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Proclamation de Thiers aux parisiens

Publié le 10/04/2012

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Flaubert disait d'Adolphe Thiers qu'il était le massacreur de la Commune. En effet, la proclamation que fait Thiers aux parisien le 8 Mai 1871 s'attache à montrer qu'il est plus qu'hostile à la Commune de Paris. Désireux d'écraser l'insurrection, il fut intransigeant dans sa proclamation du 8 Mai 1871, qui fut publiée et affichée partout à Paris. Elle servit à faire le point une dernière fois sur les positions du gouvernement de Versailles face au conflit qui les opposes à la Commune, gouvernement dirigé par Adolphe Thiers depuis le 17 Février 1871. En effet, Thiers, en 1871, est un homme politique à la carrière extrêmement longue. Il a plus de 74 ans en 1871 et il fait partit des grands dirigeant français depuis la Monarchie de Juillet. Thiers fait partie de la droite du XIXeme siècle. Libéral et conservateur, attaché à un régime parlementaire comme il l'a explicité dans son discours sur les libertés nécessaires, il n'aura de cesse de lutter contre le socialisme, apportant son appui à une république conservatrice, à laquelle les classes populaire sont exclue du droit de vote et où l'Église catholique garde une forte influence. C'est donc avec conviction et violence qu'il va critiquer et condamner les initiatives et le mouvement de la Commune. Faisant suite à la défaite de l'Empire face à la Prusse, une insurrection populaire à Paris se solda par la création de la Commune le 18 Mars. Ce mouvement fut orchestré et dirigé par les tendances de gauche, en d'autre terme, par les ouvriers anarchistes, les proudhoniens, marxistes et internationalistes. Depuis Versailles, Thiers va commanditer la lutte face à la Commune.

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« Dans un premier temps, il va falloir voir la critique que l'auteur fait de l'idéologie socialiste.

On peut voir qu'à travers l'attaquefaite à la Commune de Paris, il y a derrière la critique de la doctrine socialiste, dont la Commune est totalement imprégnée.

Une attaque directe à l'encontre de la doctrine socialiste En effet, pour commencer, nous pouvons voir à la ligne 7 que Thiers parle de l'infâme drapeau rouge.

Qu'est-ce que ledrapeau rouge ? Il est devenu, depuis la Commune de Paris de 1871, le symbole de la révolution socialiste.

Évoquant le sangdes ouvriers en lutte, il s'opposait alors au drapeau bleu-blanc-rouge qui représentait la répression bourgeoise.

Cependant, iln'a pas été accepté par le peuple de France, qui a préféré le drapeau tricolore, symbole de la République contre les roiscoalisés (Ledru-Rollin).

Selon l'historien Maurice Dommanget, c'est un symbole « de l'internationalisme ouvrier ».

Elle a doncadoptée le drapeau de la République Universelle.

Ensuite, toujours à la ligne 7, Thiers parle de la Commune comme ayant laprétention d'imposer à la France ses volontés.

Quelles sont ces volontés ? Il faut savoir que la Commune est avant tout unmouvement ouvrier, où se mêlent les traditions jacobines, les clubs et les sociétés secrètes de la monarchie de Juillet et Juin1848 ainsi que « l'insurrectionalisme » et le patriotisme blanquiste, l'internationalisme proudhonien...

Bref, la Communen'est pas une idéologie à proprement dite, elle n'a pas de doctrine qui lui est propre, mais on peut lui accorder qu'elleprésente une unité dans sa foi et dans sa volonté : Celle du fédéralisme, du rôle des communes et de l'égalité économique.Enfin, attardons-nous à la ligne 8 : Par ses oeuvres vous pouvez juger le régime qu'elle vous destine.

De quelles oeuvresparle-t-il et à quelle régime fait-il référence ici ? Thiers fait ici référence à la politique social des membres de la Commune.Prenons quelques exemples concrets : Fermeture des Églises et perquisitions : On ferme des églises, telle que Saint-Médard, Saint-Pierre deMontmartre...ect.

Les cultes n'ont plus de budget et les biens des congégations ont été décrétées bien nationaux.Certaines ont été transformés en clubs, telle que Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant, Saint-Ambroise...

Enfin, lesappartements des ministres de Versailles, des généraux de l'armée régulière, des fonctionnaires de partis, ensommes, de tous ceux dont on soupçonne, à tort ou à raison, d'être des ennemies de la Commune.

La mise en place des conseils de Guerre.

Le 16 Avril, un texte mettait provisoirement sur pied une cour martiale delaquelle, en principe, ressortissaient les délits de presse et les crimes de haute trahison envers la Commune.

Edouard Vaillant, avec la Commission de l'enseignement, interdit les enseignements confessionnel et a pour ordre deretirer tout emblèmes religieux.

Il révoque les inspections des écoles et remplacés par des citoyens.

D'abord, à quoi fait référence Thiers lorsqu'il parle du régime communaliste ? On peut voir qu'il renvoi ici à l'organisation de la Commune.

En effet, celle-ci gouverne en commission.

Dès le 29 Mars,sur proposition de membres tel que Assi, Cournet, Eudes, Bergeret...

La Commune décida de se former en dixcommissions, chacune correspondant aux anciens ministères mais à la différence que ces commissions dirigeaientles affaires de manière collégiale.

Ces commissions n'ont pas de « chefs » à proprement dit, bien qu'elles soientplus ou moins menées par un représentant, ces commissions étaient dirigées par ses membres et les décisions étaientprises collégialement.

Mais il y avait tout de même une commission qui était au-dessus des autres et qui se nommées commission exécutive.

C'est donc la consécration du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple : unedémocratie directe reposant sur une citoyenneté active, renouant avec l'esprit de la constitution de 1793, c'est-à-dire,Consécration de la théorie de la souveraineté populaire au détriment de la souveraineté nationale se traduisant parune ébauche de référendum Nous pouvons donc voir ici que Thiers est en totale opposition avec la doctrine de la Commune, qui est une idéologie inspiréeet imprégnée de la doctrine socialiste et utopiste qui a émergée durant la monarchie de Juillet, voir bien avant.

Thiers est unlibéral conservateur, attaché à un régime parlementaire, à l'unité et à la souveraineté nationale, à la propriété et à la libertéde chacun.

Il voit donc un danger derrière le drapeau rouge, symbolisant l'internationalisme ouvrier que Thiers qualifie danssa proclamation du 17 mars de « comité occulte » composé d' « hommes mal intentionnés et de mauvaise foi » qui prône une. »

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