Réza Chah
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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formation d'ouvriers et de techniciens iraniens.
Il veut préciser la portée et la durée de la concession.
Après desmois de conflits, la société pétrolière accepte quelques-unes des revendications du Chah.
Les royalties sontaugmentées, la compagnie promet d'engager des citoyens iraniens ; la surface de la concession est réduite.
A vraidire, la situation économique et financière de l'Iran est encore trop précaire pour exiger davantage de la part de lapuissante compagnie couverte par le gouvernement de Londres.
C'est avec les pays non implantés dans le Moyen-Orient que Reza Chah cherche à développer les relations.
Lesdéboires subis par les experts américains dans les années vingt dissuaderont les États-Unis de participer aux projetsindustriels du Chah.
C'est surtout l'Allemagne qui s'engage avec zèle, au cours des années 30, dans les affairesiraniennes.
En quelques années, elle devient le premier partenaire commercial de Téhéran ; elle fournit 80 % desbiens d'équipement et envoie de nombreux ingénieurs, techniciens, experts et professeurs.
Les étudiants iraniens sedirigent en très grand nombre vers les universités du Reich.
Le spectaculaire développement des échanges entre l'Iran et l'Allemagne fera le malheur du Chah.
En dépit de saferme volonté de tenir son pays à l'écart des conflits entre grandes puissances, les Alliés soupçonnent Reza Chah desympathie pro-allemande.
En fait, durant le conflit, il maintient ses relations avec tous les belligérants.
Ainsi lesaffaires avec l'Allemagne ne sont que faiblement affectées par la guerre, d'autant moins que la nouvelle amitiégermano-russe promet l'élargissement, en 1940, des relations économiques entre le Reich, la Russie et l'Iran.
La situation change brusquement en juin 1941, lorsque Hitler déclare la guerre à Staline.
Aux pressions despuissances alliées sur le Chah s'ajoutent celles du Kremlin.
L'Iran n'est-il pas le pont idéal entre les puissancesoccidentales et l'URSS à laquelle elles fournissent matériel militaire et ravitaillement ? Les Alliés solliciteront-ils duChah un droit de passage, l'utilisation dans certaines conditions du chemin de fer transiranien ? Non, car cela ne leurparaît pas suffisant.
Soit parce qu'ils n'ont pas confiance en Reza Chah, intraitable sur la question de lasouveraineté de son pays, soit qu'ils souhaitent disposer à leur guise des avantages stratégiques d'une installationen Iran, comme base de repli et de ravitaillement.
En tout cas, ils visent délibérément à se débarrasser dumonarque.
Ils prétextent la présence des ingénieurs et professionnels allemands : le Chah réduit leur nombre.
Ilsrépandent des bruits sur les dangers d'une cinquième colonne allemande en Iran.
Pour boiteux et hypocrite que soitle prétexte, Churchill et Staline s'en servent pour justifier, en août 1941, l'occupation du pays.
Ils savent que RezaChah ne pourra pas résister ni survivre à un tel affront.
En effet, le monarque ne tarde pas à tirer les conséquencesde la nouvelle situation.
Le 16 septembre il abdique et quitte Téhéran pour Ispahan.
Pris en charge par les Anglais, ilest embarqué à destination de l'île Maurice.
Transféré peu après à Johannesburg, il y meurt le 26 juillet 1944, à l'âgede soixante-six ans, de “ tristesse ” selon les uns, “ d'épuisement ” selon les autres..
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