Soudan de 1990 à 1994 : Histoire

Instauré en 1989, le régime militaire et islamiste présidé par Omar al-Bachir doit relever trois défis majeurs : l’isolement international croissant du pays, la dégradation de la situation économique et la guerre dans le Sud. Le régime de Khartoum s’appuie sur l'armée, en état de mobilisation permanente, et sur la loi islamique (charia), même si les résistances dans certaines régions ont empêché son application. Hassan Tourabi, chef du Front national islamique, en est devenu l'idéologue. Malgré des signes d'apaisement, les organisations internationales dénoncent régulièrement les atteintes aux droits de l'homme, les arrestations arbitraires et la pratique de la torture.

La situation intérieure et le soutien apporté aux mouvements islamistes dans les pays arabes provoquent l'isolement du Soudan, dont les seuls alliés sont la Libye. l'Irak, qu’il a soutenu pendant la guerre du Golfe, et, surtout. l'Iran, avec lequel de nombreux accords de coopération sont signés. En revanche, ses voisins africains affichent une grande méfiance à son encontre et les pays occidentaux ont soit pris leurs distances, soit rompu leurs relations diplomatiques. Les rapports avec l’Egypte, accusée pour sa part d'appuyer la contestation sudiste, se sont considérablement détériorés. Le pays semble vouloir normaliser ses relations en livrant à la France, en 1994, le terroriste Carlos, mais il est d'autant plus isolé que son inscription par les États-Unis sur la liste des États soutenant le terrorisme a entraîné son