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Portugal de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Premier ministre depuis novembre 1985, le social-démocrate Anibal Cavaco Silva poursuit sa politique de libéralisation de l’économie portugaise. Lancé en 1988 par une réforme de la Constitution adoptée avec le soutien de l’opposition socialiste, le programme de privatisation des entreprises nationalisées lors de la révolution des Œillets est accéléré, afin de réduire la dette de l’État (10 % du PNB) et d’assainir les finances publiques. Dans le même temps, le pays connaît une spectaculaire modernisation de son économie et de ses infrastructures (développement des réseaux ferroviaires et autoroutiers), en particulier grâce à l’afflux des capitaux étrangers et aux aides importantes versées par la Communauté européenne, dont le montant, de 1986 à 1992, s’élève à 8 milliards d’écus (56 milliards de francs). La croissance est soutenue et le chômage touche moins de 5 % de la population active jusqu’en 1993, mais le taux d’inflation dépasse 13 % en 1990. Cette forte expansion économique se déroule dans un contexte de grande stabilité politique. Après avoir mis fin à l’effervescence politique des dix années précédentes, la cohabitation, instituée en 1986, entre le président socialiste, Mario Soares, et le Premier ministre de centre droit,

Cavaco Silva, se poursuit en 1991. Très populaire, même parmi les électeurs non socialistes, Mario Soares est réélu le 13 janvier 1991 avec 70,4 % des voix dès le premier tour, le Parti social-démocrate (PSD) ayant renoncé à présenter un candidat et préférant soutenir le président sortant. La victoire de Soares, qui symbolise aux

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« plus que sur les façons de réaliser des objectifs communs, tels que la construction européenne, la diversification industrielle et la modernisation de l'agriculture.

Cette situation profite à Cavaco Silva, dont le parti, le PSD, remporte à nouveau la majorité absolue avec 50.4 % des voix.

Le Parti socialiste progresse, sans toutefois atteindre 30% (29,2% ), le Parti communiste, défendant des positions très orthodoxes et allié aux Verts, passe pour la première fois sous la barre des 10 % (8,8 % ), tandis que le Centre démocratique et social (CDS), de droite, recueille moins de 5 %.

Confirmé à son poste de Premier ministre, Cavaco Silva intensifie alors sa politique d'austérité, en vue de réduire le retard du Portugal sur les autres pays de la Communauté, en prévision de l'union économique et monétaire prévue par le traité de Maastricht.

Celui-ci est ratifié à une large majorité par le Parlement le 10 décembre 1992.

Cette volonté d'intégration se manifeste également par l'entrée de l'escudo dans le Système monétaire européen.

La monnaie portugaise est cependant dévaluée à deux reprises en 1992 et en 1993, à la suite de la décision de l'Espagne, à laquelle le Portugal est lié économiquement, de dévaluer la peseta.

Mais, dès le printemps 1992, l'économie portugaise donne des signes de surchauffe, que le renversement de la conjoncture mondiale va confirmer.

Cette première récession après cinq années de croissance met au jour la vulnérabilité du Portugal face aux fluctuations internationales, ses difficultés à s'adapter aux autres économies européennes, ainsi que la fragilité de son tissu économique.

L'échec relatif des mesures anti-infiationnistes et l'aggravation du chômage provoquent un accroissement des inégalités sociales, une montée de la contestation sociale et des divergences de plus en plus nombreuses entre Cavaco Silva et Mario Soares.

Ce dernier, accusé par le PSD d'outrepasser sa fonction présidentielle, multiplie en effet les critiques à l'égard du Premier ministre.

Aussi, confronté à une certaine usure du pouvoir et au mécontentement croissant de la population, le Parti social-démocrate subit-il son premier revers électoral aux élections européennes de 1994, n'obtenant que 34,3 % des voix, derrière le Parti socialiste (34,7 %), qui avait également remporté les élections municipales de décembre 1993.. »

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