Mali de 1990 à 1994 : Histoire

En 1990, insensible à la vague de démocratisation qui souffle sur l’Afrique et aux récriminations de son peuple, le président Moussa Traoré maintient une dictature musclée, qui se manifeste essentiellement par une incapacité à gérer les problèmes économiques du pays et par un détournement systématique des fonds publics, faisant du Mali l’un des pays les plus pauvres du monde. Mais, à partir de décembre 1990, la contestation, animée par les étudiants et par un réseau original d’associations, balaye le pays et prend bientôt l’allure de véritables émeutes.

En mars 1991, le gouvernement ordonne à la troupe de tirer sur la foule : la répression fait 106 morts et 708 blessés, et provoque la colère des Maliens. L’armée, longtemps fidèle au chef de l’État, se retourne alors contre ce dernier : le 26 mars, Moussa Traoré

est arrêté ; un petit groupe de militaires dirigés par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré prend le pouvoir et s’engage à mener rapidement le pays sur la voie de la démocratie.

La transition s’opère dans une euphorie générale. Pourtant, la tâche est ardue : le Mali n’a plus ni Constitution, ni Assemblée, ni gouvernement, ni parti politique (l’UDPM, l’Union démocratique du peuple malien, parti unique, a été dissoute). Une conférence nationale se réunit en juillet-août 1991 afin de créer de nouvelles institutions.