Sélim III

1761-1808 Après la mort de son oncle Abd-ul-Hamid ler, Sélim, fils de Moustafa III, prit le pouvoir en 1789. La décomposition intérieure et les dangers extérieurs nécessitaient une réforme profonde de l'empire. Admirateur de la culture française, Sélim voulut européaniser son pays. Il introduisit l'élection des notables et la suppression du tribut qui pesait sur les non-musulmans. Des victoires mirent fin à la guerre contre les Autrichiens et les Russes. La paix de Jassy (1792) apporta un répit à la Turquie qui dut pourtant céder la Bessarabie. Mais William Pitt avait fait prévaloir le principe du maintien de l'intégrité de l'Empire ottoman comme force d'équilibre en Europe orientale. Divers instructeurs européens vinrent organiser une nouvelle armée destinée à remplacer peu à peu les janissaires. Des difficultés intérieures naissaient du fait des soulèvements de la Serbie, de l'Arabie. A cela s'ajoutaient l'activité d'agents russes comme les princes de Moldavie et de Valachie, et l'agitation croissante des janissaires et des pachas. En août 1806 une révolte des janissaires fut écrasée par les nouvelles troupes. Mais, l'année suivante, les troupes auxiliaires, les bachibouzouks, encouragées par l'ambassadeur de France, se rebellèrent. Sélim III fut déposé au profit de Moustafa IV. Emprisonné, l'ancien sultan sera étranglé en 1808, au moment où ses partisans enfonçaient les portes de sa prison pour le rappeler au pouvoir.