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Portugal de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 31/12/2018

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Depuis 1826. le Portugal est une monarchie constitutionnelle héréditaire. Le pouvoir exécutif, détenu par le roi Charles Ier depuis 1889, est confié à deux partis qui se relaient au pouvoir. Il s’agit d'abord du parti régénérateur créé en 1857. Jusqu'au début du xxe siècle, c’est la formation la mieux organisée et la plus

 

importante numériquement. Elle représente la haute bourgeoisie et son programme politique se résume à une défense de la monarchie et de l'ordre. Créé en 1856, le parti historique,

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« Le roi Charles /" (1889-1908) rend visite art jeune Alphonse Xlll d'Espagne à Madrid en 1906.

©VI/stein ils se succèdent sans heurts au pouvoir.

Ainsi, entre 1900 et 1906, le pays est gouverné alternativement par un p rog ressist e, José Luciano de Castro, et par un régénérateur, Hintze Ribeiro.

Ce système bipartite, appelé aussi «rotativisme>>, présente l'av anta g e de la continuité d'une politique conservatrice, mais l'inconvénient de fréquentes dissolutions de la Chambre des députés.

De 1834 à 1910, quarante­ trois élections législatives se succèdent au rythme moyen d'une tous les dix­ huit mois.

En 1900, sous la pression des républicains qui progressent à la Chambre, les deux grands partis, tout en maintenant leur position, se divisent en sept ou huit factions différentes.

Parmi elles, le parti régénérateur­ libéral fondé par Joào Franco en 1901 (au pouvoir de 1906 à 1908) et le parti progressiste dissident de José Maria de Alpoim (1905).

Le premier est favorable à Ul_le intervention plu s grande d'un Etat fort dans la vie économique et sociale de la nation, le second partisan d'un régime politique plus libéral, presque répubLicain.

Mais d'autres forces, démocratiques ou plus radicales encor e, sont à l'œuvre au sein d'une monarchie discréditée par la corruption, les scandales, le déficit du Trésor et un trop long règne.

En 1889, on dénombrait 392 associations de travailleurs de toutes sortes (rassemblant près de 140 000 mem bre s), dont 300 environ dans les seuls districts de Lisbonne ou de Porto, et en 1903 on compte 135 associations syn dic a list es, inspirées pour la plupart par le mouvement anarchiste.

La grève, illégale jusqu'en 1910, se généralise à partir du début du siècle : 91 mouvements de grève ont lieu entre 1900 et 1910, mobilisant pendant la décennie environ 8 % des ouvriers.

Enfin, depuis 1875, le parti socialiste (devenu le parti socialiste portugais en 1895) encadre un prolétariat en voie de constitution mais son audience reste modeste.

Celle du parti républicain est d'une tout autre ampleur.

Né en1873, il est le représentant de la moyenne bourgeoise urbaine (industriels, artisans, commerçants).

Mouvement libéral et maçonnique, il s'impose peu à peu comme étant capable d'opposer une solution de rechange possible au vieux régime.

Déjà, le 31 janvier 1891, une révolte avortée à Porto a révélé la puissance du républicanisme militant.

De même en 1907, au moment de la dictature de Joao Franco, les républicains fomentent de nombreuses grèves en signe de protestation, en particulier à l'université de Coïmbra.

La même année, le roi Char les l" dissout le Parlement sine die, mais le 1" février 1908, il est assassiné, avec le prince héritier à Lisbon ne, par des républicains en rupture de ban.

Pour mettre un terme à ce climat insurrectionnel, le nouveau roi, le très jeune Manuel II, démet Joâo Franco et constitue un ministère de coalition qui laisse tout de même dans l'opposition les partisans de Franco et les républicains.

Cette tentative de conciliation se révèle vite inefficace (six ministères se succèd ent de 1908 à 1910).

Surtout, elle vient trop tard.

Le parti républicain triomphe aux élections municipales de Lisbonne en 1908, succès confirmé deux ans plus tard lors d'élections législatives.

Cette victoire précipite la déliquescence du pouvoir et la République est proclamée, sans coup férir, le 5 octobre 1910.

Manuel II s'exile en Grande-Bretagne mais ses partisans, réfugiés en Espagne, ne vont pas tarder à s'en prendre par la force au nouveau régime.

Bernard BÉNOLIEL. »

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