L'isolement du Soudan

Sadek al-Mahdi, de nombreuses pétitions ont été signées dans plusieurs régions du nord du pays malgré les risques de répression ; en août, une visite du président Omar el-Bechir à l'université de Khartoum s'est terminée précipitamment en raison de l'hostilité des étudiants ; en septembre, durant plusieurs jours, des manifestations imposantes, dues à l'augmentation du prix du pain, ont secoué Port-Soudan, la capitale, et Wad-Medani. Certes, même si la contestation est aujourd'hui engendrée par la situation économique, la mise en cause de Hassan Tourabi par les manifestants montre qu'elle pourrait très vite acquérir une dimension politique.

À l'extérieur, la recomposition de l'opposition s'accélère, sans qu'on puisse pour autant vraiment miser sur elle. Après la signature, durant l'année 1994, d'accords controversés entre l’Armée populaire de libération du Soudan de John Garang et les deux grands partis traditionnels, l'Umma et le Parti démocratique unioniste, les différents courants de l'opposition se sont ressaisis sous la pression des États-Unis, de l'Érythrée et de leurs alliés. Le 23 juin 1995, l'ensemble de ses représentants ont signé un texte qui redonne un nouveau souffle à l'Allian-ce nationale démocratique (AND), en réorganise la direction et précise enfin son programme pour une période de transition fixée à cinq ans. Une fois de plus, c'est dans le sud 

L'implication du Soudan dans l'attentat, en juin, contre le président égyptien Hosni Moubarak à Addis-Abeba (Ethiopie) met en lumière l'isolement international croissant de Khartoum. Même si le Qatar, le Yémen et l'Iran lui apportent une aide plus ou moins significative, le régime islamiste, malgré l'habileté certaine de ses dirigeants, ne parvient pas à normaliser ses relations avec la communauté internationale.

Par ailleurs, il doit tenir compte de la réorganisation de l'opposition, qui s’est esquissée à Asmara en juin,

et des premières grandes manifestations contre le régime qui ont eu lieu dans plusieurs villes en septembre.