Lituanie de 1990 à 1994 : Histoire

République soviétique depuis 1940, la Lituanie joue un rôle pionnier, à partir de 1989, dans la dislocation de l’URSS. L’essor de la perestroïka, voulue par Mikhaïl Gorbatchev, permet, en effet, dans cette République, la renaissance d’un mouvement nationaliste, dont les principales tendances se regroupent en octobre 1988 au sein du Front populaire lituanien, le Sajudis, dirigé par Vytautas Landsbergis. Parallèlement à ce mouvement, les rénovateurs, sous l’impulsion d’Algirdas Brazauskas. prennent la direction du Parti communiste lituanien, qui se sépare du PC de l’Union soviétique le 20 décembre

1989, quelques jours après l’abrogation du rôle dirigeant du PC par le Soviet de Vilnius. Dès lors, la rupture avec Moscou apparaît consommée, et la voie vers l’indépendance, ouverte. Cette évolution se concrétise, dès mars

1990, avec la victoire aux élections du Sajudis et l’arrivée de Landsbergis à la tête du Parlement. Le 11, ce dernier déclare illégale l'annexion soviétique de 1940 et proclame le rétablissement de l’indépendance de la Lituanie. Un bras de fer s’engage alors avec Moscou, qui décrète, le 18 avril, un embargo sur

Les Lituaniens rendent leur passeport soviétique.

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les livraisons de gaz et de pétrole à la République, qui dépend de l’URSS pour ses approvisionnements énergétiques. Cependant, à la suite d’une initiative des présidents Mitterrand et Kohl, le Parlement suspend momentanément sa déclaration d'indépendance le 29 juin, ce qui entraîne l’arrêt du blocus économique. Mais la tension reste vive avec Moscou, en raison du rôle grandissant des conservateurs,