TCHÉCOSLOVAQUIE de 1900 à 1909 : Histoire

En 1900 et jusqu'en 1918. la Tchécoslovaquie n’existe pas, si ce n’est dans l'esprit de quelques intellectuels. En revanche, on parle des «pays tchèques» qui recouvrent des territoires, des peuples et des langues. Ainsi, regroupant les Tchèques et les Moraves, la Bohême et la Moravie sont deux provinces administrées par la dynastie germanique des Habsbourg qui règne à Vienne et à Prague. Plus à l’est, les Slovaques sont sous le joug du royaume hongrois. Depuis 1848, ces minorités slaves affirment leur identité nationale avec constance, surtout en Bohême, même si l’Empire austro-hongrois reste sourd à leurs revendications. Pourtant, au début du xxc siècle et encore en 1914, aucune personnalité politique, si radicale soit-elle, n’envisage la création d'un État tchèque indépendant. Quand Tomas Garrigue Masaryk, le futur président de la première République, a publié la Question tchèque en 1895, il s'est prononcé pour l’autonomie par le fédéralisme, c’est-à-dire le maintien de la double monarchie transformée en un État démocratique assurant l’égalité entre les nations qui la composent. Cette idée, héritée du xixc siècle, est désignée par le terme d'austroslavisme. Concrètement, les Tchèques réclament une participation au gouvernement de l’État, l’égalité avec la minorité allemande dans la carrière militaire ou l’administration, la reconnaissance de leur langue et le suffrage universel comme condition préalable à l’avènement du parlementarisme. Certes, le suffrage universel existe depuis 1896, mais il est tellement favorable aux classes aisées qu’il équivaut de fait à un suffrage