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Pakistan de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Dans ce pays, où les rapports politiques restent extrêmement personnalisés, les années quatre-vingt-dix commencent par une alternance démocratique et l’engagement d'une réforme économique libérale sur fond de divisions nationales.

 

Une apparente solidité politique et économique

 

Deux problèmes majeurs contribuent à fragiliser le régime : les oppositions entre les principaux dirigeants politiques (cinq Premiers ministres se succèdent en 1993) et l’insécurité croissante liée au développement des trafics d'armes et de drogue.

 

Les rivalités au sommet de l’Etat naissent de la nature hybride de la Constitution. D’origine parlementaire, celle-ci est fortement teintée de présidentialisme depuis les interventions d’Ali Bhutto et du général Zia ul-Haq. Les querelles se sont multipliées durant ces cinq années. Après la destitution de Benazir Bhutto en octobre 1990, le président Ishaq Khan révoque le Premier ministre Mian Nawaz Sharif en avril 1993. avant de démissionner lui aussi. Un gouvernement intérimaire est formé sous la direction de Moeen Qureshi un ancien haut responsable de la Banque mondiale, qui reçoit l’appui des différentes factions se disputant le pouvoir. En dépit du caractère provisoire de son mandat, le Premier ministre n'hésite pas à introduire des changements de fond : instauration d’un impôt foncier, malgré la coutume musulmane et l'opposition des grands propriétaires terriens, très influents (les Zamindars) ; privatisations dans le secteur bancaire et les transports ; amélioration des réserves de change ; répression accrue du trafic de drogue et de la corruption. Le gouvernement Bhutto, issu des élections d’octobre 1993, poursuit dans la voie de la transformation : décentralisation administrative et fiscale, protection des droits de l’homme, réforme foncière permettant la distribution de titres de

propriété à des paysans sans terres, promotion de la femme par le rétablissement de quotas dans les assemblées élues. La libéralisation de l'économie s'est avérée d’autant plus nécessaire que l'aide américaine, liée au rôle joué par le Pakistan dans le conflit afghan, est suspendue en 1992.

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« d'Islamabad.

Le Pakistan multiplie tout d ·abord les contacts à l'échelon régional, notamment en nouant des liens économiques avec les anciennes Républiques musulmanes d'URSS (Kazakhstan, Tadjikistan.

Ouzbékistan), auxquelles il peut offrir un accès à la mer, et convainc l'Afghanistan d'adhérer en novembre 1992 à l'Organisation de coopération économique, qui regroupe également la Turquie et l'Iran.

Le pays n'a pas ménagé ses efforts de médiation pour réconcilier les différentes factions qui s'entre-déchiraient à Kaboul, favoriser la stabilité, et permettre ainsi d'insérer son voisin dans un processus de coopération régionale.

Un accord de paix a même formellement été signé sous son égide en mars 1993.

Le Pakistan tente, d'autre part, d'internationaliser ses revendications sur le Cachemire, sujet de tension permanent avec l'Inde depuis l'indépendance en 1947, afin de faire condamner son voisin par la Commission internationale des droits de l'homme pour les exactions commises au Cachemire indien.

Cette démarche.

avortée en février 1994.

permet néanmoins à Amnesty International et le Comité international de la Croix-Rouge d'enquêter sur les faits reprochés à Delhi.

Enfin, Islamabad réussit à faire adopter.

en novembre 1992, une résolution de l'ONU sur la dénucléarisation de l'Asie du Sud.

Cet activisme à l'échelle internationale se conjugue à des visites répétées dans tous les pays susceptibles d'appuyer ses prétentions (Chine.

Iran, Turquie, Corée du Nord).

La visite en France de Benazir Bhutto en novembre 1994 débouche, quant à elle, à défaut d'une prise de position officielle en faveur d'Islamabad, sur la confirmation d'une coopération fructueuse, comme en témoigne la vente de trois sous­ marins Agosta, après celle d:une centrale nucléaire en 1990.

A l'issue de cette période.

Islamabad parvient à un rééquilibrage diplomatique face à son puissant voisin, très courtisé : Washington oublie ainsi l'achat de missiles chinois M-1 1 en novembre 1993 et envisage même de fournir trente-huit chasseurs F-16, sous embargo depuis 1990, rompant ainsi avec l'application stricte de l'amendement Pressier, qui interdit la vente d'armes américaines à des puissances nucléaires potentielles.. »

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