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Roumanie de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 31/12/2018

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roumanie

Roumanie

Depuis 1859. date de ia proclamation de leur indépendance, les deux principautés de Moldavie et de Valachie n'en forment plus qu’une, la principauté moldo-valaque. ébauche de la future Grande Roumanie. En 1878, au congrès de Berlin, elle a récupéré la Dobroudja du Nord, mais laisse toujours hors de scs frontières plus d'un tiers des Roumains. Ceux-ci vivent pour la plupart en Transylvanie, sous le joug de l'Empire austro-hongrois. En 1910, on recense dans cette province un million et demi de Roumains, soit 55 % de sa population. Ainsi, en 1900. la Roumanie est un État inachevé et le restera jusqu'en 1918. Cette monarchie parlementaire est gouvernée depuis 1866 par le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, devenu le roi Carol Ier en 1881. Il contrôle la vie politique du pays en appelant au pouvoir le parti de son

roumanie

« !;archiduc d'Awriche François­ Ferdina nd (à droite) auprès du roi Carol/" (à gauche), à Bucarw, en 1909.

© Süddeurscher Ver/ag conservatrice dans ses effets.

En conséquence, elle ne résout pas non plus la question des paysans sans terre (à peu près 300 000), qui est à l'origine de la grande révolte paysanne du printemps 1907.

Dès le mois de février, elle embrase le nord de la Moldavie puis s'étend à la Valachie.

Aux cris de , les paysans attaquent les manoirs des boyards et s'en prenn�nt aux fermiers, juifs le plus souvent.

A la fin du mois de mars, les ouvriers agricoles de la plaine du Danube tentent une marche sur Bucarest: elle provoque deux cents mons.

Lorsque l'insurrection s'achève à la mi-avril, on dénombre entre dix mille et douze mille victimes.

Par son ampleur, sa durée et la violence de sa répression, la dernière jacquerie de l'histoire roumaine frappe durablement l'opinion et oblige le gouvernement à quelques réformes en 1907 et 1908, qui laissent cependant la question en suspens.

Depuis 1881, un parti national roumain (PNR) s'est constitué en Transylvanie austro-hongroise.

Jusqu'en 1914, ses revendications s'articulent autour de deux points: la reconnaissance de la Roumanie en tant que nation et l'égalité des droits (en particulier pour la langue).

En même temps le parti, loyaliste, refuse l'irrédentisme et espère une restructuration de l'Empire, non sa dissolution.

S'il existe incontestablement depuis 1848 une conscience nationale roumaine, la revendication des Roumains de Transylvanie n'est ni l'indépendance ni l'unité nationale mais l'autonomie, c'est-à-dire un traitement équitable au sein d'un régime politique réformé.

De toute façon, l'annexion de cette région n'est réclamée par aucun des deux panis du royaume.

De plus, la personnalité du roi Carol, d'origine allemande, et l'engagement dans la Triple-Alliance sont inconciliables avec des aspirations irrédentistes.

Enfin et surtout, la puissance des Empires russe et austro-hongrois rend utopiques toutes les visées roumaines sur la Bessarabie du Sud et sur la Transylvanie.

Seule la Grande Guerre aura le pouvoir de modifier les rapports de force.

Cependant, l'idée nationale progresse chaque fois qu'il s'agit de lutter contre la politique d'assimilation de Budapest.

C'est le PNR qui a rédigé le mémorandum adressé à l'empereur d'Autriche­ Hongrie en 1892, dénonçant la politique de magyarisation.

Deux ans plus tard, le parti national est interdit.

Reconstitué en 1905, il abandonne à cette occasion sa tactique passive (abstention de la vie politique en signe de protestation contre l'oppresseur) et choisit l'activisme.

Aux élections de 1906, seize de ses candidats sont élus députés.

Associés aux Slovaques à la Diète de Hongrie, ils forment un pôle de résistance contre les lois scolaires de 1907 visant à imposer la seule langue hongroise.

Mais leur opposition ne peut empêcher la fermeture de quatre cent vingt écoles roumaines entre 1908 et 1910.

Bernard BENOLIEL. »

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