L'exode

En mai 1940, l'offensive éclair des armées allemandes provoqua la fuite de millions de civils. Cette émigration désorganisée, irrépressible, encombra les routes menant vers l'Ouest et le Sud d'un flot ininterrompu de véhicules et de personnes, gênant les opérations militaires françaises et alliées. La panique. Le 10 mai 1940, sans déclaration de guerre, l'Allemagne envahit les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Terrifiés par le déluge de fer et de feu qui frappait indistinctement civils et militaires, des millions de réfugiés se répandirent sur les routes, cherchant à fuir vers le Centre et le Midi de la France. Au fur et à mesure de l'avance allemande, les émigrés belges étaient rejoints par les habitants de l'Est et du Nord de la France. Le flot ininterrompu et hétéroclite avançait au rythme des plus lents, entraînant vieillards, enfants, animaux, lourds chevaux ardennais traînant des charrettes chargées d'objets divers, bicyclettes, motos et quelques rares autos. S'y ajoutaient des soldats isolés, fuyant les combats. Ce spectacle et les nouvelles souvent fausses répandues par les fugitifs semaient la panique dans les villes et villages traversés, qui étaient abandonnés à leur tour, les autorités fuyant souvent les premières.