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Otton Ier le Grand

Publié le 22/02/2012

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Quand Otton, fils d'Henri Ier, naquit, le 23 novembre 912, son père était dux, non pas roi. Quand Otton mourut le 7 mai 973, il était empereur et laissait un fils qui avait déjà été fait empereur du vivant de son père. Cet exemple d'ascension dynastique dans l'espace d'une vie d'homme se retrouve chez Charlemagne. On peut même pousser plus loin la comparaison entre les deux souverains : leurs succès n'auraient pu être sans les bases posées par leurs pères, Pépin III et Henri Ier. Henri avait su, en partant du royaume franc-oriental menacé par la dissolution, créer un État agrandi dans lequel les ducs des anciens petits royaumes carolingiens (regna) de Bavière, d'Alémanie, de Franconie et de Lorraine respectaient, à des degrés divers, l'autorité royale. Grâce aux succès obtenus contre les Danois et les Hongrois et à la politique habile observée vis-à-vis de la France et de la Bourgogne, il avait acquis une position remarquable. Enfin, dès 929, le droit de succession en Saxe et dans le royaume fut réservé à un seul de ses fils, Otton, remplaçant la division du pouvoir observée jusque-là, et le père, vers la fin de sa vie, renforça encore ce règlement. Mais à la mort d'Henri Ier, le 2 juillet 936, on put se rendre compte de la précarité de la nouvelle situation.

« des comtés en entier.

Elle recruta parmi ces évêques de puissants vassaux qui se devaient d'amener leurs propresvassaux très nombreux à l'armée royale et contrebalançaient la force des ducs et des comtes.

Mais ce systèmesupposait une loyauté absolue des évêques.

On comprend pourquoi Otton tint à garder le droit de l'investiture desévêques qu'il avait déjà repris en Bavière.

Pour pourvoir les sièges épiscopaux vacants, Otton en revint à la traditioncarolingienne de la “ Chapelle du roi ” qu'il avait fait revivre ainsi qu'aux membres du chapitre d'Hildesheim trèsvoisins de sa maison, puis enfin à l'école créée par son jeune frère Brun, archevêque de Cologne depuis 953.

De lasorte, les personnages les plus différents en vinrent à se ranger sous la juridiction de l'autorité royale, devinrentévêques dans des villes fort éloignées de leur lieu d'origine, constituant un corps aux membres étroitement solidaireset une forte élite régionale.

Un grand pas avait été fait pour renforcer le sentiment de cohésion germano-franc-oriental qui, après la première apparition du mot “ allemand ” dans son sens politique sous Otton et ses successeurs,devait, aux environs de l'an 1000, conduire à la prédominance des expressions “ allemand ” et “ Allemagne ”, détailqui nous rappelle que les Ottoniens n'ont pas trouvé l'Allemagne à leur arrivée au pouvoir, mais ont plutôt contribuéfortement à sa naissance. Vers 950, la Bohême ayant été de nouveau, et de façon durable cette fois, annexée au royaume, Otton, tentant decouronner son œuvre par l'affirmation de son pouvoir en Italie, était sur la bonne voie pour établir la symbiose entreFrancs et Saxons qui étaient de sa race quand, de nouveau, des difficultés surgirent. Répondant à l'appel de quelques adversaires du roi Bérenger, Otton avait, en 950, et sans y rencontrer de granderésistance, occupé l'Italie du Nord et s'était fait reconnaître roi à Pavie.

Il s'y était également marié avec Adélaïde,veuve de Lothaire d'Italie et sœur du roi Conrad de Bourgogne, faite prisonnière par Bérenger mais qui lui avaitéchappé.

Malgré la légitimité apportée par le mariage à cette domination en Italie, elle n'en resta pas moins unsimple épisode.

Le princeps Alberich, tout-puissant à Rome et qui avait déjà empêché le roi Hugues de devenirempereur, refusa la demande dans ce sens exprimée par Otton.

Le roi quitta l'Italie et dut reconnaître à nouveaucomme souverain de ce pays Bérenger, bien que celui-ci dût se reconnaître son vassal et qu'il ne reçût qu'unroyaume diminué (Vérone et le Frioul étant adjugés à la Bavière). Le nouveau mariage d'Otton (qui avait été précédé par l'union avec l'Anglo-Saxonne Edgitha († 946) et dont étaitissu Liudolf) ralluma les dissensions dans la famille.

Liudolf, héritier présumé du trône devenu duc de Souabe, étaitinquiet à juste titre des descendants qu'Adélaïde pouvait donner à Otton.

Cette tension ne fit que croître avecl'amitié d'Adélaïde que sut gagner le duc Henri, autrefois ennemi, puis réconcilié avec son frère Otton et qui avaitpris la succession de Berthold, en Bavière.

Liudolf et Henri se vouèrent une haine de rivaux.

Henri ayant acquisdéfinitivement la confiance d'Otton, Liudolf passa à l'opposition où le poussèrent surtout Conrad le Rouge, duc deLorraine, et l'archevêque Frédéric de Mayence.

Des soulèvements éclatèrent dans le royaume en 953 et 954 ; le roifut amené à se détendre et sa position fut sérieusement menacée par moments.

Brun, le frère d'Otton, joua danscette crise un rôle que lui valut non seulement l'archevêché de Cologne, mais la place de Conrad le Rouge commeduc de Lorraine. A cette époque, l'Italie retrouva son indépendance.

Les Hongrois osèrent des invasions à travers le royaume jusqu'àla Gaule.

Les rebelles ayant commis l'erreur de commencer à les prendre à leur service, l'opinion se retourna.

Leschefs se soumirent.

Parmi ceux-ci, Conrad le Rouge, qui perdit son duché, tomba, en 955, pendant la bataille deLechfeld au cours de laquelle les Hongrois furent battus. Cette célèbre bataille marqua une césure dans l'histoire d'Otton non seulement du fait que les Hongrois n'osèrentplus de coups de main et durent accepter la christianisation, mais aussi parce que, dans son royaume, le roi nerencontra plus de résistance sérieuse.

Il était sorti toujours vainqueur de toutes les difficultés et plus fort quejamais.

Quand, de nouveau, les adversaires italiens de Bérenger se tournèrent vers lui et qu'enfin, en 960, il reçutl'invitation du pape Jean XII, on put fonder tous les espoirs dans le succès durable d'une intervention dans le Sud. En 961, Otton, accompagné d'une armée imposante et d'un nombre impressionnant d'évêques, se rendit en Italie duNord et y réoccupa le trône.

Au début de 962, il gagna Rome où le pape le couronna empereur le 2 février.

Toutcomme Charlemagne, le souverain franc qui atteignit à la dignité suprême avait déjà acquis une suprématieindiscutable en Occident.

L'un des devoirs les plus importants de l'ancien Empire franc, la protection du christianismelatin contre les peuples encore païens de l'Est, les Slaves et les Hongrois, était passé à l'Empire franc-oriental, avecmission d'apporter le christianisme dans ces pays.

Otton, en comprenant parfaitement la signification de cettetâche, fit tous ses efforts pour fonder un archevêché à Magdebourg qui, après une longue opposition du côté del'archevêque de Mayence, Guillaume, le propre fils d'Otton, et de l'évêque d'Halberstadt, vit enfin le jour avec l'aidedu pape.

De brillants généraux d'Otton, Gero et Hermann, avaient assuré le système de défense vers l'Est.

On créade nouvelles marches de l'autre côté de l'Elbe détendues par de nombreuses forteresses.

Le prestige d'Otton éclatedes ambassades qu'il échangea, dès avant de devenir empereur, avec Byzance et le nouveau califat de Cordoue.

Ala prière de la grande-duchesse Olga, il envoya en Russie un évêque missionnaire, ce qui, au moins temporairement,fut considéré comme une tentative latine pour l'évangélisation des Russes. A l'ouest, non seulement la Lorraine était fermement attachée à l'État d'Otton et la Bourgogne sous son influence,mais le royaume franc de l'Ouest considérait Otton et son frère Brun comme des arbitres entre Carolingiens etdescendants de Robert le Fort.

Après la mort de Louis IV et tandis que les deux sœurs d'Otton, Gerberge etHadwich, voyaient leurs fils encore jeunes, le roi Lothaire et le duc Hugues (Capet), s'exercer au pouvoir, Otton pritune position patriarcale.

Il se fit représenter par son lieutenant lorrain, son frère Brun, dans les “ conseils de famille ”et également dans les interventions militaires.

Le prestige ottonien brillant de tous ses feux en 965 quand le jeune. »

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