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NAISSANCE ET DIFFICILE AFFIRMATION DU TIERS-MONDE

Publié le 29/01/2013

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ACTUELLEMENT, PLUSIEURS TIERS-MONDE EN PROIE A DE MULTIPLES TENSIONS
Un tiers-monde en miette
Le tiers-monde n'existe plus. Il a éclaté et ses pays ont connu des évolutions si divergentes que l'on ne peut
plus les associer.
Distinguons :
- les NPI : l'Asie orientale qui a le mieux réussi
- les pays pétroliers à l'origine d'une OPEP qui ont connu un énorme afflux de dollars après 1973, mais qui ont
vu leurs recette baisser et qui sont face à une poussée de l'islamisme actuellement
- les PMA: l'Afrique noire qui connaît de graves difficultés.
21 Violences post-coloniales et spectaculaires réconciliations
al Un tiers-monde qui s'entre-déchire:
- l'ethnicisme fait des ravages : l'Afrique est gangrénée par les luttes intestines. Peu de pays africains échappent à ce
fléau. Au Nigéria, en 1967, des luttes de pouvoir entre ethnies au sein de cet état fédéral débouchent sur le massacre de
l'une d'elle (les Ibos, qui avaient fait sécession en proclamant la république du Biafra). Autre exemple, le Rwanda où
cohabitent Tutsis minoritaires et Hutus majoritaires au profit desquels l'indépendance est proclamée. Les affrontements
violents sont réguliers, le pire en 1994 débouchant sur 0,5 à 1 million de mort. L'Asie n'échappe pas à ces problèmes
ethniques (ex. au Myanmar ou à Sri Lanka).

« des figures célèbres comme Ernesto "Che" Guevara, est regardé avec circonspection par les Soviétiques et ne donnera pas grand chose.

Ces difficultés expliquent l'impuissance du mouvement des non-alignés et sa disparition en 1991.

Les organisations comme l'OUA ou la Ligue arabe ne réussiront guère mieux.

Il est vrai qu'elles sont confrontées à de multiples contradictions : - le monde arabe est coincé entre les aspirations nationalistes et les liens religieux plus unitaire, - l'OUA refuse de toucher aux frontières coloniales et ne se dotent pas des moyens minimum d'intervention.

La guerre idéologique mondiale et les intérêts locaux de chaque pays ont eu raison des beaux rêves d'unité.

Ainsi, peu à peu, le tiers-monde se divise.

Bientôt, il s'entredéchirera.

21 Les problèmes politiques : la difficile démocratisation Les espoirs de démocratie et de liberté sont éphèmères.

Nombreux sont les pays du tiers-monde à passer sous le contrôle de pouvoirs personnels autoritaires: régime présidentiel fort en Côte d'Ivoire, régimes révolutionnaires socialistes en Algérie, à Cuba ou au Viet-Nam, dictatures patrimoniales des Mobutu au Zaïre, Suharto en Indonésie ou Marcos aux Philippines ...

Le système du parti unique prévaut, les oppositions traquées, la vie politique alterne alors entre coups d'état et révolutions.

C'est souvent l'armée qui joue le rôle d'arbitre.

: en 1985, la moitié des états du tiers-monde sont dirigés par des militaires.

31 les problèmes économiques : le poids grandissant de la dette Un grand nombre d'anciennes colonies connaissent très vite de gros problèmes économiques qui s'aggravent avec la crise de 1973 : impréparation, dépendance vis à vis d'une matière première, effondrement des cours dans les années 80, explosion de la dette, détournement des fonds par des pouvoirs corrompus ....

Beaucoup accusent alors les pays riches d'avoir instauré une division internationale du travail avantageuse pour eux.

Ils dénoncent l'échange inégal et réclament l'instauration d'un Nouvel Ordre Economique International (Boumediene, conférence d'Alger de l 973).

Ce constat les conduit à obtenir en 1964 la création d'une !ère CNUCED (conférence des nations unies pour le développement).

Certains accords commerciaux plus avantageux sont signés (accords de Lomé).

41 Un legs colonial ambigu: l'Europe responsable? [attention: contenu« politique» à discuter'} Dès lors, immanquablement, une question se pose : face à ces difficultés et cet échec, quelle est la responsabilité de l'Europe? On a tout dit, selon les époques et les sensibilités politiques : qu'elle n'y était pour rien et que la colonisation avait été un bienfait (il suffisait de voir comme c'était devenu depuis que les Européens n'y étaient plus) puis, dans une mouvance plus tiers-mondiste, que les anciennes métropoles étaient les grands responsables des difficultés des pays du tiers-monde et que c'est sur le dos de ces pauvres Africains que l'occident aurait construit sa richesse.

Ces deux points de vue semblent très excessifs et, l'un comme l'autre, erronés.

La question est difficile et il convient d'avoir une réponse nuancée.

Il semble aujourd'hui possible d'avancer les 3 éléments suivants : a/ La colonisation a eu des effets positifs réels (modernisation, infrastructures, écoles ...

), très médiatisés par les métropoles et dont la portée et les bienfaits ont souvent été exagérés.

Dans son ensemble, le bilan est négatif pour les peuples colonisés.

Citons qqs exemples flagrants : - la destruction des économies traditionnelles vivrières, introduction de mono-cultures spéculatives, d'où une grande dépendance des colonies vis à vis des métropoles et une économie très déséquilibrée avec une industrialisation très faible et uniquement fondées sur l'exportation de matières premières soumises aux fluctuations des cours mondiaux, - la déstructuration des pouvoirs traditionnels et les replis identitaires (musulmans souvent) et la mise à mal des cultures traditionnelles, - le placage d'institutions à l'européenne sur des populations pour lesquelles un tel système n'était visiblement pas fait et qui dégénèreront, - le découpage "à la hache" des frontières en fonction du seul intérêt des colonisateurs et conduisant à des aberrations géographiques et humaines (l'ex.

de la Gambie, entre autre, est frappant d'absurdité ...

, celui des Touaregs aussi), - l'accaparement des meilleures terres qui, lié à la chute de la mortalité et la poussée démographique, a alimenté une urbanisation et un chômage galopant que le colonisateur s'est bien gardé de traiter, - l'utilisation et l'exacerbation de certaines rivalités anciennes entre tribus selon le bon vieil adage "diviser pour mieux régner", qui a laissé des situations explosives (comment ne pas penser au Rwanda?), -le legs d'une pratique permanente de l'autoritarisme, qui pèsera ensuite sur les pratiques institutionnelles, - enfin, beaucoup de décolonisations bâclées où les colonisateurs n'ont pas créé les conditions d'une indépendance réussie (exemples multiples : Congo, empire portugais ...

).

b/ Toutefois, si les colonisateurs ont été à l'origine de lourdes erreurs, on ne peut les accuser d'être seuls responsables des multiples conflits entre peuples qui existaient parfois déjà avant (rappelons-nous qu'aux XVIIème et XVlllème siècles, ce sont des Africains qui fournissaient souvent les négriers nantais) et qui masquent souvent des luttes de pouvoir.

Par ailleurs, si les colonisateurs ont dangereusement regroupés et découpés certaines ethnies, on ne peut leur faire porter seuls la totale responsabilité des luttes actuelles.

cl D'un point de vue économique enfin, la colonisation a été une mauvaise affaire pour tout le monde.

Contrairement à ce que l'on entend encore trop souvent, la richesse de l'occident est bien loin d'être le fait de la colonisation (que l'on m'explique alors la puissance des trois premiers mondiaux actuels, qui n'ont pas ou très peu été des puissances. »

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