Le 7 mars 1619, Charles Le­ clerc du Tremblay, le frère du père Joseph, se présente avec une missive royale : Richelieu est rappelé par Louis XIII, qui lui ordonne de se rendre immédiatement à Angoulême et d 'y reprendre ses fonctions auprès de sa mère .

Deux heu­ res plus tard, il est parti, plei­ nement confiant en son destin ! RICHELIEU TENTE DE SE JUSTIFIER « Oui a jamais ouï parler que des civilités fussent des crimes ? Si c'est un crime, qui en est exempt? Quel seigneur, quel officier, quel prince n'est point tombé dans cette faute ? » C'est ainsi que commencent les notes rédigées par l'évêque de Luçon pour sa défense lors d'un éventuel procès.

Point par point, le prélat tente de justifier ses actes passés.

li a soutenu Marie de Médicis ? C'est parce qu'elle représentait le pouvoir légitime.

« )'ai obéi à la reine, il est vrai, mais de qui tout le monde recevait-il les volontés du roi, lsinonl que de sa bouche ? Les particuliers, petits et grands, les communautés ne les ont point prises d'autre qu'elle », explique-t-il, avant de renchérir : « Jamais je n'ai rien fait que je n'aie cru certainement, en ma conscience, être avantageux au roi, et je puis dire devant Dieu avoir toujours eu une passion très grande de lui complaire.

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