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Philippe II

Publié le 27/02/2008

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1527-1598 "Le roi, mon fils, est-il à Paris ?" Telle est la première réaction de Charles V, selon les chroniqueurs, lorsqu'il apprend, au début de septembre 1557, dans le couvent hiéronymite de Yuste, le triomphe des Espagnols à Saint-Quentin sur l'amiral Coligny, le 10 août 1557. Or le roi d'Espagne n'était pas présent. Il accourt rapidement de Bruxelles et, "prudent", il déconseille une incursion jusqu'à Paris. Le spectacle du champ de bataille le dégoûte. Mais la victoire est d'importance. Pour la commémorer, il décide la fondation du monastère de Saint-Laurent de l'Escorial et le prince vagabond cherche à s'enraciner dans la Castille de son enfance ; désormais, Philippe II impose un style de gouvernement très différent de celui de son père. Alors que Charles V, voyageur impénitent, essayait de résoudre les problèmes en les affrontant sur place, Philippe II, de son monastère, exerce son sacerdoce royal. Il est Habsbourg aussi bien que Charles V par son effort pour gouverner avec cohérence un espace "politique" morcelé et contradictoire qui s'étend de Milan aux Philippines. Le solitaire de l'Escorial est un mal-aimé des historiens, mais, sans doute aussi, un incompris. Les sceptiques n'ont qu'à parcourir quelques liasses des milliers conservées par le château de Simancas pour se convaincre de la minutie et de l'efficacité de sa "bureaucratie". A cette époque, aucune autre monarchie européenne ne dispose d'un appareil administratif aussi formidable.

« pour l'Espagne.

Il rentre définitivement dans "l'hispanité", mais la nouvelle morphologie de son empire le lieimpitoyablement aux problèmes européens.

Le déferlement des hérésies protestantes, les difficultés financièresmalgré l'argent du Potosi, les ambitions anglaises viennent troubler quotidiennement le solitaire de San Lorenzo del'Escorial et lui rappeler l'agitation du monde. L'espace à administrer est immense pour les moyens de l'époque.

D'abord, les États ibériques : Castille, Aragon,Valence et Catalogne ; les îles méditerranéennes : Sicile, Sardaigne et Baléares ; les territoires continentaux, dunord au sud : Pays-Bas, Franche-Comté, duché de Milan et Royaume de Naples ; en Afrique du Nord : la forteressede la Goulette, Oran, les places fortes marocaines ; enfin, l'immense Empire des Indes qui se dote peu à peu destructures administratives ; les Antilles, Mexico, l'Amérique centrale, le nouveau royaume de Grenade, le Venezuela,le Pérou, le Chili, les districts de La Plata et du Paraguay ; en Océanie, les Philippines, une partie des Moluques etquelques îles disséminées dans l'espace pacifique et que le "galion de Manille" approvisionne une fois l'an.

Le roi"bureaucrate" doit organiser ces deux espaces européen et indien.

Les problèmes sont inextricables, la conjonctureeuropéenne influe sur la conjoncture atlantique et réciproquement. La Méditerranée au temps de Philippe II n'a point été désertée, en dépit des attraits de l'espace atlantique.

En1570, l'Espagne est sur le point de triompher des Morisques ; mais ceux-ci sont en rapport avec leurs frèresd'Afrique, comme le prouvent plusieurs documents inquisitoriaux de Tolède.

Depuis le désastre d'Alger en 1541, lepéril ottoman s'était aggravé.

Le Turc tend à l'hégémonie totale en Méditerranée, avec l'aide du roi de France quiveut briser l'encerclement Habsbourg.

Nombreux sont les Espagnols comme Cervantès qui, enlevés par lesBarbaresques, croupissent dans les geôles d'Alger attendant leur rachat problématique par les frères de la Merci oupar les commerçants juifs bénéficiant, de Salonique au Penon de Velez, de correspondants pour leurs affaires.

Lesinventaires après décès, humbles ou illustres, lèguent traditionnellement une somme aux mercédaires pour le rachatdes captifs.

Face au péril turc, l'esprit de croisade se maintient encore au XVIe siècle avec Philippe II pourchampion. Bien qu'ayant subi, tout d'abord, des échecs, il ne se décourage pas et, les mains momentanément libres du côté dela France grâce au traité de Cateau-Cambrésis, il s'applique à restaurer la puissance navale de l'Espagne. Alors Pie V, pour lequel la croisade contre le Turc est l'objectif premier, monte sur le trône de Pierre.

Philippe II,occupé par les affaires de Flandres, hésite d'abord à se lancer dans une Sainte Ligue mais la révolte des Morisqueset la prise de Tunis forcent son indécision.

Le 25 mai 1571, la Sainte Ligue est conclue entre l'Espagne et Venise.Une escadre comprenant soixante-dix galères espagnoles, douze de la papauté, neuf de Malte et cent quarante deVenise sous les ordres de Don Juan d'Autriche, admirablement secondé par le provéditeur Agustino Barbarigo et leGénois Juan Andréa Doria, livre bataille à la flotte turque le 7 octobre au golfe de Lépante.

La victoire, grâce à lavitesse des avisi dans le monde méditerranéen, eut un retentissement énorme.

Après Lépante, on s'acheminelentement, grâce à des trêves renouvelées, vers un statu quo en Méditerranée.

Les Ottomans se détournant vers laPerse, la politique de Philippe II est ramenée à l'espace atlantique et aux problèmes du Nord européen. La grande "querelle" avec les Flamands, de simple conflit de personnes, devient presque un conflit de nationalités,met en jeu des rivalités économiques, oppose enfin deux intolérances religieuses. La révolte des Gueux fut dans la politique de Philippe II un problème irritant, ambigu, mal posé, envenimé à plaisir. Pour trouver une solution, l'Espagne pratique en alternance la politique de concessions et l'usage de la force.

C'estd'abord l'échec de Marguerite de Parme qui s'était entourée d'un conseil de gouvernement savamment dosé avec leFrison Viglius, le vaillant catholique Berlaymont, l'ambitieux, mais politique Guillaume d'Orange et le comte d'Egmont,brillant vainqueur de Saint-Quentin.

Après le manifeste des "Gueux" du 5 avril 1566, la manière forte ne réussit pasmieux au duc d'Albe avec le "Conseil des Tumultes" ou "Tribunal du Sang" qui envoie à la mort les comtes d'Egmontet de Horn en juillet 1568.

Son successeur, le modéré Luis de Requesens, doit continuer la guerre.

Le prestigieuxDon Juan d'Autriche, après avoir accepté la "pacification de Gand" (1576), meurt à Namur sans avoir trouvé desolution.

Alexandre Farnèse, aussi brillant stratège que politique, se contentera de faire la part du feu.

L'Uniond'Arras du 6 janvier 1579 isole catholiques et réformés.

Ceux-ci se regroupent dans l'Union d'Utrecht le 25 janvier1580.

Les Pays-Bas du Sud sauvés de l'hérésie sont confiés, à la paix de Vervins en 1598, à la fille de Philippe II,Claire Isabelle, et à son mari Albert, "les archiducs".

Mais le problème flamand n'est pas encore complètement résolu. Mais Philippe II eut en même temps à faire face sur d'autres fronts européens.

Depuis 1558, année d'accession autrône d'Élisabeth Ire d'Angleterre, un duel à mort oppose l'Empire britannique naissant et le monde de l'hispanité.

La"reine vierge" est la championne de l'hérésie et de la piraterie : ses corsaires harcèlent les flottes de l'or et del'argent et ravagent de temps à autre les ports des Indes occidentales.

Philippe II songe alors à une expédition dontle prétexte est la mort de Marie Stuart en 1587.

Intérêts économiques et foi violente, nationalisme virulent etorgueil castillan se mêlent dans la création de l'Invincible Armada.

Mais, avant d'atteindre les Flandres, l'incapacitéde l'amiral livre la flotte espagnole à la vindicte britannique.

En septembre 1588, quelques débris de la flotte,échappant aux tempêtes, regagnent la Péninsule par le Nord de l'Écosse ! A la même époque, Philippe II devait intervenir en France.

Catherine de Médicis avait besoin de l'aide castillane pourlutter contre les huguenots, puis les Guise la sollicitent pour s'opposer à la candidature du Béarnais.

AlexandreFarnèse, en deux campagnes éclairs sur Lagny pour sauver Paris (1588) et sur Rouen (1591), avantage le particatholique.

Mais, à la veille d'un troisième raid, il meurt à Arras (1592).

Mais Henri IV oblige la garnison espagnole à. »

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