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MUNICH (accords de)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Le nom de la capitale bavaroise et l'adjectif « munichois « sont devenus au xxe siècle symboles de la politique et de la diplomatie de capitulation face à l'agressivité de la dictature. La conférence de Munich s'ouvre le 29 septembre 1938 et les accords sont signés le 30 à 1 heure du matin. Sur l'invitation de l'Allemagne hitlérienne, les Premiers ministres du Royaume-Uni (Neville Chamberlain) et de la France (Édouard Daladier), ainsi que le chef de l'Italie fasciste (Benito Mussolini), donnent le « feu vert « aux revendications de Hitler : annexer dans les dix jours les territoires de Tchécoslovaquie, dont la population, habitant surtout dans la région des Sudètes, est de langue allemande à plus de 50 %. Cela représente près du tiers des pays tchèques. Cette zone est pourvue d'ouvrages fortifiés construits contre l'éventualité d'une attaque allemande. Les accords ne garantissent pas les nouvelles frontières du pays. Malgré une très forte mobilisation populaire, les hautes autorités tchécoslovaques, exclues des négociations, s'inclinent devant la décision de leurs alliés occidentaux. Le 1er octobre, les unités allemandes commencent à envahir la Tchécoslovaquie, suivies bientôt par celles de la Pologne et de la Hongrie. La politique d'appeasement (apaisement) des puissances occidentales a été totalement infirmée par la suite des événements : elle a en fait précipité le déclenchement de la guerre. Le « complexe munichois « a considérablement marqué le devenir de la Tchécoslovaquie et surtout la mentalité tchèque, où demeure l'interrogation « Aurions-nous dû nous défendre et combattre ? « Karel BARTOŠEK

« • Enfin, la troisième option envisage un cas de figure qui a la préférence de Hitler .

l'intervention prendrait la forme • d'une action éclair, provoquée par un incident grave qui constituerait une provocation intolérable à l'égard de l'Allemagne et qui, du moins aux yeux d 'une partie de l'opinion publique mondiale , fournirait la justification morale d 'un recours à des mesures militaires .» • Face aux troubles quotidiens suscités par les membres du SDP et au climat de violence régnant dans les Sudètes , n'Ignorant pas que des divisions de la Wehrmacht déployées le long de la frontière , sont sur le pied de guerre , le président Benes se résout à convoquer les chefs du SDP.

li les invite à formuler par écrit toutes leurs revendications, qu11 s'engage à accepter sans discuter .

le renoncement soudain du président tchécoslovaque enraye un temps la belle mécanique imaginée par Hitler pour justifier l'intervention de l'Allemagne.

• En effet en acceptant toutes les revendications des amis de Henlein , le président Benes prive Hitler d 'un argument fort : la persécution par les autorités de Prague des ressortissants allemands des Sudètes .

• la réaction de Berlin ne se fait pas attendre : le 7 septembre , sur ordre du chancelier du Reich , Henlein rompt les négociations avec le gouvernement du président Senes sous le prétexte que des policiers tchèques auraient commis des violences contre des Allemands à Moravska Ostrava , en Moravie .

L'ENTUVUE DE BEI(HnSCAIIEN ·Alarmé par la tension en Tchécoslovaquie , le Premier ministre britannique Neville Chamberlain décide d'envoyer à Prague , en m ission d'information , lord Runciman, un aristocrate peu favorable au régime tchèque, qui se laisse rapidement circonvenir par la propagande de Henlein .

De retour à Londres le 16 septembre , Runciman conclut que la seule solution est de céder au Reich les districts habités par les Allemands des Sudètes .

• Hitler , convaincu que ni la France ni l'Angleterre ne feront la guerre pour la Tchécoslovaquie, a décidé de fixer au 1" octobre la date de 11nvasion .

Dans la soirée du W PMIICIMNIS DE LA CONRIENCE DE MUNICH o Convoquée pour régler le conflit germano-khèque ouvert par les menées séparatistes des Allemands des Sudètes, la conférenœ de Munidl réunit les représentants des puissaoces suivantes: o France : &touant Daladier , président du Conseil, el Alexis Léger.

secrétaire général aux Allaires étrangères.

o Grande-Bretagne : Neville Chamberlain, Premier ministre , el sir Horace Wilson , conseiller du Premier ministre .

o Allemagne : Adolf Hitler, chaocelier du Reich, el Joachim von Ribbentrop, ministre des Allaires étrangères .

o Italie : Benito Mussolini, président du Conseil, elle comte Ciano , ministre des Affaires étrangères .

12 septembre, devant ses troupes rassemblées à Nlll'e•btrg.

il prononce un discours dans lequel il affirme qu11 n 'entend pas laisser sans défense les Allemands de Tchécoslovaquie .

Ce discours provoque une nouvelle flambée de violences dans les Sudètes .

• C'est à l'issue de cette intervention que Chamberlain fait savoir à Hitler qu11 s e tient prêt à le rencontrer pour trouver une sortie de crise .

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• le 15 septembre au matin, Clul•btrl•hl s 'envole pour Munich et gagne Berchtesgaden où il est reçu par Hitler .

Ce dernier , aprés avoir affirmé que les Allemands des Sudètes doivent revenir d 'une manière ou d'une autre dans le Reich , finit par adopter une position plus nuancée , évoquant une formule d'autodétermination .

• le 19 septembre , la France et la Grande-Bretagne s'accordent pour proposer la cession à l'Allemagne des territoires comportant plus de 50% de population allemande .

Parallèlemen~ Londres s 'engage à garantir les nouvelles frontières qui résulteraient de cette recomposit ion territoriale.

que les circonstances ont changé et qu'il entend que satisfaction soit également donnée aux revendications hongroises et roumaines.

Au même momen~ Prague mobilise .

o la nouvelle de l'échec de l'entrevue de Bad Godesberg provoque une émotion partout dans le monde, la guerre paraissant désormais inévitable .

En France , bien que le général Gamelin ait déclaré qu11 est impo ssible de défendre la Tchécoslovaquie, le gouvernement décide la mobilisation partielle.

la presse frança ise, certes divisée , penche toutefo is en faveur de la paix.

• le 26 septembre , Hitler prononce un discours d 'une extrême violence , rendant par avance Benes responsable de la guerre .

Berlin annonce la mobilisat ion générale pour le 28 septembre à 14 heures si les Tchèques n'ont pas cêdé entre-temps .

le même jour , l ' ambassadeur d 'Italie à Berlin fait savoir que Mussolini propose , sur la suggestion de Chamberlain, d'organ iser une conférence internationale , ce qui implique que Hitler accepte de retarder de 24 heures la mobilisation .

l:acceptation de ce dernier suscite un profond soulagement dans toutes les chancelleries .

LA CONFÉRENCE DE MUNICH pas invitée et que Hitler a fait savoir qu11 est hors de question pour lui de discuter avec lesT chèques , la cOIIférHCII réunit le 29 septembre , à la • maison du Führer • à Munich , outre Hitler, les représentants de la France , de l'Italie et de la Grande-Bretagne.

• la conférence , organisée à la h3te , se déroule dans la plus grande confusion , sans ordre du jour , sans président de séance .

En réalité, tout a été réglé au préalable entre Hitler et Mussolini qui ont préparé un texte d 'accord .

• Ouverte à 12h45, la réunion, interrompue par un rapide déjeuner à 15 h, se poursu it jusqu'à 20 h.

Un dîner rassemble alors Italiens et Allemands , Daladier et Chamberla i n ayant refusé d 'y partic iper.

C'est donc le texte de l 'accord rédigé par MIISSoll•l et Hitler que les représentants de la France et de l'Angleterre se résignent à signer .

entière satisfaction sur la quasi-totalit é des points qu'il n 'a cessé de soulever depuis le début de la crise des Sudètes .

o Le protocole prévoit la cession des Sudètes au Reich et l'organisation d'un plébiscite sous contrôle d 'une comm ission internationale dans les territoires contestés -ce pléb iscite n'aura jamais lieu.

les nouvelles front ières seront garanties par la France et l'Angleterre.

Une révision est également prévu e en ce qui concerne les régions peuplées par des minorités polonaises et hongroises.

• Il reste alors à Daladier et à Chamberlain à communiquer ces décis ions aux deux représentants du gouvernement tchécoslovaque qui attendent dans une pièce voisine depuis le début des conversations .

Il fallait en effet leur signifier qu'aucune contestation de leur part n'était recevable et qu'ils n 'avaient d'autre choix que de s'incliner .

septembre , O.IHII!r prend le chemin du retour .

Au moment d'atterrir au Bourge~ le président du Conseil aperçoit une foule compacte qui attend l'arrivée de l'avion .

l'inquiétude le gagne tant il craint de se faire conspuer.

A sa profonde stupéfaction, il est acclamé à sa descente de l'appareil, la foule lui faisant une haie d 'honneur de l'aéroport jusqu 'au ministère de la Guerre .

o Quant à Chamberlain, il a une dernière entrevue avec Hitler dont il obtient qu11 signe une déclaration de bonne entente entre la Grande­ Bretagne et l'Allemagne .

Hitler accepte volontiers de parapher un document qui ne l'engage en rien.

C'est donc en messager de la paix que le Premier ministre britannique rentre à londres où il est accueilli aussi triomphalement que Daladier à Paris .

Et comme son homologue français, la pr~~su brlt•••lqe se fait l'écho du soulagement général.

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:i ~r~ LE DÉMEMIIEMENT DE LA TCHtCOSLOVAQUIE • le sentiment dominant à Prague est, bien sOr, diamétralement opposé .

les accords de Mun ich impliquent le démembrement progressif du pays .

Mais c 'est d 'abord une crise politique qui est ouverte par la politique d'apaisement défendue à Munich par les représentants de la France et de la Grande-Bretagne.

Le 6 octobre, Benes démissionne et cède la place à Rudolf Beran , chef du parti des agrariens et dont la réputation de germanophile est bien connue.

C'est le vieux docteur E•ll Hticll•, un brillant juriste , qui est élu président de la République le 30 novembre par 272 voix sur 312.

• les accords de Munich ouvrent également les appétits hégémon iques des pays voisins.

Le 1" novembre , la Pologne exige une rectification de frontière qui replace Teschen sous sa souveraineté.

Le 2 novembre , la Hongrie obtient le transie~ sous sa domination, d 'un territoire de 12 000 km' peuplé d'un million d'habitants.

En mars 1939 , la Slovaquie s'octroie l'autonomie avec la bénédiction de l'Allemagne .

La Tchécoslovaquie vient de perdre environ 30 % de son territoire.

• En imposant les accords de Munich , le Reich prive la Tchéco­slovaquie de 40%de son potentiel industriel.

De plus , l'afflu x de réfugiés kllèqfts qui fuient la domination allemande dans les Sudètes n 'est pas sans rapidement entraîner une augmentation du chômage dans un pays déjà en proie à une importante crise économique .

Par ailleurs , en s'appuyant sur une carte contestable de la région datant des années 1910 , Hitler a obtenu une frontière dont le tracé démantèle le système de fortifications tchèques et rend le pays indéfendable .

Enfin , le dénouement de Munich a pour effet de déclencher une profonde crise morale dans la population , littéralement désespérée d'avoir été trahie par les puissances occidentales qu'elle considérait jusqu'alors comme ses plus fermes soutiens .

• Dans les démocraties occidentales , l'euphorie générale -le «13che soulagement • selon la formule de Léon Blum -consécutive à l'éloignement de la crise est de courte durée.

Les opinions publiques s 'y divisent -voire s'affrontent- entre munichois et antimunichois .

les gouvernements sont partagés sur le bien -fondé des concessions faites à Munich .

Quant aux partis politiques, ils sont partout désorientés à l'exception , en France, du parti communiste dont les membres sont unanimes dans l 'opposition.

• Ces d issensions sont de mauva is augure pour préparer la guerre dont les esprits les plus pénétrants de l 'époque savent qu'elle est inévitable .

La capitulation des grandes puissances a des effets paralysants chez les petites puissances qui choisissent de se réfugier dans la neutralité .

Quant à l'Union soviétique , tenue à l'égard du règlement de la question tchèque, elle commence dés cette époque à songer à se rapprocher de l'Allemagne .

UN SUCds INCONTESTIIILE POUl HITL11 • Pour sa pa~ Hitler peut être satisfait Il a vérifié que, quo i qu11 entreprenne , les démocraties occidentales ne sauront lui opposer une quelconque résistance.

Conformément à ses plans , le maitre du Reich a su habilement endosser l'habit du pompier appelé à éteindre l'incendie qu'il a lui-même allumé .

Aprés Munich , Hitler affirme que l'Allemagne n'a plus aucune revendication territoriale à faire valoir en Europe .

Il en assure Chamberlain à plusieurs reprises .

D'ailleurs, le Führer n 'a-t-il pas affirmé qu'il ne voulait pas de Tchèques dans le Reich ? Après avoir imposé au gouvernement de Prague l'indépendance de la Slovaquie , Hitler réussit à contraindre le président Emil Hacha de faire appel à l'armée allemande pour rétablir le calme en Bohême-Moravie : c 'est donc à la demande des autorités tchèques que l'Allemagne volera au secours de son voisin le 15 mars 1939 avec l'entrée à Prague de la Wehrmacht Après la Rhénanie et l 'Autriche , le Reich vient de s 'agrandir de la Tchécoslovaquie .

Désormais , tous les regards se tournent vers la Pologne .. »

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