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LE TIERS-MONDE : INDÉPENDANCES, CONTESTATION DE L'ORDRE MONDIAL, DIVERSIFICATION

Publié le 12/10/2022

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« Le Tiers-Monde : üuté pendAKCes, contesmtion ... LE TIERS-MONDE : INDÉPENDANCES, CONTESTATION DE l!ORDRE MONDIAL, DIVERSIFICATION En 1945, l'Europe, affaiblie économiquement et politiquement, se voit confrontée aux premières crises majeures dans son empire colonial.

En 15 ans, les pays asiatiques puis africains accèdent par la négociation ou par la guerre à l'indépendance.

Désireux de la garantir, les nouveaux États tentent de s'unir pour peser sur le cours du monde.

Le liers-Monde naît de cette volonté et se trouve confronté aux troubles de la guerre froide et aux questions du développement qui remettent en cause son existence. 1.

La colonisation remise en question Quelles sont les origines de la décolonisation? A.

Le choc de la Seconde Guerre mondiale et la remise en cause de l'ordre colonial La guerre, en affaiblissant les pays européens, favorise la contestation de leur domination. En Asie « Quit lndla » Nom de la résolution adoptée en août 1942 par le parti du Congrès, dirigé par Gandhi et Nehru.

Le plus ancien parti indépendan­ tiste, né en Inde en 1885, réclame l'indépendance du pays et refuse la proposition du statut de dominion faite par l'Angleterre. En Afrique congrès de Manchester Il s'agit du 5e congrès panafricain qui se tient, en octobre 1945, en Angleterre et rassemble des représentants de l'Afrique noire anglophone.

Il est dominé par la personnalité de Kwame Nkrumah, leader nationaliste de la Gold Coast (le futur Ghana), qui prône la lutte contre l'exploitation coloniale.

Il veut une indépendance négociée pour tous les pays africains. - LE MONDE DE 1945 À NOS JOURS B.

Des contestations croissantes soutenues par les nouveaux Grands Le soutien des États-Unis « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » Principe énoncé dans la charte de l' Atlantique, en août 1941, et repris dans celle de l'ONU en juin 1945.

L'accès à l'indépendance des pays colonisés est ainsi défendu dans le nouvel ordre mondial voulu par les États-Unis.

Les pays européens sont placés dans l'obligation d'accorder l'indépendance à leurs colonies. entrevue d'Anfa Rencontre entre Roosevelt et le sultan du Maroc en janvier 1943.

Le Président américain laisse entendre qu'il soutiendra l'émancipation.

Le parti nationaliste, l'Istiqlal, né en 1944, rassemble tous les indépendantistes derrière le sultan.

Les États-Unis, ancienne colonie, font pression sur la France pour favoriser la décolonisation. Le soutien de l'URSS anti-impérialisme Position adoptée par l'URSS depuis sa fondation.

Il s'agit d'une dénonciation de la domination politique et économique imposée par les États occidentaux, États bourgeois, aux peuples coloni­ sés, les prolétaires exploités.

La doctrine Jdanov officialise, en 1947, le soutien de l'URSS à tous les mouvements nationalistes et dénonce les colonisateurs.

La lutte pour la décolonisation devient dès lors un des champs de bataille de la « guerre froide». C.

Des réponses inappropriées des puissances coloniales Face à cette croissance des contestations, les métropoles réagissent diffé­ remment.

Seul, le Royaume-Uni fait réellement évoluer sa position pour conserver une influence dans son empire. Le refus des concessions de la France conférence de Brazzaville Elle se tient en janvier-février 1944, sous l'égide du général de Gaulle, et rassemble les représentants des territoi­ res de l'empire français.

De Gaulle réaffirme alors la permanence de l'empire.

Des réformes sont promises, mais toute idée d'évolution vers le Self-government à l'anglaise, à savoir l'autonomie interne, est repoussée.

L'empire est un élément de la future grandeur retrouvée de la France, elle ne saurait y renoncer. émeutes de Sétif (mai 1945) Le 8 mai 1945, la police réprime violem­ ment une manifestation pour une évolution du statut des Algériens.

En réaction, c'est l'embrasement.

On estime à environ 10 000 le nombre de morts algériens.

La fracture entre les nationalistes et l'État français est irréversible. Union fr.ul{aise On ne parle plus d'empire colonial à partir de 1946. La Constitution de la rve République donne naissance à l'Union fran­ çaise, un cadre juridique qui réunit la France métropolitaine, les DOM, les TOM et des territoires et États associés, ceux que l'on appelait avant les colonies. L'évolution de l'Angleterre «Hands olfthe British &npltr» Expression clé exprimant le point de vue de Winston Churchill pendant la guerre.

Ce « Bas les pattes sur l'empire britannique» traduit sa volonté de ne pas en perdre la maîtrise, de refuser les pressions américaines. Self-governor,ent L'expression évoque l'autonomie interne, la possibi­ lité pour les peuples colonisés de prendre en main progressivement leur destin.

Cette solution s'impose aux Anglais à la fin de la guerre.

Ils sont conscients que, devant la pression internationale et l'ampleur croissante des mouvements nationalistes, ils ne peuvent maintenir le statu quo. Il.

Le temps des décolonisations (1945-1975) Octroyées sous la pression ou acquises par la force, les indépendances sont multiples.

Cette variété tient aux modes de présence et de gouvernement des colonisateurs et aux stratégies des mouvements nationalistes. A.

Les premières indépendances: l'Asie (1947-1954) Quelles sont les voies de la décolonisation en Asie? L'Inde : de l'indépendance pacifique à la partition violente (1947) désobéissance civile Stratégie du parti du Congrès, initiée dès 1919 sous l'inspiration de Gandhi, pour obtenir de l'Angleterre l'indépen- - LE MONDE DE 1945 À NOS JOURS dance.

Elle consiste à éviter la lutte armée et à paralyser le fonctionne­ ment de l'administration par des manifestations ou par le refus du travail. parti du Congrès Principal parti indépendantiste indien.

Créé en 1885, il est dirigé par Gandhi et Nehru et obtient l'indépendance du pays en août 194 7.

Il ne peut empêcher la partition de l'Inde entre l'Union indienne, majoritairement composée d'Hindous, et le Pakistan, destiné à rassembler les Musulmans. Ligue musulmane Mouvement indépendantiste indien qui veut rassembler les musulmans indiens pour former le « pays des purs» ou Pakistan.

Soutenu par les Anglais pour entraver l'action du parti du Congrès, il obtient la partition de l'Inde en août 1947.

Celle­ci donne lieu à des affrontements violents lors des transferts de popu­lation entre les deux nouveaux États. La faillite de la solution négociée : l'Indochine française (1945-1954) Viêt-minh Ligue pour l'indépendance du Viêt Nam, fondée en 1941.

Ce mouvement communiste, dirigé par Hô Chi Minh, lutte pendant la guerre contre l'occupation japonaise et, à partir de 1945, contre la présence française dans le protectorat indochinois (Laos, Cambodge, Tonkin, Cochinchine et Annam).

Il proclame l'indépendance du Viêt Nam en 1945.

C'est le début de la guerre d'Indochine. Diên Biên Phu Emplacement d'un camp retranché de l'armée française au Viêt Nam où se tient, entre mars et mai 1954, une bataille décisive.

Le 7 mai 1954, elle se solde par la défaite et la reddition des troupes françaises.

Cette bataille scelle la défaite française face aux forces du Viêt-minh commandées par le général Giap.

Elle entraîne une crise politique majeure en France où les « bradeurs d'empire», ceux qui veulent la paix, comme Mendès France, sont dénoncés. accords de Genève Accords de paix signés en juillet 1954 par le gouvernement Mendès France.

Ils accordent l'indépendance au Laos, au Cambodge et au Viêt Nam.

Le Viêt Nam est coupé en deux de part et d'autre du 17e parallèle : au nord, un Viêt Nam communiste et au sud, un Viêt Nam soutenu par les Américains.

La fin de la guerre coloniale marque le début de la guerre froide en Indochine, comme le révèle la guerre du Viêt Nam. Le Tiers-Monde : i.ndé end,mces.

contesmtion ... B.

L'indépendance de l'Afrique du Nord Comment expliquer la différence des décolonisations des pays du Maghreb, pourtant tous soumis à la France? Une évolution pacifique : la Tunisie et le Maroc (1956) protectorat Cadre juridique de l'occupation de la Tunisie et du Maroc par la France, respectivement depuis 1881 et 1912.

Théoriquement, il s'agit d'une souveraineté partagée entre le pouvoir local, bey en Tunisie, sultan au Maroc, et le représentant de l'État français, le résident général. Dans les faits, le pouvoir est aux mains du résident général.

Cette situa­ tion est contestée pendant la Seconde Guerre mondiale par les partis indépendantistes : le Néo-Destour en Tunisie et l'Istiqlal au Maroc. discours de Carthage Discours prononcé le 31 juillet 1954 par Pierre Mendès France, alors président du Conseil, qui a compris le caractère inéluctable de l'indépendance de la Tunisie et craint une guerre coloniale comme en Indochine.

Mendès France accorde l'autonomie interne et promet l'indépendance.

En mars 1956, la Tunisie et le Maroc deviennent indépendants. La guerre d'Algérie (1954-1962) : un cas particulier pieds-noirs Le terme désigne les habitants d'origine européenne nés en Algérie.

Au nombre d'un million, ils représentent 10 % de la popula­ tion.

Colonie de peuplement, l'Algérie est un cas particulier par rapport aux autres colonies françaises.

Son statut politique est aussi une exception : elle est partie intégrante du territoire français puisqu'elle est découpée en trois départements.

La violence de la guerre tient à ces particularités. FLN (Front de libération nationale.) Né en 1954, c'est un mouvement de combattants qui lutte pour l'indépendance et lance l'affrontement contre la France à la Toussaint 1954.

Il s'impose, en éliminant ses rivaux, comme le principal mouvement indépendantiste et refuse toute idée de cessez-le-feu avant la victoire finale. accords d'fvllln Accords de paix, signés en mars 1962, entre les autorités françaises et le FLN.

Après 8 ans de guerre, qui ont profondé­ ment pesé sur la vie politique française et entraîné un changement de 53 LE MONDE DE 1945 À NOS JOURS Constitution, ces accords, ratifiés par les Français et les Algériens, permettent l'indépendance de l'Algérie.

Ils marquent la fin de l'empire colonial français. C.

La longue marche de l'Afrique noire vers l'indépendance (1945-1975) Dernières chronologiquement, les décolonisations de l'Afrique noire oscillent entre la voie des négociations, majoritaire, et celle de la violence, minoritaire. Le primat des solutions négociées loi-cadre Defferre Élaborée par Gaston Defferre, ministre de !'Outre­ mer, en 1956, dans le contexte de l'intensification des combats en Algérie, cette loi concède une plus grande autonomie aux territoires de l'Union française en instituant dans chacun une assemblée élue au suffrage universel et un exécutif.

Elle signifie la volonté de la France de ne pas se lancer dans de nouvelles guerres coloniales et de développer les bases d'une relation privilégiée avec ses «colonies».

Ce sont les prémices d'une indépendance jugée inévitable, au moment où les colonies anglaises d'Afrique noire occidentale comme la Gold Coast (devenant le Ghana) y accèdent.

Au lendemain de la conférence de Bandung, elle pense offrir une réponse aux aspirations des pays africains. Communauté française C'est le nouveau nom de l'Union française dans la Constitution de la ve République.

Elle rassemble la France et toutes ses possessions, qui peuvent choisir de ne pas en faire partie (comme la Guinée de Sékou Touré, qui devient indépendante).

Proposant un partage des compétences entre les États membres, elle ouvre la voie à la décolonisation, qui devient effective pour tous en 1960. Des oppositions violentes Mau Mau Cette secte clandestine du Kenya lance, en 1952, la révolte contre le gouvernement anglais.

Les combats font plus de 10 000 morts jusqu'aux années 1961-1963, quand l'Angleterre reconnaît le droit à l'indépendance du pays.

Véritable colonie de peuplement, le Kenya n'a pas connu, pour cette raison, un processus négocié d' autono­misation,.... »

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