Tiyi, une reine de caractère

est prophète du dieu Min, sa mère, supérieure du harem de la même ville. Des petits scarabées en faïence gravés nous permettent de con­naître les circonstances du mariage d'Aménophis et de Tiyi, qui, avant d'être un ma­riage d'amour, est au pre­mier chef une affaire d'État, une manière d'asseoir le pouvoir royal.

Unis dans l'exercice du pou­voir, Aménophis et Tiyi le se­ront également dans leur vie privée. Plus tard, quand Pha­raon, pour des raisons diplo­matiques, conclut de nou­velles unions avec des prin­cesses venues du Mitanni et de Babylone, aucune de ces épouses ne parvient à sup­planter Tiyi. Jusqu'à la mort de son époux, seule à porter le titre de « Grande Épouse royale «, elle est associée à toutes les manifestations of­ficielles, à toutes les cérémo­nies religieuses du royaume, jusqu'au jubilé de la fête Sed. Au côté de Pharaon, Tiyi est la personnification de Maat. Ses privilèges sont parfois les mêmes que ceux du souve­rain. Elle se fait représenter en sphinx, et plusieurs tem­ples lui sont consacrés à tra­vers l'Égypte. La reine joue également un rôle en matiè­re de politique étrangère, et l'on a retrouvé des inscrip­tions portant son nom jus­qu'en Crète.