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NIGERIA de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Le Nigeria est l'un des pays africains qui n’ont pas été atteints par la vague de démocratisation. En 1989, le président Ibrahim Babangida avait pourtant affirmé sa volonté de rendre le pouvoir aux civils. Mais la « démocratisation » n’est qu'une mascarade. Après avoir autorisé le multipartisme, il crée de toutes pièces deux partis, le Parti social-démocrate (SDP) et la Convention républicaine nationale, et interdit tous les autres. Il intervient sans cesse dans le jeu politique, finançant les deux partis, leur dictant leur conduite, posant des conditions très restrictives aux adhésions. Une commission nationale électorale obtient ainsi le droit d'écarter un candidat à une élection sans avoir à justifier sa décision. Après avoir promis le retour des soldats dans leurs casernes, il choisit lui-même les civils qui entrent au gouvernement ou raye des rangs de l'armée les militaires qui sont au pouvoir. Les arrestations arbitraires se multiplient et la censure est maintenue. L’ordre du jour des débats au Parlement est imposé. Des élections se succèdent, mais sont toujours remises en cause par l’autorité en place. Le recensement de 1991

 

évalue la population nigériane à moins de 90 millions d’habitants, alors que le chiffre habituel est de 115 millions. L'élection des conseils locaux en 1990 perd tout son sens en 1991

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« 45 % de musulmans, installés au Nord (Peuls et Haoussas) et à l'Ouest (Yorubas), héritiers d'une vieille tradition étatique, puis de l'Indirect Rule britannique, 40 % de chrétiens, essentiellement des Ibos, vivant au Sud et ayant connu la colonisation française, et 15% d'animistes.

Les richesses pétrolières se trouvent dans le golfe de Guinée et profitent principalement aux habitants du Sud -ce qui pose un problème de répartition des ressources économiques -, mais le pouvoir est, depuis l'indépendance.

plutôt détenu par les ethnies du Nord, alors que les Yorubas, très puissants à l'époque coloniale, connaissent un déclin.

La guerre du Golfe a fortement accentué le clivage entre les musulmans, proches de l'Irak, et les autres populations, plutôt acquises aux positions de l'ONU, et a accéléré la politisation du religieux : Saddam Hussein a ainsi été élu « homme de l'année » par les auditeurs haoussas de la BBC.

Les tensions entre les communautés nigérianes entraînent un débat virulent à propos de l'organisation de la Fédération, que les États du Sud-Ouest souhaitent transformer en une Confédération nigériane dans laquelle chaque région pourrait accéder à une plus grande autonomie.

Afin d'éviter l'implosion du pays, certaines mesures ont été prises : par exemple, le chef et le candidat à la présidence fédérale de chaque parti doivent être issus de deux régions différentes et ne peuvent pas avoir la même religion.

Au débat politique s'ajoutent régulièrement des affrontements armés entre chrétiens et musulmans, mais aussi entre Ti vs et Jukuns, Haoussas et Katafs ...

, qui ont fait plusieurs mi.lliers de morts dans les années quatre-vingt· dix : certains observateurs n'hésitent pas à comparer la situation avec celle qui a prévalu dans les années soixante avant qu'éclate la guerre du Biafra.

Sur le plan économique, le Nigeria est en pleine déroute.

Pourtant, il s'agit d'un des rares pays africains à avoir mis en place une industrie solide et diversifiée dans des domaines comme le raffinage du pétrole, le travail de l'acier, le textile, les produits pharmaceutiques ou le montage automobile.

Le 'igcria demeure néanmoins l'une des grandes puissances régionales en Afrique.

Au Liberia, il a joué un rôle de premier plan en mandatant un nombre important de soldats au sein des forces internationales d'interposition.

Fait hautement symbolique, il a également détaché des troupes en ex- Yougoslavie et en Somalie.

Le pays participe aussi très activement au mouvement panafricain.. »

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