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Pologne de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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À la tête du premier cabinet non communiste depuis 1948, Tadeusz Mazowiecki fait de la transition vers l’économie de marché la priorité de son gouvernement.

 

Une thérapie de choc

 

Mis au point par le ministre des Finances Leszek Balcerowicz, un plan de stabilisation et de libéralisation rapide de l’économie polonaise entre en vigueur le 1er janvier 1990. Il s’agit tout d’abord d’enrayer l'inflation, qui a atteint plus de 500 % en 1989, au moyen d'une politique monétaire et budgétaire restrictive. En conduisant la Pologne « d'une pénurie de marchandises à une pénurie d'argent » par la suppression des subventions de l'État, le gel des salaires, la libération des prix et la forte dévaluation de la monnaie, qui met fin au marché noir de devises, cette politique déflationniste porte ses fruits. Parallèlement, le gouvernement tente d’introduire les conditions d'une économie de marché en renforçant le secteur privé, principalement dans le domaine du commerce. Mais la profonde restructuration de l'appareil productif, qui constitue le deuxième volet de cette thérapie de choc, connaît un certain retard, concernant notamment la privatisation des grandes entreprises. La baisse du pouvoir d’achat et la récession, beaucoup plus importantes que prévu, remettent en question la réussite de ce plan. La chute des exportations vers les pays de l'ancien bloc de l’Est. la libération des prix et l'arrêt des subventions portent un coup

 

sévère à l'agriculture, qui emploie près de 30 % de la population. De même, la suppression des aides au secteur public entraîne de nombreuses faillites et une brusque augmentation du chômage. Enfin, cette situation, qui favorise l’émergence de « nouveaux riches » issus, pour la plupart, de l'ancienne nomenklatura, provoque des dissensions au sein du gouvernement et de Solidarité.

 

Instabilité politique

 

Mis à mal par le plan Balcerowicz. l’état de grâce qui avait suivi l’arrivée au pouvoir de Mazowiecki s'achève avec la « guerre au sommet » qui oppose Lech Walesa au Premier ministre lors de l’élection présidentielle de décembre 1990. Même si les partisans de Mazowiecki

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« alliés du PSL, le Parti paysan de \Valdemar Pawlak, montre qu'une partie importante de la population souhaite un inHéchissement de la politique économique suivie depuis 1990.

Malgré certains bons résultats (retour à la croissance en 1993, réduction du déficit budgétaire et de l'inHation), cette dernière s'est traduite par une augmentation du chômage (15 % en 1993) et par une baisse du niveau de vie.

Toutefois, la marge de manœuvre du gouvernement de coalition, conduit par Pawlak, apparaît très étroite.

La mise en œuvre de son programme, notamment une hausse des salaires de l'ordre de 15 %, risque de relancer l'inflation et de se heurter à l'hostilité des experts du FMI, opposés à toute aggravation du déficit public.

De plus, la coalition au pouvoir connaît quelques dissensions entre les « libéraux » du SLD, favorables à la poursuite des réformes économiques, et les membres du PSL, dont la base réclame l'adoption de mesures d'assouplissement.

Les sources de conflit avec Je président ne manquent pas.

Ainsi, Je gouvernement doit faire face à l'opposition de Walesa qui met son veto en juin 1994 aux amendements libéralisant la loi sur l'avortement votés par la Diète.

Par ailleurs, en désaccord avec certaines dispositions du concordat avec l'Église, la Diète tente d'en repousser la ratification à une date ultérieure, après l'adoption d'une nouvelle Constitution.

L'élaboration de cette dernière donne lieu à un affrontement entre les députés du SLD et Walesa, partisan d'un accroissement des pouvoirs présidentiels.

Le rapprochement avec l'Europe ocàdentale L'arrivée au pouvoir des membres de Solidarité se traduit par l'adoption d'une nouvelle politique étrangère, symbolisée par le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël en février 1990.

Les Polonais figurent au rang des principaux artisans de la disparition du Pacte de Varsovie (avril 1991) et obtiennent peu après le départ des soldats russes stationnés sur leur territoire, qui s'achève en septembre 1993.

Cette mise en cause des alliances passées s'accompagne d'une redéfinition des rapports avec les pays voisins.

Un traité garantissant l'intangibilité de la ligne Oder-Neisse comme frontière germano-polonaise est signé avec l'Allemagne en novembre 1990.

La Pologne resserre ses liens avec l'Ukraine en mai 1992 et manifeste très tôt sa volonté d'intégrer la Communauté européenne.

Ainsi, déjà membre du Conseil de l'Europe depuis novembre 1991, Varsovie, dont la dette est, par ailleurs, réduite par le Club de Paris, conclut un accord d'associalion avec la CEE en novembre 1992.

Mais, inquiète du renouveau du nationalisme en Russie, la Pologne tente en vain d'obtenir son adhésion à I'Un:ion européenne et à l'OTAN (à laquelle Boris Eltsine s'est opposé), devenant cependant membre associé de l'UEO, l'organisation militaire européenne, après avoir adhéré au partenariat pour la paix de l'OTAN en janvier 1994.

La Pologne se tourne alors vers les autres pays d'Europe centrale.

Elle est ainsi à l'origine du groupe de Visegrad, comprenant également la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, et qui tenle d'organiser une coopération politique et économique régionale par l'instauration, notamment, d'une zone de libre-échange au centre de l'Europe.. »

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