Pisistrate
Publié le 27/02/2008
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Ces constructions sacrées montrent bien la ferme volonté de Pisistrate d'établir dans la cité un équilibre entre lesdieux d'en haut et les divinités chthoniennes, telles Dionysos ou les "deux déesses", chères au cœur du peuple.
Demême toutes les fêtes sont célébrées avec une splendeur remarquable : les Grandes Panathénées, instituées peuavant sa première accession au pouvoir, les Grandes Dionysies, créées par lui pour exalter une divinité à laquelle ilmontre un attachement d'autant plus vif qu'elle n'est point honorée par les grandes familles aristocratiques.
C'estsous son règne que la tragédie se constitue définitivement comme un genre littéraire en même temps que comme unacte liturgique : la date de 534 est rapportée par la tradition comme celle du premier concours tragique, remportépar Thespis.
Ces constructions et ces fêtes font d'Athènes, jusque-là assez terne, un grand foyer intellectuel et artistique.Pisistrate confie à une commission présidée par le poète orphique Onomacritos le soin de mettre par écrit lesépopées homériques.
Des artistes affluent de tout le monde ionien et grâce à eux l'Acropole se pare de cesdélicieuses statues de jeunes filles (korés) qui forment un gracieux cortège à la vierge Athéna.
La peinturecéramique à figures noires est à son apogée, illustrée surtout par Éxécias, habile à peindre au flanc des vasesd'admirables compositions mythologiques.
A l'extérieur Pisistrate affirme la puissance d'Athènes, notamment dans les îles et dans le Nord.
Avec Lygdamis deNaxos et Polycrate de Samos, il forme ce que G.
Glotz appelle joliment "la Sainte Alliance des tyrans".
Il revendiquel'hégémonie sur les Ioniens des Cyclades, en ranimant de vieux mythes qui faisaient d'Athènes leur métropole etpromenaient jusqu'à Délos deux héros attiques, Érysichthon et Thésée.
Il envoie dans l'île sainte une théoriechargée de la purifier de tous les tombeaux visibles du sanctuaire.
— Dans le Nord, il reconquiert Sigée, dont ilconfie le gouvernement à son fils Hégésistratos, tandis que, avec son assentiment, Miltiade l'Ancien s'installe entyran de l'autre côté de l'Hellespont, en Chersonèse de Thrace : entreprises dynastiques, mais qui ne laissent pasde préparer l'expansion future d'Athènes.
Pisistrate meurt de vieillesse après 19 ans de pouvoir effectif, laissant le gouvernement à ses fils comme un bien defamille.
"Son administration fut sage et bonne", remarque Hérodote (I, 59), et Aristote (Constitutioa, 16) constatequ'il avait su "se rendre favorables la majorité des nobles et les démocrates, car il se conciliait les uns par soncommerce et les autres en les aidant dans leurs affaires." Sa tyrannie resta dans le souvenir des Athéniens comme"le règne de Cronos" nous dirions l'âge d'or —.
Ce tyran débonnaire a rétabli l'ordre à Athènes, l'a embellie etenrichie, a hâté la mutation qui fait alors d'elle une cité au puissant dynamisme économique.
Il peut à bon droit êtreconsidéré comme une préfigure de Périclès..
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