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Mozambique de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Comme dans les autres colonies portugaises (Angola et Guinée-Bissau), la guerre de libération s'est transformée, après l'indépendance en 1975, en guerre civile entre le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), parti unique au pouvoir, d’inspiration marxiste-léniniste et

 

artisan de l'indépendance, et la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO), soutenue par l’Afrique du Sud, des groupes racistes de l'ancienne Rhodésie et la CIA. En 1989, la guerre civile semble trouver une issue. Toutefois, les négociations s'avèrent longues et

 

difficiles tant est grande la méfiance entre les deux camps. Le processus est enclenché par le pouvoir, qui lance un appel à la paix et renonce au marxisme-léninisme, s’ouvrant immédiatement à l’économie de marché. Dès 1990, une nouvelle Constitution rétablit les libertés

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« publiques, instaure la séparation du parti et de l'État, et garantit l'indépendance de la justice.

En 1991, la légalisation du multipartisme permet l'émergence de plusieurs partis politiques, qui tentent en vain de créer une alternative à la domination du FRELIMO et de la RENAMO, qui entament des pourparlers.

La première rencontre a lieu à Rome en 1990, mais un accord général de paix n'est signé que le 4 octobre 1992, après de nombreuses rencontres, plusieurs accords intermédiaires et la médiation du Kenya, du Zimbabwe, de l'ONU, de l'Italie, du Portugal et de la CEE.

Cet accord prévoit un cessez-le-feu immédiat et la tenue d'élections libres et pluralistes dans un délai d'un an.

Une force d'interposition, l'ONUMOZ, composée de neuf mille Casques bleus, est chargée de contrôler le processus de paix et de procéder au rassemblement et au désarmement progressifs des troupes gouvernementales et des rebelles.

Trente mille hommes seulement, choisis dans les deux camps, seront maintenus en fonction pour constituer une armée nationale.

À plusieurs reprises, cependant, le cessez-le-feu est violé, la RENAMO craignant que le FRELlMO ne cherche par tous les moyens à conserver le pouvoir et acceptant très difficilement sa transformation en parti politique légal.

La RENAMO ne compte dans ses rangs que très peu de cadres, n'a ni moyens financiers (une aide de 19 millions de dollars lui est accordée par la communauté internationale), ni programme précis.

Enfin, ses troupes sont difficiles à contrôler.

Pourtant, le processus de paix s'accélère.

La sécheresse qui frappe le Mozambique depuis plusieurs années affaiblit la RENAMO, qui vit en grande partie des revenus agricoles.

De plus, nombre des combattants des deux bords préfèrent déposer les armes et, malgré la menace de chômage, retourner à la vie civile.

En 1994, la force nationale ne compte ainsi que dix mille hommes sur les trente mille qu'elle escomptait.

Les 27 et 28 octobre 1994, quatorze partis politiques et douze candidats à la présidence s'affrontent aux élections législatives et présidentielle.

Le président sortant, Joachim Cbissano, l'emporte avec plus de 53 % des voix : son parti, le FRELlMO, n'obtient que 44,3 % des suffrages, contre 37,7% à laRENAMO.

Le Mozambique reste désormais à reconstruire.

Le pays vit surtout de l'aide internationale (70 % du PIB), au point que les productions agricoles locales sont concurrencées par les dons et ne trouvent pas toujours acheteur sur le marché.

Le désarmement est désormais achevé, mais le FRELIMO et la RENAMO sont suspectés d'avoir préparé des caches d'armes pour parer à une éventuelle reprise du conflit : la découverte d'un intense trafic avec l'Afrique du Sud en témoigne.

En outre, il faudra des années pour mener à bien le déminage du territoire.

Enfin, sur le plan démographique, la guerre civile a été une catastrophe : plus d'un million de personnes tuées, un million et demi de réfugiés exilés dans les pays voisins (dont un million au Malawi) et quatre à cinq millions de personnes en exode hors de leur région d"origine.

Toutefois, le Mozambique dispose d'atouts non négligeables : un vaste réseau de rivières, qui permet l'irrigation et la production d'énergie hydroélectrique, des mines (charbon, or, fer et pierres précieuses) laissées à l'abandon, sans oublier la longue bordure littorale, propice au tourisme.

Sophie Le CALLENNEC. »

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