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Pourquoi la sécurité collective de la société des nations a-t-elle échouée ?

Publié le 05/09/2012

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A) La présence de failles dans le processus décisionnel doublée d’une insuffisance de moyens coercitifs.… * La Société des Nations prône une sécurité collective qui passe à travers l’autodétermination des peuples. Ainsi, lorsqu’une décision doit être prise, notamment en terme de reconnaissance d’un « agresseur «, il faut que le choix se fasse à l’unanimité du Conseil et de l’Assemblée de la Société en vertu de l’article 5. Article 5. 1. Sauf disposition expressément contraire du présent Pacte ou des clauses du présent Traité, les décisions de l'Assemblée ou du Conseil sont prises à l'unanimité des Membres de la Société représentés à la réunion. Au commencement de la Société des Nations, le Conseil ne compte que huit membres. Mais de 1920 à 1926, ce sont quatorze membres qui sont finalement élus, ce qui paralyse peu à peu l’organisation internationale en ce sens que les membres du Conseil ont tendance à se mettre d’accord en fonction de leurs intérêts, et font accepter leur décision par l’ensemble de l’Assemblée. Dès lors, certains perçoivent une Société des Nations à deux vitesses, où les intérêts de chacun ne sont pas respectés de manière égale. Ce manque d’efficacité prouve que la « bonne volonté « des Etats n’est pas suffisante pour mettre en place une entente internationale de manière viable.

« qui paralyse peu à peu l'organisation internationale en ce sens que les membres du Conseil ont tendance à se mettre d'accord en fonction de leurs intérêts, et fontaccepter leur décision par l'ensemble de l'Assemblée.Dès lors, certains perçoivent une Société des Nations à deux vitesses, où les intérêts de chacun ne sont pas respectés de manière égale.

Ce manque d'efficacité prouveque la « bonne volonté » des Etats n'est pas suffisante pour mettre en place une entente internationale de manière viable. * Les moyens coercitifs de la Société des Nations manquent également de cohérence.

Malgré l'application obligatoire des sanctions économiques et financières, lessanctions militaires quant à elles, ne s'imposent pas d'elles mêmes, réduisant l'impact coercitif de la Société des Nations. Article 16.3.

Les Membres de la Société conviennent, en outre, de se prêter l'un à l'autre un mutuel appui dans l'application des mesures économiques et financières à prendre envertu du présent article pour réduire au minimum les pertes et les inconvénients qui peuvent en résulter.

(…) Dès lors, la Société des Nations apparaît plus comme une utopie dans laquelle les Etats sont tous bienveillants les uns envers les autres.

Lors de la ratification dutraité de Versailles, le ministre belge Paul Hymans déclare : « Nous commençons aujourd'hui une grande expérience et, pour réussir, il faut qu'elle soit aidée par labonne volonté des peuples ». Néanmoins, les Nations ne sont pas obligées de faire preuve de tant de bonne volonté : le principe de solidarité qui assure la sécurité collective n'est pas correctementimplanté, et provoque l'échec de la Société des Nations. B) …mène à la négligence d'une Société des Nations dont la sécurité est rongée par la persistance des nationalismes. * La Société des Nations échoue en ce qu'elle ne parvient par à faire disparaître les égoïsmes nationaux, ce qui met à mal le principe de sécurité collective puisqu'ilrepose sur la solidarité internationale.

Chronologiquement :Japon : En 1931, la Mandchourie est envahie par le Japon, et la Société des Nations ne dit rien.

Le pays quitte la SDN en 1933.

Lorsqu'il envahit le nord de la Chineen 1937, même registre : la Société des Nations ne condamne pas l'acte mais donne à la Chine tout son « appui moral ».Allemagne : Hitler décide de se retirer de la SDN en 1933 lors de la « Conférence sur le désarmement », qui donne alors un statut particulier à l'Allemagne.

Dès lors,il peut violer les traités de paix qui ne s'appliquent qu'aux membres de la Société des Nations : remise en place du service militaire, augmentation des effectifsmilitaires… La SDN est au courant mais ne dit rien, elle laisse le nazisme se mettre en place.Italie : Dès 1935, Mussolini envahit l'Erythrée (à l'Est de l'Afrique).

La SDN applique des sanctions économiques mais cela n'empêche en rien le dessein des italiens.Dès 1937, l'Italie quitte la SDN.Il en sera de même pour la Hongrie sous l'Anschluss et l'Espagne de Franco en 1939, ce qui prépare fortement la Seconde Guerre Mondiale.La Société des Nations ne parvient pas à diffuser ses idées pacifiques de solidarité collective, ce qui mène à sa perte. * Le 29 septembre 1938, la Conférence de Munich qui réunit la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie officialise l'abandon des Sudètes à Hitler.

Non seulementcela marque une trahison française envers la Tchécoslovaquie (qui devait garantir ses frontières), mais surtout cette décision est à l'opposé des principes de la Sociétédes Nations : quid du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? Quid de la solidarité ? En ce sens, quid de la sécurité collective ?Le sort de la Société des Nations est scellé lorsque le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne (suite à l'invasion de la Pologne etau Pacte Germano-Soviétique) sans même se concerter avec la Société des Nations.A un moment clé de l'histoire, là où la Société des Nations était la plus légitime qui soit, les membres de cette organisation l'ont abandonnée et ont déclenché laSeconde Guerre Mondiale. ConclusionBelle initiative au sortir de la Première Guerre Mondiale, la Société des Nations se révèle comme une utopie car le principe de sécurité collective qu'elle défend n'estpas assez poussé dans son application.

Le fonctionnement même de la Société des Nations permet de comprendre pourquoi la communauté internationale n'est pasarrivée à s'entendre sur le long terme.

Finalement, le rêve d'une solidarité entre les Nations s'efface derrière les politiques d'intérêt national individuelles.Cette organisation internationale a néanmoins le mérite d'être la première tentative de coopération à l'échelle mondiale, dont le concept est approfondi après laSeconde Guerre Mondiale avec la création de l'ONU, dont les moyens sont plus concrets (sanctions militaires avec les Casques Bleus) et l'organisation mieuxdessinée. Bibliographie * Manuel général :H.

KISSINGER, Diplomatie, Fayard, 1996 * Manuels spécialisés :T.

de MONTBRIAL & J.

KLEIN, « Sécurité collective » in Dictionnaire de stratégie, PUF, 2000P.

GERBET, Le rêve d'un ordre mondial : de la Société des nations à l'ONU, Imprimerie nationale, 1996P.

LABERGE & G.

LAFRANCE & D.

DUMAS, « Le concept de sécurité collective » in L'année 1795 : Kant, essai sur la paix, Vrin, 1997M.

MARBEAU, La société des nations, Que sais-je?, PUF, 2001L.

OPPENHEIM, The League of Nations and Its Problems : Three Lectures, Cornell University Library, 1919 * Sites internet :http://www.afri-ct.org/Securite-collectivehttp://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0004592http://www.operationspaix.net/Securite-collectivehttp://mjp.univ-perp.fr/traites/sdn1919.htm. »

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