Louis le Pieux est destitué ...par ses fils !

« WALA : LE COUSIN DE CHARLEMAGNE Wala a été sous le règne de Charlemagne -son cousin, dont il est devenu le principal conseiller -un personnage très influent, omnipotent et redoutable.

Né vers 765, il a d'abord exercé différentes fonctions au palais puis en Saxe, où il a été chargé de plusieurs missions.

A l'avènement de Louis le Pieux, le vent tourne pour le tout-puissant ministre, qui est exilé avec son frère Adalard.

Wala se fait alors moine et est élu abbé de Corbie.

Pris de remords, l'Empereur le rappelle à la Cour, puis le renvoie de nouveau lorsqu'il prend parti contre l'impératrice Judith et fait cause commune avec ses fils rebelles.

C'est Wala, notamment, qui sera à l'origine d'une spectaculaire campagne de calomnies contre l'impératrice.

Exilé en Italie, définitivement cette fois, il deviendra abbé de Bobbio et mourra en 836.

de duc et un apanage constitué d 'une partie de la Bourgogne, de l'Alémanie et de la Rhétie.

Lothaire 1e•, qui a beaucoup perdu dans ce partage, est envoyé en Italie.

Le conseiller Wala, partisan de l'unité impé­ riale, est exilé au monastère de Corbie .

Bernard de Septimanie, lui, nommé chambellan et de­ venu le deuxième personnage de l'Empire, « iabusel inconsi­ dérément de son pouvoir dans l'État, ibouleversel de fond en comble ce qu'il aurait dû au contraire consolider » , souligne l'historien Nithard .

Les nobles et le clergé sont hostiles à ces mesures dictées par la coterie de l'impératrice .

Comme Lothaire le' qui, avec le soutien de ses cadets, organise la riposte.

La révolte éclate en 830.

Bernard de Septimanie s'enfuit en Aquitaine et Judith est reléguée dans un couvent.

Pépin d'A quitaine et Louis le Germanique souhaitent voir leur père également exilé, mais Lothaire !°' se contente d'annu­ ler les dispositions de Worms .

!..:année suivante, Louis le Pieux reprend l'i nitiative et promet un héritage accru aux cadets, qui s'empressent de trahir leur aîné.

En février , à l'assemblée d'Aix-la-Chapelle , Pépin d'Aqui­ taine, Louis le Germanique et Charles le Chauve reçoivent cha­ cun une part à peu près égale de l'Empire.

Lothaire, qui ne garde que l'Italie, demande au pape Grégoire N de s'entremet­ tre « au nom de l'unité impériale et de l'entente familiale ».

La défaite du champ du Mensonge Depuis l'abrogation de l'ordinatio imperii, auquel Louis le Pieux les a obligés à prêter serment, les grands vassaux ne savent plus à qui, Empereur(s) ou roi(s), se vouer .

En juin 833, au champ du Mensonge, près de Colmar , !'Empereur s'apprête à affronter la coalition dont Lothaire le' a pris la tête .

Lors des négocia­ tions menées par Grégoire IV, il se montre si irrésolu que nom­ bre de ses partisans l'abandon­ nent .

« Les fils allèrent au­ devant de Louis avec le pape Grégoire.

Mais à leur démarche leur père ne voulut en rien con­ sentir.

Quelques jours après, il y eut un colloque entre !'Empe ­ reur et ledit pape : d'abord ceux qui l'avaient déjà offensé, ensuite les autres, cette nuit-là , la plupart le quittèrent, aban­ donnèrent leur tente et parvin­ rent auprès des fils.

Le lende­ main matin, quelques-uns qui étaient restés vinrent à l'Empe­ reur.

Il leur donna cet ordre : "Allez vers mes fils, je ne veux pas qu'à cause de moi l'un de vous perde sa vie ou quelque membre .

" Eux en larmes s'éloi­ gnèrent », relate le biographe Thégan.

Vaincu sans avoir combattu, Louis le Pieux est emprisonné .

Judith est exilée en Italie et le jeune Charles enfermé au mo­ nastère de Prüm.

Lothaire le', qui date dès lors ses actes de ]'«an 1 de son règne impérial », réunit une assemblée à Sois­ sons.

Le 7 octobre, au monastère Saint-Médard, il oblige son père à renoncer à la Couronne et le fait destituer par les grands .

En outre, l'arc hevêque Ebbon de Reims somme ]'Empereur de faire publiquement pénitence .. »