Tadjikistan de 1990 à 1994 : Histoire

Le Tadjikistan représente à ce jour la seule République d'Asie centrale où la transition postsoviétique s'est accompagnée du déclenchement d'une guerre civile meurtrière qui a abouti à la destruction quasi complète de l'appareil d'État et des circuits économiques. Avec 5.2 millions d'habitants en 1989, dont 62,3 % de Tadjiks. 23,5 % d'Ouzbeks et 7.6 % de Russes (qui ont émigré en masse depuis lors), le Tadjikistan, seule République iranophone d'Asie centrale, avait la spécificité de présenter le taux de natalité le plus élevé de l'URSS (38,7 %o contre 14,6 %o en Russie) et le taux de population rurale le plus élevé de la région, soit 68 %. C'est dans cette République fédérée la plus éloignée du centre, où les structures du Parti communiste étaient les plus conservatrices, qu’est né, pourtant plus tôt que chez les voisins turcophones, un mouvement de contestation informel qui. dès février 1990, allait générer une opposition divisée en trois grands courants : le Parti de la renaissance tadjike (Rastakhez), le Parti démocrate tadjik (PDT) et le Parti de la renaissance islamique (PR1). Ayant proclamé sa souveraineté en juin 1990. le Tadjikistan accède à l'indépendance en septembre 1991, rejoint la CEI à la fin décembre, après l'élection à la présidence de la République du candidat communiste Rakhmon Nabïev, avec 57 % des voix, contre celui de l'opposition coalisée (30 %). Même s’il a signé le Traité de sécurité collective du 15 mai 1992 avec plusieurs États de la CEI. il s'en démarque de plus en plus.

Ainsi, l’exacerbation des revendications politiques, économiques et sociales force le pouvoir communiste